1° Les préparatifs de l’invasion –
Lorsque Darius I° mourut en 486
avant Jésus Christ, ce fut son fils Xerxès qui lui succéda sur le
trône. Ce dernier, tout comme son père, voulait se venger des Grecs pour
l’affront qu’ils avaient fait subir à l’Empire perse à Marathon.
Cependant, avant de se lancer dans ce nouveau
conflit, Xerxès dut réprimer l’insurrection d’Égypte, ainsi qu’un
soulèvement à Babylone.
Une fois les révoltes matées, le roi de Perse
put concentrer toute son attention sur la Grèce. Les préparatifs en vue de
cette nouvelle expédition furent très longs, et rien ne fut laissé au
hasard. En outre, Xerxès fit alliance avec les Carthaginois, qui reçurent
l’ordre d’attaquer les Grecs résidant en Grande Grèce (Sicile et Italie du
sud.). Ainsi, les habitants de cette région ne pourraient pas prêter main
forte à leurs compatriotes, les Grecs vivant en Grèce.
Les Perses savaient qu’ils pouvaient aussi
compter sur les habitants des territoires qu’ils avaient conquis, comme les
Thraces et les Ioniens. Xerxès reçut en outre l’aide de cités grecques
continentales (en Locride et en Béotie.), la plus importante étant Thèbes.
Xerxès décida de suivre les plans d’invasion de
son cousin Mardonios. Ce dernier s’inspira des plans de l’expédition ratée
de 492 avant Jésus Christ. Son projet était de transporter jusqu’à Athènes
une armée de terre par l’Hellespont, puis passant par la Thrace et la
Macédoine ; alors que la flotte suivrait par mer un chemin parallèle.
Athènes serait alors le point de jonction des deux armées.
Xerxès fit alors ancrer dans le détroit de
l’Hellespont des centaines de navires, qui formèrent alors deux ponts (l’un
comptait 360 embarcations, l’autre 314.). Après avoir été ancrés, ils furent
liés entre eux par des cordes. Les Perses y posèrent ensuite des planches,
entourées de barrière de bois (afin que les animaux ne soient pas effrayés
par la mer.).
Le roi de Perse fit aussi creuser un canal dans
l’isthme d’Acté, afin que ne se reproduise pas la mésaventure de 492 avant
Jésus Christ.
2° La réaction des Grecs –
Au printemps 480 avant Jésus Christ, Xerxès lança l’offensive. Son armée
franchit les deux ponts de navires, alors que les Carthaginois partirent
attaquer les Grecs de Sicile (ils furent cependant vaincus à Himère, par
Gélon de Syracuse. Cependant, ce dernier ne vint pas au secours de ces
compatriotes par la suite.).
Quels étaient les effectifs de l’armée perse ?
Hérodote raconte que Xerxès avait sous ces ordres 1 700 000 soldats, chiffre
qui semble largement exagéré. Aujourd’hui, l’on estime que le roi de Perse
avait une armée d’environ 300 000 hommes (composée de nombreux peuples :
Perses, Mèdes, Assyriens, Indiens, Caspiens, Ethiopiens, Lybiens, Ioniens,
etc.), et que sa flotte se composait de 1 200 navires (en provenance d’Egypte,
Phénicie, Perse, etc.).
Les Grecs, quant à eux, avaient vu avec
appréhension l’armée perse se préparer à l’invasion. A l’automne 481 avant
Jésus Christ, les cités de Grèce se réunirent à un congrès qui eut lieu à
Corinthe (présidé par Sparte.). Les 31 villes présentes décidèrent alors de
s’unir contre l’armée perse et de lever des troupes. Il fut décidé que
l’armée de terre serait dirigée par le roi de Sparte, Léonidas ; la
marine fut confiée à Eurybiade, un autre Spartiate (C’est Athènes qui
fournit cependant le plus grand nombre de navires, commandés par le stratège
Thémistocle.).
Les Grecs de la Ligue de Corinthe
n’opposaient donc aux Perses qu’une armée composée de 20 000 hommes environ,
ainsi que de 350 navires.
Cependant, au cours de l’hiver 481 – 480 avant
Jésus Christ, les Grecs coalisés ne parvinrent pas à s’entendre sur la mise
en place d’un plan de bataille : ils ne purent donc pas empêcher l’invasion
de la Thessalie par les Perses.
Il fallut attendre le mois d’août 480 pour que
les Grecs mettent un plan au point : ils choisirent d’occuper les
Thermopyles, une position défensive donnant accès à la Béotie et à la Grèce
centrale. La flotte grecque, de son côté, s’installa au nord de l’Eubée, à
l’Artémision (ainsi, les Perses ne pourraient prendre les Grecs placés aux
Thermopyles à revers.).
Ainsi, les Perses, s’ils voulaient conserver
leur contacts avec la flotte, étaient obligés de passer par le défilé des
Thermopyles : un chemin zigzagant, large d’une dizaine de mètres.
3° La bataille des Thermopyles –
Après être passées par la Thessalie, les soldats perses descendirent
vers le sud. La flotte, quant à elle, attendit pendant une dizaine de jours
afin que la jonction entre les troupes terrestres et maritimes puisse avoir
lieu au bon moment.
Eurybiade, voyant arriver cette imposante
escadre, préféra quitta l’Artémision, longeant le canal d’Eubée jusqu’à
Chalcis, où il prit position.
Voyant le repli de leur adversaire, la flotte
perse décida de descendre plus vers le sud. Cependant, une violente tempête
s’abattit sur les Perses, qui perdirent en quelques jours plusieurs
centaines de navires (entre 300 et 400.).
Apprenant la nouvelle, Eurybiade décida de
reprendre sa position à l’Artémision. C’est alors qu’Achéménès, l’amiral de
la flotte perse, décida de faire diversion. Il envoya 200 navires contourner
l’Eubée par le sud, mais ces derniers furent pris dans une nouvelle tempête,
et sombrèrent tous.
En août 480 avant Jésus Christ, les Perses
décidèrent alors de s’attaquer aux Thermopyles. Cependant, bien que
disposant d’une armée supérieure en nombre, les Perses ne parvinrent pas à
prendre le défilé, vaillamment défendu par Léonidas.
C’est alors que les Grecs furent trahis par un
citoyen de Malia nommé Ephialtès. Ce dernier révéla aux Perses qu’il
existait un sentier qui leur permettrait de prendre Léonidas et ses troupes
à revers.
Léonidas, se rendant compte de la manœuvre des
Perses, renvoya ses alliés grecs. Il décida de rester sur place, seulement
accompagné de 300 Spartiates, afin que l’armée grecque puisse se retirer en
bon ordre et se réorganiser.
Léonidas aux Thermopyles, par Louis DAVID, 1814, musée du louvre,
Paris.
Les troupes de Xerxès, ayant réussi à encercler
les Spartiates, les tuèrent tous, jusqu’au dernier.
Plus tard, un mausolée fut érigé en ce lieu,
portant l’inscription suivante : Passant, va dire à Sparte qu'ici ses
fils sont morts pour obéir à ses lois.
4° Le sac d’Athènes –Après
la bataille, les Perses continuèrent d’avancer vers Athènes, le lieu qui
devait voir la jonction entre l’armée et la flotte. Les hommes de Xerxès
soumirent au passage les villes de Béotie (dont Thèbes, qui se rendit sans
combattre.).
Les Perses se rendirent ensuite en Attique,
progressant vers Athènes. Les habitants de la ville étaient alors dans une
situation délicate : la ville ne possédait pas de remparts, et les troupes
étaient trop peu nombreuses pour rivaliser avec les Perses.
Thémistocle décida alors d’évacuer la
population vers les cités environnantes. Seule une poignée d’habitants de la
ville, désireux d’en découdre avec les Perses, décidèrent de rester. Ils
furent massacrés par les hommes de Xerxès, qui pillèrent ensuite la cité.
5° La bataille de Salamine –
La flotte grecque était alors à l’Artémision quand eut lieu la bataille des
Thermopyles. Les chefs décidèrent alors de se retirer vers le sud.
La situation, en août 480 avant Jésus Christ,
était désastreuse pour les Grecs : le défilé des Thermopyles était tombé, la
Béotie avait été prise, Athènes avait été pillée. Le frère de Léonidas, le
roi de Sparte Cléombrote I°, décida de concentrer ses efforts sur la
protection du Péloponnèse, décidant de construire un mur sur l’Isthme de
Corinthe. La flotte grecque, quant à elle, abandonna l’Attique et se réfugia
à Salamine.
Xerxès décida alors de les y attaquer, persuadé que la
supériorité numérique de la marine perse lui donnerait l’avantage. En effet,
les Perses possédaient entre 500 et 600 navires (Hérodote avance le chiffre
de 1 200 navires, ce qui correspondait à l’effectif de la marine perse au
début du conflit.), alors que les Grecs ne pouvaient en aligner que 350
environ.
Le commandant de la flotte grecque, Eurybiade,
préférait se retirer vers le Péloponnèse, afin de se rapprocher des forces
terrestres. Thémistocle, pour sa part, lui demanda de rester à Salamine. Ce
dernier pensait, à juste titre, que les navires ennemis ne pourraient que se
gêner mutuellement en s’engageant dans le détroit, et seraient alors des
proies faciles pour la flotte grecque.
Au matin du 29 septembre 480 avant Jésus
Christ, les Perses engagèrent le combat. Ils progressèrent dans le défilé, à
la poursuite de la flotte grecque. C’est alors que cette dernière apparut,
et fondit sur l’ennemi. Les navires perses, trop nombreux, ne purent
manœuvrer dans cet étroit passage : les trirèmes grecques, plus rapides et
mieux dirigées les éperonnèrent alors de flanc.
Le plan de Thémistocle fonctionna à merveille,
et, bien que les Perses et leurs auxiliaires luttèrent avec courage, ils
connurent à Salamine une sanglante défaite (ils perdirent environ 200
navires.). Après douze heures de lutte, les Perses se retirèrent en
désordre, se repliant sur Phalère.
Thémistocle décida de ne pas poursuivre la
flotte Perse, craignant une hypothétique contre attaque de leur part (les
Grecs avaient perdu une quarantaine de navires, et ne se sentaient pas en
position dominante face à leur ennemi.).
6° La bataille de Platées –
En fait, l’on peut se poser des questions quant au comportement de Xerxès
suite à la bataille de Salamine. En effet, la marine de Xerxès avait connu
une cuisante défaite. Cependant, les Perses possédaient alors quasiment
autant de navires que n’en possédait les Grecs ; et d’autre part, les
ressources de l’Empire perse étaient alors bien plus grandes que ne
l’étaient celles des cités grecques. Construire de nouveaux navires était
une tâche beaucoup plus aisée pour les Perses que pour les Grecs (dont les
chantiers de l’Attique avaient été détruits lors du conflit.).
En outre, si la flotte perse avait été vaincue
à Salamine, ce n’était pas le cas de l’armée de terre, qui elle était
intacte.
Quoi qu’il en soit, Xerxès préféra rentrer en
Perse, confiant ses troupes à son cousin Mardonios (l’armée comptait alors
plus de 100 000 soldats.). Les Perses hivernèrent donc en Grèce
continentale, en Thessalie.
Thémistocle, voyant que les Perses étaient
inactifs, proposa de partir à l’assaut, mais Eurybiade préféra rester sur la
défensive.
Au cours de l’hiver, des ambassades en
provenance de Perse se rendirent dans les cités grecques, leur demandant de
s’allier avec Xerxès. Ces dernières furent partout rejetées.
Finalement, au printemps de l’année 479,
Mardonios et ses troupes se remirent en mouvement. Ils ré-envahirent
l’Attique, ré-occupèrent Athènes et s’installèrent en Béotie.
A la même époque, les Grecs levèrent une armée,
commandée par Pausanias, régent de Sparte et neveu de Léonidas (l’on
y trouvait des Spartiates et des Athéniens en majorité, ainsi que des
soldats issus de différentes petites cités de Grèce.). Au total, l’on estime
aujourd’hui que les effectifs grecs étaient de l’ordre de 40 000 soldats
environ.
L’armée grecque franchit alors l’isthme de
Corinthe, progressant vers la Béotie. Mardonios, quant à lui, installa ses
hommes près de la cité de Platées.
Les deux armées se retrouvèrent
alors face à face. Le 27 août 479 avant Jésus Christ, Mardonios décida de
lancer l’assaut. Les Perses se heurtèrent alors à une farouche résistance de
la part des Grecs, en particulier des Spartiates, et Mardonios trouva la
mort au cours du combat.
C’est alors que les Perses, pourtant bien
supérieurs en nombre, décidèrent de se retirer, en direction de
l’Hellespont. Les Grecs victorieux s’emparèrent alors d’un important butin
dans le camp de Mardonios.
Par la suite, l’armée grecque s’empara de
Thèbes, qui avait collaboré avec les Perses, et les dirigeants de la ville
furent exécutés.