Accompagné de ses alliés, les Grecs d’Ionie,
Darius I° avait cependant connu un échec en 514 avant Jésus Christ, lors
d’une expédition menée contre les Scythes. Ces derniers étaient alors
installés Russie méridionale, et commerçaient activement avec la Grèce (or,
bois et blé principalement.). Darius I° voulait mettre un terme à ce
fructueux commerce, coupant ainsi l’approvisionnement des Grecs en denrées
rares. Cependant, l’expédition fut un grave échec.
2° Le mécontentement des cités ioniennes –
Les cités d’Ionie avaient été prises
au cours de la deuxième moitié du VI° siècle avant Jésus Christ, par les
troupes du roi Perse Cyrus II.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le
joug perse n’était pas pesant. Les cités conservèrent leurs institutions,
leurs cultes et coutumes furent respectés, etc.
Milet, la plus prospère des cités d’Ionie,
voyait cependant d’un mauvais œil cette domination (cette cité n’avait pas
été prise par les Perses, parvenant à assurer son autonomie en échange d’un
traité d’amitié avec l’Empire.). En effet, avec la prise de la Thrace par
Darius, les Perses interdirent alors aux Ioniens de commercer vers le Pont
Euxin.
En outre, la défaite qu’avait subi l’Empire face aux Scythes prouvait que
les Perses n’étaient pas invincibles.
3° La révolte des cités
ioniennes, première phase de la guerre – En 499 avant Jésus Christ, sous
la houlette d’Aristagoras, tyran de Milet, les cités d’Ionie se
révoltent (Ephèse, Phocée, Clazomènes, Colophon, Priène, Téos, Chios, Samos,
Erythrée, Myonte, Lébédos.), tout comme les cités d’Eolide (une région
située au nord de l’Ionie.).
Aristagoras se rendit tout d’abord en Grèce,
afin de demander de l’aide. Il se rendit tout d’abord à Sparte, mais la cité
souffrait alors de l’opposition des deux rois, Cléomène I° et Démarate.
Aristagoras ne reçut rien d’eux. Puis, il s’adressa à Athènes, qui accepta
de lui prêter une petite flotte de 20 navires. La cité d’Erétrie, quant à
elle, ne put lui en fournir seulement 5 (les deux flottes rassemblaient
2 000 hommes au total.).
Au printemps de l’année 498 avant Jésus Christ,
Aristagoras lança un raid contre Sardes, pillant la ville après l’avoir
prise. Les Perses et les Libyens qui peuplaient la cité s’enfuirent alors.
A la fin de l’été 498 avant Jésus Christ, les
flottes d’Athènes et d’Erétrie rentrèrent dans leurs cités respectives,
laissant les Ioniens seuls face aux armées de Darius I°.
4° L’Empire contre attaque,
seconde phase de la guerre – Cependant, bien que les flottes alliées
aient fait défection, le mouvement de révolte prit de l’ampleur à l’automne
498 avant Jésus Christ, touchant Chypre, l’Hellespont, la Carie (une région
d’Asie mineure, située au sud de l’Ionie.).
C’est alors que Darius I° décida de reprendre
les choses en main. Levant une importante armée, il mata en 497 avant Jésus
Christ la révolte à Chypre et dans l’Hellespont. Les Cariens, quant à eux,
opposèrent une résistance plus farouche : ils furent vaincus par deux fois,
mais parvinrent ensuite à battre les Perses. Les Cariens ne déposèrent leurs
armes qu’après plusieurs années de lutte, en 494 avant Jésus Christ.
A cette date, Milet se retrouva seule
(Aristagoras, le tyran de la ville, avait été tué dans un combat en 497
avant Jésus Christ.). La cité fut alors assiégée sur terre et sur mer par
les armées perses. Un dernier combat eut lieu près de l’île de Ladè, au
cours duquel les 300 navires grecs furent submergés par une flotte ennemie
supérieure en nombre (600 navires perses, phéniciens et chypriotes.).
Une fois la flotte grecque anéantie, la ville
fut prise. Ses habitants furent massacrés et déportés sur les rives du
Tigre.
Enfin, en 493 avant Jésus Christ, les Perses
achevèrent de mater la rébellion, s’emparant des îles de Chios, Lesbos et
Ténédos.
Papyrus en araméen racontant l'histoire
du règne de Darius, vers 420 avant Jésus Christ, Neues museum, Berlin.