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Mythologie
 
 

 

 

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Histoire de la Grèce antique


CHAPITRE TROISIÈME :
L'époque classique (V° - IV° siècles avant Jésus Christ)

 

VI : La guerre du Péloponnèse

           

1° Les causes de la guerre – Mais l’impérialisme d’Athènes ne pouvait pas durer. De nombreuses cités, lassées de cette domination, souhaitaient quitter la Ligue de Délos (mais toutes celles qui avaient tenté de faire Sécession par le passé avaient été détruites, comme Naxos, Samos, Thasos, etc.). Les Spartiates, quant à eux, voyaient d’un mauvais œil le fait qu’Athènes ne cesse de gagner en puissance.

Cependant, l’on peut se demander quel fut le conflit qui servit de prétexte aux Grecs pour se déclarer la guerre.

En 433 avant Jésus Christ, les cités d’Epidamme et de Corcyre se trouvèrent en opposition. Corinthe, bien qu’elle ait fondée Corcyre, prit cependant le parti de sa rivale. Par opposition aux Corinthiens (qui faisaient partie de la Ligue du Péloponnèse.), Athènes décida de défendre Corcyre. Corinthe décida alors de faire pression sur une cité qu’elle avait fondée,  Potidée (située en Chalcidique.), afin que cette dernière quitte la Ligue de Délos. Ce fut chose faite en 432 avant Jésus Christ, après que Potidée ait passé un accord avec Sparte, stipulant que cette dernière envahirait l’Attique si Potidée était attaquée. Les Athéniens envoyèrent leurs navires contre la cité sécessionniste, comme ils avaient coutume de le faire, et Sparte rentra donc en guerre. 

En outre, à la même époque, Athènes avait interdit à la cité de Mégare l’accès aux ports de la Ligue de Délos (cette petite cité proche d'Athènes géographiquement avait en effet décidé de soutenir Corinthe.). Une fois de plus, l’on fit appel à Sparte qui décida d’intervenir.

L’Attique fut envahi par les Spartiates en 431 avant Jésus Christ. Ainsi commençait la guerre du Péloponnèse.

 

La Grèce au cours de la guerre du Péloponnèse (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de faire un zoom).

 

            2° Les premières années de la guerre, mort de Périclès – La guerre du Péloponnèse fut longue, durant presque 30 ans. Le conflit connut donc plusieurs phases, tantôt à l’avantage des Spartiates, tantôt à l’avantage des Athéniens.

Au cours des dix premières années de la guerre, les Spartiates étaient menés par le roi de la cité, Archidamos II. Il mena quelques expéditions en Attique, mais ne parvint pas à donner l’avantage à son camp. Les Athéniens avaient la supériorité sur mer, les Spartiates avaient la supériorité sur terre. Les deux adversaires étant de force équivalente (au niveau financier, les Athéniens avaient cependant le dessus grâce au trésor de Délos.), le conflit commença alors à s’enliser. A partir de ce moment, l’objectif fut donc double : d’une part, tenter de couper l’approvisionnement en nourriture du camp adverse ; d’autre part, s’attaquer aux alliés les plus faibles de l’ennemi.  

Lors de l’expédition Spartiate en Attique de l’année 431 avant Jésus Christ, les Athéniens se réfugièrent derrière les murs du Pirée. Périclès savait que ses troupes n’avaient aucune chance contre les hoplites spartiates, et en outre, la ville était ravitaillée par la mer. 

Buste de Périclès, copie romaine d'un original datant de 430 avant Jésus Christ, Altes museum, Berlin.

Au bout d’un mois de dévastations dans l’Attique (incendies de fermes, destructions des récoltes, etc.), les hommes d’Archimados II se retirèrent (la flotte athénienne, pendant ce temps, s’attaquait au Péloponnèse.).

Au cours des sept premières années de la guerre, les Spartiates dévastèrent l’Attique cinq fois.

Thèbes, alliée de Sparte, parvint à prendre Platées (alliée d’Athènes.) en 431 avant Jésus Christ ; de son côté, Athènes, en 430 avant Jésus, parvint à prendre Egine.

En juin 430, une épidémie de peste (il s’agissait en réalité de fièvre typhoïde.) frappa Athènes. La ville perdit alors le quart de sa population. En septembre, les habitants de la ville, démoralisés, démirent Périclès (qui avait fait des propositions de paix à Sparte.) de ses fonctions de stratège (il fut en outre poursuivi pour enrichissement personnel et fut condamné à payer une amende.).

En 429 avant Jésus Christ, Potidée céda devant Athènes. C’est cette année là que Périclès, qui avait entre temps été réélu stratège, mourut de la peste (en fait du Typhus.).

En 427, la cité de Mytilène, sur l’île de Lesbos, voulut quitter la Ligue de Délos. Athènes décida donc de mener une expédition punitive contre elle. Avant que Sparte ne puisse lui venir en aide, la cité fut prise par Athènes (ainsi que les autres villes de l’île.).

Archimados II mourut en 426, et ce fut son fils, Agis II, qui lui succéda.

 

            3° La guerre continue – La plus importante victoire des Athéniens, au cours de cette guerre fut la prise de Pylos et la bataille de l’île de Sphactérie : au cours de ces affrontements, l’Athénien Cléon et ses hommes parvinrent à vaincre les troupes Spartiates (tuant une centaine de hoplites.).

Cette victoire redonna le moral à Athènes, mettant à mal la légendaire invincibilité des Spartiates. Mais le trésor de Délos se réduisant comme peau de chagrin, Athènes décida de multiplier le phoros par deux, ce qui provoqua de nombreux mécontentements (424 avant Jésus Christ.).

Athènes, cette même année, voulut organiser une action contre la Béotie, mais ils furent défaits par la Thébains au cours de la bataille de Délion.

Les Spartiates, quant à eux, montèrent aussi des opérations contre les Athéniens. Le général Brasidas, commandant les troupes de Sparte, partit à l’aide de Mégare, assiégée par les Athéniens. Puis il s’empara d’Amphipolis en Thrace, au cours de l’année 424 avant Jésus Christ.

C’est alors que les deux cités décidèrent de signer une trêve d’un an. Les deux cités rivales ne se firent pas la guerre directement, mais partirent plutôt s’en prendre aux plus faibles des alliées de l’ennemi : l’Athénien Nicias prit Mendé et mit le siège devant Scioné (qui avait fait sécession.). En 422 avant Jésus Christ, son compatriote Cléon mourut en tentant de reprendre Amphipolis aux Spartiates, commandés par Brasidas (qui mourut lui aussi au cours de l’affrontement.). En outre, Sparte ne parvint pas à s’emparer d’Arribaios.

A ce stade de la guerre, aucun des deux camps n’avaient réussi à prendre l’ascendant sur l’autre. Athènes, tout comme Sparte, étaient désireuses de faire la paix.

 

            4° La paix de Nicias – En 421, un traité de paix fut signé entre Spartiates et Athéniens, établissant une paix de 50 ans, les deux cités conservant les mêmes territoires qu’en 431.

Athènes s’en sortait cependant bien mieux que Sparte. La Ligue de Délos n’était pas dissoute, et les Athéniens conservaient leur Empire. Les Spartiates, quant à eux, étaient divisés, car Corinthe et certains alliés refusaient de signer la paix. En outre, Argos décida de mettre en place la Ligue d’Argos, qui aboutit à la dislocation de la Ligue du Péloponnèse.

Cependant, cette paix n’était qu’un vœu pieux, et avait été signé car les deux cités rivales étaient lasses de se battre. De leur côté, Thèbes, Corinthe et Argos continuèrent à tenter d’augmenter leur sphère d’influence.

 

            5° La seconde phase de la guerre – Cette ‘fausse paix’ ne dura qu’un temps. Athènes, sous l’influence d’Alcibiade[1], s’allia à des cités rivales de Sparte (Argos, Elis et Mantinée.), puis attaqua Epidaure et Tégée. Les Spartiates réagirent, et vainquirent la Ligue d’Argos (œuvre des Athéniens.) en 418 avant Jésus Christ, à la bataille de Mantinée. Argos se retrouva alors isolée.

Cependant, en 416 avant Jésus Christ, Athènes s’empara de l’île de Mélos, dont les habitants étaient neutres, mais s’étaient montrés amicaux envers Sparte.

 

            6° L’expédition de Sicile, le scandale des Hermès – En 415 avant Jésus Christ, les Athéniens reçurent un appel à l’aide de la cité de Ségeste, en Sicile. Nicias préférait ne pas intervenir, contrairement à Alcibiade. Athènes décida donc de lancer une expédition contre la Sicile et sa capitale Syracuse. L’objectif était alors double : d’une part l’île était une colonie corinthienne (et donc alliée de Sparte.) ; en outre elle fournissait l’approvisionnement de leurs ennemis.

Au cours du mois de juin 415 avant Jésus Christ, Athènes décida donc de monter cette expédition, qu’elle confia à Alcibiade, Nicias et Lamachos.

Cependant, peu de temps avant que les navires ne partent pour la Sicile, éclata alors le scandale des Hermès. En effet, tous les hermai de la cité (on appelait ainsi les blocs quadrangulaires représentant le dieu.) furent un matin retrouvés mutilés (dégradations au niveau du visage et du sexe.).

Pilier Hermès, époque romaine, Altes museum, Berlin.

Alcibiade et ses amis furent accusés, mais la cité accepta qu’il parte en Sicile, décidant qu’il serait jugé à son retour. Cependant, ce dernier préféra s’enfuir, et se réfugia alors à Sparte (il proposa au roi de la ville d’aider la Sicile en vue de l’expédition athénienne, ainsi que d’occuper la cité de Décélie, afin de paralyser Athènes.).

L’expédition vers la Sicile eut cependant lieu, commandée par Nicias et Lamachos. Ce dernier se fit alors tuer, et Nicias ne réussit pas à prendre Syracuse.

En effet, le général spartiate Gylippos vint au secours de l’île, et infligea une sérieuse défaite aux Athéniens : ils furent d’abord vaincus sur mer, suite à la bataille des Epipoles (perdant 200 navires.) ; puis ils furent vaincus sur terre (perdant plusieurs dizaines de milliers d’hommes.).   

 

            7° La fin de l’impérialisme athénien – Suite au désastre de Sicile, de nombreuses cités de la Ligue, voyant qu’Athènes ne pourrait plus mener d’expéditions punitives contre elles, décidèrent de faire sécession. En 412 avant Jésus Christ, toutes les cités de Ionie se rebellèrent contre Athènes, tout comme l’île de Chios. A cette date, seules Samos et Lesbos restaient fidèles aux Athéniens.

C’est alors qu’eut lieu un coup d’Etat oligarchique à Athènes, en 411 avant Jésus Christ. Les Quatre cents demandèrent alors la paix à Sparte (les aristocrates furent cependant renversés quelques mois après.).

L’Eubée se souleva contre Athènes, et les Spartiates remportèrent une nouvelle victoire navale à Erétrie.  

C’est alors que les Athéniens décidèrent de rappeler Alcibiade. Ce dernier, à la tête de la flotte athénienne, battit les Spartiates à Cynosséma et Abydos en 411 avant Jésus Christ, ainsi qu’à Cyzique en 410 avant Jésus Christ.

A Athènes, les habitants de la ville, influencés par Cléophon, refusèrent une proposition de paix de la part de Sparte (pourtant avantageuse.).

Par la suite, Alcibiade parvint à reprendre le contrôle des détroits (Hellespont et Bosphore.), s’emparant de Byzance en 409 avant Jésus Christ. Cependant, Alcibiade perdit le commandement de la flotte suite à la défaite de Notion, en 406 avant Jésus Christ.

A Notion, les Spartiates étaient aux ordres de Lysandre, le commandant de la flotte de Sparte (le navarque.). Ce dernier avait gagné l’amitié de Cyrus, fils du roi de Perse Darius II. Ainsi, Sparte reçut d’importantes sommes d’argent (Cyrus comptait sur l’aide des Spartiates dans sa lutte contre son frère Artaxerxés II, qui devint roi de Perse à la mort de Darius II.). Grâce à cet argent, Cyrus put s’assurer de la fidélité de certaines troupes, auparavant alliées d’Athènes.

Cependant, la charge de navarque ne durant qu’une année sans possibilité de réélection, ce fut le Spartiate Callicratidas qui reçut par la suite le commandement de la flotte. Ce dernier ne plût pas à Cyrus, qui cessa de verser de l’argent à ses alliés grecs. Callicratidas fut d’ailleurs vaincu par la flotte athénienne au cours de la bataille des Arginuses, en 406 avant Jésus Christ.

Mais, suite à la bataille, une tempête éclata, et de nombreux vaisseaux athéniens sombrèrent, et les naufragés ne furent pas tous récupérés. En rentrant à Athènes, les pertes se révélèrent si élevées que tous les généraux vainqueurs furent condamnés à mort.

Callicratidas ayant été tué au cours de la bataille des Arginuses, la charge de navarque fut par alors confiée au Spartiate Aracos, accompagné d’un Lysandre occupant officiellement la tâche de second. Il s’attaqua alors par surprises à la flotte athénienne, alors située dans le détroit de l’Hellespont (Athènes voulait contrôler l’arrivée de blé en provenance de la mer noire.). Sparte vainquit alors la flotte Athénienne commandée par Conon à Aigos Potamos, en 405 avant Jésus Christ.

A partir de là, nous assistons au début de la fin de la cité d’Athènes. Suite à cette bataille, les Athéniens, privés de leur flotte et coupés de leurs sources d’approvisionnement, tentèrent de résister tant bien que mal. En 404 avant Jésus Christ, Cléophon refusa une fois de plus les propositions de paix en provenance de Sparte. Cependant, Athènes, soumise à un blocus terrestre et maritime par les Spartiates, accablée par la famine, fut obligée de capituler peu de temps après.

 

            8° La fin de la guerre du Péloponnèse – Cette fois ci, la paix à laquelle fut soumis les Athéniens ne ressembla en rien à la paix de Nicias, signée quelques années plus tôt.

Sparte contraignit Athènes à dissoudre la Ligue de Délos (ou ce qu’il en restait.), à rentrer dans la Ligue du Péloponnèse, à détruire les longs murs, à ne conserver qu’une flotte de douze navires, et enfin, à adopter un régime oligarchique.

Cette guerre du Péloponnèse, qui avait duré près de trente ans, fut pour Athènes un échec patent. A l’issu du conflit, les Athéniens perdaient leur Empire, leur suprématie, leur puissance. A partir de cette date, plus jamais la cité ne renoua avec la gloire des décennies précédentes.

A l’échelle de la Grèce, le conflit s’était avéré être dévastateur : Sparte avait perdu les deux tiers de son armée, l’Attique était en ruine, l’afflux d’or perse aboutit à une forte inflation de la monnaie grecque

 

            9° Les trente tyrans – La guerre du Péloponnèse s’acheva par la victoire de Sparte sur sa grande rivale, Athènes. A l’issue de cette guerre, cette dernière dut accepter de mettre en place un régime oligarchique de trente magistrats, mettant ainsi fin à la démocratie athénienne (404 avant Jésus Christ.).

Les Athéniens s’opposèrent à ce régime, mais le général Spartiate Lysandre, accompagné de ses soldats, parvint à l'imposer par la force.

Les trente réduisirent le nombre de citoyens à 3 000 (les partisans du régime.), et désignèrent ensuite les 500 membres de la boulê. Il fut aussi crée les Onze, qui avaient pour charge de diriger la police de la ville. En fait, le régime des trente se transforma vite en tyrannie, mettant en place une véritable politique de purges : les opposants politiques furent éliminés (certains condamnés à boire la ciguë.), de nombreux métèques et citoyens riches furent exécutés, et de nombreux intellectuels furent privés de leur droit d’enseigner (dont le philosophe Socrate.).

La mort de Socrate, par Jacques Louis DAVID, 1787, metropolitan museum of art, New York.

Finalement, l’Athénien Thrasybule[2], exilé par les trente tyrans en 404 avant Jésus Christ, et réfugié à Thèbes, décida de rentrer dans sa cité d’origine. A la tête d’une troupe de réfugiés politiques, ils décidèrent de contre attaquer.

Ils s’emparèrent tout d’abord de la forteresse de Phylès (au nord d’Athènes.), d’où ils attaquèrent le port du Pirée et de Munichie[3].

Voyant que les Athéniens accueillaient Thrasybule et ses hommes avec bienveillance, les trente tyrans décidèrent de se retirer à Eleusis, dont ils massacrèrent les habitants. A Athènes, la démocratie n’était pas encore rétablie : on mit en place les Dix, qui, sentant la situation évoluer, firent appel à Lysandre.

Mais, au même moment, Lysandre était désavoué par Pausanias, le roi Sparte, et la garnison spartiate située à Athènes se retira. Une paix de réconciliation générale et d’amnistie fut signée entre deux partis (démocrates et oligarques.). Plus tard, en 395, il fut interdit de rappeler le passé sous peine de mort.

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[1] Alcibiade était un stratège, qui avait participé à la prise de Potidée et à la bataille de Délion.

[2] Proche d’Alcibiade, il fut favorable à son rappel ; participa à la bataille de Cyzique ; participa à la chute des Quatre cents.

[3] Il s’agissait du port de la marine de guerre.

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