L'étude de la
Préhistoire
est d'autant plus difficile que les chercheurs sont contraints de
faire face à un manque flagrant de sources. Ainsi, alors que nos
connaissances sur d'autres périodes de l'Histoire n'évoluent guère
au fil des années, l'étude de la Préhistoire est bouleversée par
chaque découverte scientifique.
Les premiers
représentants du genre Homo (à savoir Homo Rudolfensis
et Homo Habilis) apparurent vers 2.5 millions d'année avant
Jésus Christ, date à laquelle commence la Préhistoire (c'est à cette
époque que les humains commencèrent à utiliser des outils de
pierre). Ces derniers descendaient vraisemblablement de l'Australopithèque,
espèce apparue vers 4.5 millions d'années avant Jésus Christ.
Au fil des
millénaires, le genre Homo évolua considérablement : Homo
ergaster, vers 1.8 millions d'années ; Homo erectus, vers
1.3 million d'années ; Homo antecessor, vers 1 million
d'années ; Homo rhodesiensis, vers 300 000.
Cette dernière espèce donna vraisemblablement naissance à deux
branches distinctes, Homo neanderthalensis (ou homme de
Néanderthal, vers 250 000) et Homo sapiens (ancêtre de
l'homme moderne, vers 200 000).
A noter qu'avant
2003, ces deux branches étaient rassemblées au sein de l'espèce
Homo sapiens, divisée en deux groupes (à savoir Homo sapiens
neanderthalensis et Homo sapiens sapiens). Aujourd'hui,
l'homme de Néanderthal et l'Homo sapiens sont considérés par
les scientifiques comme deux espèces distinctes.
Les ossements d'un
Homo neanderthalensis fut découvert en 1856 dans la vallée de
Neander,
en Allemagne, à une dizaine de kilomètres de Düsseldorf. La
découverte était de taille, car il s'agissait du premier fossile
découvert distinct de l'Homo sapiens. A cette date, les
connaissances concernant la Préhistoire étaient lacunaires, d'autant
que
Charles Darwin, rendu célèbre par sa théorie de l'évolution, ne
devait publier son premier ouvrage consacré à ce sujet que trois
années plus tard.
Pendant plusieurs
années, les scientifiques élaborèrent différentes théories afin
d'expliquer la présence de ce fossile (peuple antérieur aux Germains
et aux Gaulois ; singe évolué ; dégénérescence de l'Homo sapiens
; etc.).
Toutefois, si de
nombreux fossiles d'Homo neanderthalensis furent peu à peu
découverts dans toute l'Europe au fil des décennies, les
scientifiques conservèrent une vision peu reluisante de l'homme de
Néanderthal. Ce dernier, possédant un
front fuyant, un bourrelet sus-orbitaire,
une mâchoire proéminente et des os épais (caractéristiques de
certains grands singes), fut donc considéré comme un ancêtre de l'Homo
sapiens.
Cette théorie,
communément admise au début du XX° siècle, commença à être battue en
brèche à compter des années 1930.
Ainsi, c'est à cette date que l'homme de Néanderthal fut placé dans
l'espèce
Homo sapiens, divisée en deux groupes (Homo sapiens
neanderthalensis et Homo sapiens sapiens comme nous
l'avons vu plus tôt).
Aujourd'hui encore,
malgré l'évolution des connaissances dans le domaine de la
Préhistoire, l'homme de Néanderthal souffre toujours de cette image
d'Epinal faisant de lui un être quasi-simiesque.
Mais ce dernier
était aussi évolué que son cousin Homo sapiens, étant
vraisemblablement doté de la parole, utilisant des pigments, des
parures, des armes en pierre et en os, pratiquant des rites
funéraires, la cueillette et la chasse.
Cependant, de
nombreuses questions restent en suspens concernant l'extinction de
cette espèce, vers 30 000 avant Jésus Christ. Si plusieurs théories
tentent d'expliquer cet évènement (extinction infectieuse ;
extinction par hybridation avec l'Homo sapiens ; extinction
violente liée à l'Homo sapiens, etc.), à ce jour les
scientifiques n'ont pas trouvé de réponse à cette problématique.