1° Les principaux dieux – Comme nous l’avons vu précédemment,
l’Ennéade, bien que théoriquement composée de neuf dieux, pouvait être
bien plus importante.
A noter que les cinq
principaux dieux de l’Egypte antique étaient Râ, Osiris, Isis, Ptah et
Amon, bien que ces deux derniers ne fassent pas partie de l’Ennéade
héliopolitainne.
a) Les divinités de
l’Ennéade héliopolitainne : Noun, l’océan originel, est représenté
par un homme de couleur bleue ou verte, portant parfois des seins
femelles (en effet, le Noun était associé au Nil, fleuve nourricier des
Egyptiens de l’Antiquité.).
Si Shou et Tefnou,
représentant l’air et l’humidité, étaient représentés différemment selon
le lieu et l’époque, Geb et Nout étaient plus facilement identifiable.
Le premier était représenté par un homme à la peau noire ou verte
(couleur de fertilité.), étendu sur le sol ; Nout était représentée sous
les traits d’une femme au corps étoilé, arquée au dessus de son frère
Geb. Elle était cependant parfois représentée par une truie, car comme
la truie qui mange parfois ces petits, elle avalait chaque soir la
barque magique de Râ.
Râ, divinité démiurge
selon la cosmogonie héliopolitainne, était représenté comme un homme à
tête de faucon, surmonté d’un disque solaire, assis sur sa barque
magique.
Râ, sur sa barque magique, glisse sur le corps de Nout, alors que Geb
est étendu sur le sol.
Osiris, dieu des morts,
était souvent représenté comme un homme de couleur bleue ou verte (car
il avait été noyé par Seth.), arborant la
couronne Atef
et les symboles de la royauté (un sceptre et un fouet.).
Statue du dieu Osiris, XXV° dynastie ? (715 à 656 avant Jésus Christ),
musée du Louvre, Paris.
Sa sœur Isis, considérée
par les Egyptiens de l’Antiquité comme la première des déesses, était
représentée sous les traits d’une jeune femme, portant sur la tête le
signe hiéroglyphique asèt, qui signifie « le trône. » Isis fut
aussi parfois affublée des attributs de la déesse bovine Hathor
(le disque solaire, les cornes, etc.), divinité de l’amour et des
festivités.
Statue de la déesse Isis, I° siècle avant Jésus Christ, Petit Palais,
Paris.
Seth, divinité du
désert, de la foudre et de la guerre, était lui aussi un dieu
anthropomorphique. Cependant, l’animal représentant Seth n’a toujours
pas été identifié aujourd’hui avec certitude. S’agit-il donc d’un animal
imaginaire, d’un chacal ou d’un oryctérope, les débats restent ouverts.
Statuette à l'effigie du dieu Seth ,
musée du Louvre, Paris.
Nephtys, associée à la
lune, était l’épouse du dieu Seth, mais leur mariage fut stérile.
Divinité protectrice des morts, elle était représentée sous les traits
d’une femme, portant une coiffe ornée de hiéroglyphes servant à écrire
son nom.
Statue de la déesse Nephtys, règne d'Aménophis III (1391 à 1353 avant
Jésus Christ), XVIII° dynastie, musée du Louvre, Paris.
Horsemsou, dixième
divinité de l’Ennéade, était une divinité représenté comme un homme avec
une tête de faucon. Arborant la couronne Atef, Horsemsou était associé à
la lune et au soleil.
b) Les divinités
démiurges : Ptah, divinité tutélaire de Memphis, était le patron des
architectes, dieu de la métallurgie, de la construction et de la
sculpture. Représenté comme un homme de couleur bleue (couleur de la
voûte céleste.), Ptah portait une barbe postiche, était revêtu d’un
manteau serré et d’une calotte bleue. A la Basse époque (c'est à dire à
partir du VIII° siècle avant Jésus Christ.), il adopta l'apparence d'un
nain nu, destiné à effrayer les animaux nuisibles.
Statuettes à l'effigie du dieu Ptah.
Thot, représenté comme
un homme à tête d’ibis ou comme un chimpanzé, était le dieu de la
sagesse, gardien des lettres et des sciences. Divinité démiurge selon la
cosmogonie hermopolitaine, Thot était une des principales divinités de
l’Egypte antique .
Représentation du dieu Thot, temple de Ramsès II (1279 à 1213 avant
Jésus Christ), XIX° dynastie, Abydos, Egypte.
Amon, autre divinité
démiurge, était une divinité de premier plan au cours du II° millénaire
avant Jésus Christ. Représenté sous les traits d’un homme de couleur
bleue (symbole de la voûte céleste.) ou noire (symbole de fertilité.),
Amon était coiffé d’une couronne ornée de deux grandes plumes.
Stèle à l'effigie du dieu Amon, musée de Louxor, Egypte .
Parfois représenté avec une tête de bélier car associé à Khnoum, Amon fut plus
tard associé à Zeus ,
divinité grecque.
Khnoum, quant à lui,
était une autre divinité anthropomorphique, ayant un corps d’homme et
une tête de bélier. Divinité démiurge à Eléphantine, Khnoum était le
dieu du Nil, contrôlant ses crues.
Statue du dieu Khnoum (entre ses pattes l'on peut apercevoir une
statuette à l'effigie du pharaon Taharqa.), XXV° dynastie, VII°
siècle avant Jésus Christ, British Museum, Londres.
2°
Les autres divinités – Hormis les divinités présentées ci-dessus,
les Egyptiens de l’Antiquité vénéraient bien d’autres dieux, ces
derniers étant parfois assimilés aux divinités démiurges.
Nephtys, épouse de Seth,
ne pouvait pas avoir d’enfant car son mari était stérile. Cependant,
désireuse d’enfanter, cette déesse eut une courte relation extra
conjugale avec Osiris, donnant ainsi naissance à Anubis. Cette
autre divinité anthropomorphique était représentée sous la forme d’un
homme à tête de chien (ou de chacal.) de couleur noire (parfois, Anubis
était simplement représenté par un chien ou un chacal.). Dieu des
Enfers, Anubis était chargé d’accompagné le défunt dans l’au delà.
Représentation du dieu Anubis.
Apis, divinité
représentée sous la forme d’un taureau, était le dieu de la fertilité et
de la force physique.
Au fil des siècles, Apis
fut associé à Râ, et fut représenté avec un disque solaire entre les
cornes.
Taureau
Apis, musée du Vatican, Rome.
Aton, représenté
à l’origine comme un homme avec une tête de faucon, fut par la suite
représenté sous la forme d’un disque solaire, dont les rayons étaient
pourvus de mains afin de caresser toute la création. Le pharaon
Akhenaton, au XIV° siècle avant Jésus Christ, fit d’Aton la divinité
unique en Egypte .
Représentation du dieu Aton (en bas, l'on peut voir le pharaon Akhenaton
et son épouse recevoir les bienfaits des rayons solaires d'Aton).
Bastet, divinité
protectrice des femmes et des enfants, mais aussi associée à la
sexualité, était représentée sous la forme d’une femme à tête de chat
(parfois elle était simplement représentée par une chatte.).
Statuette représentant la déesse Bastet.
L’opposé de Bastet était
Sekhmet, divinité représentée avec un corps de femme et une tête
de lionne, coiffée d’un disque solaire. Déesse guerrière, Sekhmet
apportait les miasmes et la maladie sur terre, surtout pendant les cinq
jours épagomènes.
Statue de la déesse Sekhmet,
règne d'Aménophis III (1391 à 1353 avant Jésus Christ), XVIII° dynastie,
musée du Louvre, Paris.
Bès, dieu du
foyer, du mariage et de la grossesse, était une divinité protectrice.
Représenté comme un nain à l’aspect difforme, la laideur de Bès avait
comme objectif d’effrayer les mauvais esprits.
Statue du dieu Bès, XXX° dynastie (379 à 341 avant Jésus Christ), musée
du Louvre, Paris.
Horus, fils
d’Osiris et d’Isis, était une divinité qui fut toujours associée aux
pharaons d’Egypte. Représenté avec un corps d’homme et une tête de
faucon, Horus incarnait l’ordre et l’harmonie.
Khépri, comme
nous l'avons vu précédemment, était une divinité associé à Râ. Il était
représenté comme avec un corps d'homme et une tête en forme de scarabée,
mais aussi parfois comme un scarabée poussant le disque solaire devant
lui.
Scarabée monumental représentant le dieu Khépri, vers 200 avant Jésus
Chist, période ptolémaïque, British Museum, Londres.
Maât, déesse de
l’ordre, de la justice, de la vérité et de la paix, était représentée
sous les traits d’une femme coiffée d’une plume d’autruche. Son
antithèse était le dieu Isfet, personnification du désordre, de
l’injustice, du mal et du chaos.
Représentation de la déesse Maât, tombe de Séthi I° (1291 à 1278 avant
Jésus Christ), XIX° dynastie.
Min, dieu de la
fertilité et de la reproduction, est représenté comme un homme de
couleur noire, coiffé de deux plumes, et doté d’une verge de taille
démesurée.
Stèle représentant le
dieu Min (à droite.) ,
période ptolémaïque, British Museum, Londres.
Montou, dieu de
la guerre était représenté par un homme à tête de faucon, coiffé de deux
plumes, arborant un disque solaire et deux uraeus.
Statuette du dieu Montou, musée du Louvre, Paris.
L’uraeus symbolisait
l’œil de Râ, mais aussi la déesse Ouadjet, représentée sous la
forme d’une femelle cobra, chargé de veiller sur le pharaon.
Sobek (ou
Sebek), divinité
aquatique représentée avec un corps d’homme et une tête de crocodile,
était le dieu de l’eau et des inondations. Prenant une place de plus en
plus importante au fil des siècles, Sobek fut parfois représenté sur la
barque de Râ combattant le serpent Apophis. Il fut même représenté orné
d’un disque solaire, devenant ainsi Sobek-Râ.
Statuette du dieu Sobek, musée du Louvre, Paris.
Taouret, déesse
des accouchements, était représentée sous la forme d’un hippopotame. Le
rôle de cette divinité était de faire fuir les mauvais esprits avec son
aspect repoussant, mais aussi d’assurer un bon allaitement du nourrisson
grâce à ses généreuses mamelles.
Statue à l'effigie
de la déesse Taouret, Basse époque, British Museum, Londres.
A noter que Taouret fut
parfois associée avec Bès, les deux divinités partageant certaines
fonctions.
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