CHAPITRE TROISIÈME : L'époque classique (V°
- IV° siècles avant Jésus Christ)
III :
La première guerre médique
1° L’expédition ratée de 492 –
La mise en place d’une expédition
punitive contre les cités grecques de Grèce eut lieu dès 492 avant Jésus
Christ. Darius I° voulait se venger d’Athènes et d’Erétrie, qui avaient
fourni des navires aux Ioniens révoltés. Il confia alors son armée à son
neveu, Mardonios (il était le fils de la sœur du roi.).
Archer perse du roi Darius I°
(élément d'une frise), VI° siècle avant Jésus Christ, musée du Louvre,
Paris.
Au printemps de l’année 492 avant Jésus Christ,
Mardonios et son armée embarqua en Cilicie, puis franchit l’Hellespont, en
direction de la Thrace et de la Macédoine (ces régions étaient soumises
théoriquement à l’Empire, mais il fallait les surveiller, les garnisons
perses ayant fui au cours de la révolte ionienne.).
Mais, alors que la flotte se trouvait à l’est
de la Chalcidique (la région située à la pointe est de la Thrace.), elle dut
affronter une forte tempête, et perdit la moitié de ses navires.
Les Perses mirent par la suite pied à terre,
mais furent assaillis par surprise par une tribu grecque, qui fit de
nombreuses victimes.
Mardonios décida alors que l’armée devait
rebrousser chemin, et il rentra en Perse. Darius I° décida alors de préparer
une nouvelle expédition.
La Grèce au V° siècle avant Jésus Christ (vous pouvez faire un "clic droit"
sur la carte pour faire un zoom).
2° Les débuts de la première
guerre médique – Darius I° passa toute l’année 491 avant Jésus Christ à
préparer l’expédition militaire contre la Grèce. Il envoya aussi de nombreux
ambassadeurs auprès des cités grecques, leur demandant de se soumettre.
Darius I° confia alors le commandement de
l’armée perse à deux généraux : son neveu Artapherne (armée de
terre.) et Datis (marine.). L’on estime que la flotte perse
rassemblait 600 trières, soit entre 30 000 et 50 000 hommes. Reprenant la
tactique employée contre les Ioniens, ils traversèrent la mer Egée, prenant
alors Naxos, Délos, Carystos (qui refusait de leur ouvrir ses portes.) et
Erétrie (la cité fut détruite, ses habitants déportés.), en 490 avant Jésus
Christ. Rappelons que les Perses étaient conseillés par Hippias, le fils de
l’ancien tyran d’Athènes, Pisistrate[1].
3° La bataille de Marathon –
En septembre 490 avant Jésus Christ, l’armée perse fit demi tour et débarqua
sur la côte qui longe la plaine de Marathon, située à une quarantaine de
kilomètres d’Athènes.
Les Athéniens, conduits par le stratège
Miltiade, décidèrent alors d’affronter l’armée perse. La cité de Platée
envoya en renfort un milier de hoplites, ce qui fait que les Grecs étaient
environ 10 000 au total.
C’est alors que les Perses mirent un plan à
exécution : une partie de leur troupes, situées à Marathon, rembarqua dans
les navires, afin d’ensuite débarquer à Athènes (et prendre aisément la
ville, alors non défendue.). Le reste des troupes se mit en mouvement,
faisant en sorte d’empêcher aux Athéniens d’aller au secours de leur cité.
Les Grecs devaient alors agir. Les Spartiates
avaient été contactés, mais ils n’étaient toujours pas arrivés. Il fallait
donc battre les Perses rapidement, pour pouvoir ensuite porter secours à
Athènes.
Miltiade, qui avait combattu au côté des Perses
pendant la guerre contre les Scythes, connaissait les faiblesses de son
ennemi : tout d’abord, l’armée perse était un regroupement d’hommes
d’origines différentes, ne parlant pas tous la même langue. En outre, leur
équipement était composé de piques courtes et de boucliers en osier (les
hoplites grecs, quant à eux, portaient de lourdes protections, et étaient
armés de longues piques.).
Miltiade décida alors d’étendre la ligne des
soldats grecs, et renforçant les ailes au détriment du centre.
Les deux camps se rencontrent alors. Les Perses
tombèrent alors dans le piège. Le centre grec fit mine de céder, et les
Perses s’enfoncèrent dans l’armée grecque. Cette dernière parvint alors à
encercler l’ennemi et à le tailler en pièces. Les troupes auxiliaires se
débandèrent en premier, bientôt suivies du reste de l’armée. Les Perses se
retirèrent alors dans leurs navires.
6 400 Perses furent tués, contre seulement 194
Grecs (selon les sources de l’époque, à prendre au conditionnel, évidemment.).
Le champ de bataille de Marathon, par Carl ROTTMAN, 1849, Alte
Nationalgalerie, Berlin.
A noter que c’est à l’occasion du combat de
Marathon que naquit l’histoire de l’épreuve du marathon : peu avant
l’affrontement, le hoplite Philippidès (ou Phidippidès.) fut
envoyé par Miltiade prévenir les spartiates de l’imminence du combat (soit
une distance d’environ 220 kilomètres.). Une fois sa tâche accomplie, il
rejoignit l’armée grecque.
La légende la plus connue raconte que
Philippidès fut envoyé à Athènes par Miltiade, suite à la victoire de
Marathon. Après avoir parcouru les 42 kilomètres le séparant de la cité, il
aurait alors crié nenikekamen ! (‘victoire !’), puis serait mort de
fatigue.
Le soldat de Marathon annonçant la victoire, par Jean Pierre
CORTOT, 1834, musée du Louvre, Paris.
4° La défense d’Athènes –
Mais les Grecs, s’ils avaient remporté une bataille, n’avaient néanmoins pas gagné la
guerre. En effet, la menace perse pesait toujours sur Athènes, la flotte
ennemie s’approchant dangereusement de la ville.
Les Grecs victorieux estimèrent que par voie de
mer, les Perses devaient mettre une dizaine d’heure pour arriver sur les
berges d’Athènes. Les hoplites firent donc une marche forcée vers leur cité,
et parvinrent à précéder les Perses d’une heure.
Ces derniers, se rendant compte qu’ils avaient
été précédés par les Grecs, et que leur plan tombait ainsi à l’eau,
décidèrent de se retirer.
5° Conséquences de la première
guerre médique – Lavictoire de Marathon apporta un grand
prestige à Athènes, mais remportaient ils vraiment la première guerre
médique ?
Les Perses avaient certes connu une défaite,
mais s’étaient emparés de Naxos, Délos, Erétrie, etc. En fait, les Grecs
n’avaient rien fait pour empêcher le roi Darius I° d’étendre sa sphère
d’influence en Grèce.
Le roi voulut néanmoins préparer une nouvelle
expédition contre la Grèce. Cependant, il en fut empêché car il dut tout
d’abord mater une révolte qui avait éclaté en Egypte.