Comme nous venons de le voir, en chassant les
Titans de la surface de la terre, Zeus établit le règne des Olympiens
sur l’univers. Ce dernier, par tirage au sort, partagea l’univers en trois :
Hadès reçut les Enfers, Poséidon reçut l’Océan, Zeus reçut le
Ciel. Mais la terre et l’Olympe (le lieu de résidence des
dieux.) leur appartenait en commun.
Les Olympiens étaient au nombre de douze, et
résidaient sur le mont Olympe, d’où leur nom. Se nourrissant de nectar et
d’ambroisie (le vin et la nourriture des dieux.), ces divinités se rendaient
parfois sur terre, afin de punir, aider ou s’unir à des mortels. Les
Olympiens étaient au nombre de douze (six dieux et six déesses.), mais la
liste divine évolua au cours des siècles, si bien qu’au final, l’on peut
compter quatorze divinités principales. Seules neuf divinités figurent
toujours sur la liste : il s’agit de Zeus, Héra, Poséidon, Héphaïstos,
Athéna, Arès, Apollon, Artémis, Hermès.
1° Zeus, roi des dieux -
comme nous l’avons vu précédemment, Zeus était le dieu du ciel, la plus
puissante des divinités de la mythologie grecque. Ses symboles étaient
l’aigle et la foudre.
Jupiter de Smyrne, sculpture réalisée
vers 150 après Jésus Christ, restaurée au XVII° siècle, musée du Louvre,
Paris.
Zeus eut comme première épouse Métis (la
Prudence.). Cependant, lorsqu’elle fut enceinte d’Athéna, son époux
décida de l’engloutir (Gaia et Ouranos avaient prédit à Zeus qu’il
engendrerait un fils, qui deviendrait le roi des hommes et des dieux.).
Athéna put cependant sortir du corps de son père, lorsque celui-ci reçut un
violent coup de hache sur le front, asséné par le dieu forgeron,
Héphaïstos.
Zeus épousa par la suite les Titanes :
Thémis, Eurynomé et Mnémosyne, puis finalement, épousa sa
sœur Héra.
Mais, bien que marié à cette dernière, Zeus lui
fit beaucoup d’infidélité : il est le père de nombreuses divinités (avec
Déméter, il donna naissance à Perséphone ; avec Dioné, il eut
Aphrodite ; avec Léto, Apollon et Artémis ; avec Sémélé,
Dionysos ; etc.) ou de demi dieux (avec Antiope, il eut
Amphion et Zéthos ;
avec Alcmène, il eut Héraclès ; avec Danaé, Persée ;
avec Europe, Rhadamanthe, Minos et Sarpédon ;
etc.).
Le sanctuaire le plus connu consacré à Zeus
était situé à Olympie, et il y figurait la statue de Zeus Olympien (il
s’agissait de la 3° merveille du monde.). Haute de douze mètres, elle fut
sculptée par Phidias au V° siècle avant Jésus Christ. Transférée à
Constantinople quelques siècles plus tard, elle fut détruite dans un
incendie en 475.
2° Héra, la déesse aux bras
blancs – Héra était la femme de Zeus, que ce dernier avait séduite en se
transformant en coucou. Après l’avoir violée, cette dernière décida
d’épouser son frère. Pour leurs noces, Gaïa, leur mère, leur offrit un arbre
portant des pommes d’or.
Junon (l'équivalent romain d'Héra),
II° siècle après Jésus Christ, musée du Louvre, Paris.
Très belle, mais aussi très jalouse, Héra
n’hésita pas à châtier ses rivales amoureuses ou leur progéniture : elle fit
en sorte que Zeus foudroie Sémélé, elle frappa Héraclès de folie, etc. En
outre, offensée par Pâris qui lui préféra Aphrodite, elle se fit la
farouche adversaire des Troyens.
Héra était la déesse du mariage, protectrice
des femmes en couches et des couples.
3° Poséidon, souverain du monde
aquatique – Poséidon était le frère de Zeus et de Hadès. Suite à leur
lutte contre les Titans, il était devenu le dieu des mers, armé de son
attribut principal, le trident.
Poséidon Soter ,
bronze réalisé vers 575 avant Jésus Christ, musée archéologique d'Athènes.
Poséidon était marié à Amphitrite, qui
lui donna trois enfants : Triton, Rhodé et Benthésicymé.
Il eut cependant d’autres enfants avec d’autres femmes : avec la nymphe
Thoosa, il eut le cyclope Polyphème (qui sera aveuglé par Ulysse
et ses compagnons.) ; avec la mortelle Aethra, il engendra Thésée ;
et fut aussi, selon certaines légendes, le père des brigands infestant la
route de Trézène à Athènes.
Triton, représentation
figurant sur un vase grec du VI° siècle avant Jésus Christ,
Altes museum, Berlin.
Certaines légendes racontent qu’il s’opposa à
Athéna concernant la domination sur l’Attique, mais qu’au final, la déesse
l’emporta (le roi de l’Attique, Crécops, bâtit alors Athènes en son
honneur.). Poséidon passe aussi pour être le dieu qui créa le cheval, et qui
permit aux humains de dompter ces animaux.
Les sanctuaires principaux de Poséidon se
trouvaient au cap Sounion et à Délos.
4° Héphaïstos, dieu des
forgerons – Héphaïstos était le dieu du feu, des forges et des volcans.
Il est le fils d’Héra, conçu par parthénogenèse.
A sa naissance, voyant que son fils était laid, elle le jeta hors de
l’Olympe. Tombant dans la mer, il fut recueilli par des nymphes marines, qui
l’élèvèrent sur l’île de Lemnos. Il y construisit sa première forge, puis
retourna sur l’Olympe après quelques années.
Vulcain le forgeron
(Vulcain est le nom romain d'Hephaïstos), par Johan SCHUCH, vers 1680, Deutsches historisches museum, Berlin.
Les autres dieux de l’Olympe se moquaient sans
vergogne d’Héphaïstos. Tout d’abord, celui-ci était laid, contrairement à
toutes les autres divinités. En outre, la tradition en faisait un mari
trompé, car sa femme, Aphrodite, le trompait avec Arès, dieu de la guerre.
Enfin, Héphaïstos était boiteux, car un jour il prit la défense de sa mère,
Héra, contre Zeus. Ce dernier le projeta alors dans les airs, et chuta
lourdement : cet évènement est à l’origine de sa claudication.
Les attributs d’Héphaïstos étaient le marteau
et l’enclume, deux instruments dont il savait se servir. Il construisit de
nombreux objets magiques, comme la première femme,
Pandore,
le trident de Poséidon, les flèches d’Artémis et d’Apollon, les chaînes qui
liaient Prométhée à la montagne, la foudre de Zeus, etc.
5° Athéna, déesse de la victoire
– Athéna était la fille de Zeus et Métis, comme nous l’avons vu
précédemment. Alors marié à Métis, Ouranos le prévint que son fils prendrait
sa place et deviendrait roi des hommes et des dieux. Zeus avala alors sa
femme, qui lui annonça être enceinte. Quelques mois plus tard, il eut de
violent maux de tête, et demanda à Héphaïstos de lui ouvrir le crâne d’un
coup de hache : Athéna sortit alors de la tête de son père.
Athéna sortant du crâne de Zeus, entourée de plusieurs divinités,
représentation figurant sur un vase grec du VI° siècle avant Jésus Christ, musée du louvre, Paris.
Athéna prit rapidement place aux côtés de son
père, sur l’Olympe. Déesse de la guerre et de la sagesse, ses attributs
principaux étaient la chouette, l’olivier, le bouclier de Méduse,
la lance, le casque.
Athéna Mattéi, sculpture réalisée au II° siècle
avant ou après Jésus
Christ, musée du louvre, Paris.
Déesse de la guerre et de la victoire, elle
s’éloigne néanmoins de son homologue masculin, Arès. En effet, Athéna est
restée, encore aujourd’hui, le symbole de la civilisation grecque, car elle
était aussi déesse de l’intelligence et des beaux arts. Protectrice des
artisans et des travailleurs, c’est elle qui révéla aux argonautes comment
construire leur navire, l’Argo.
Etant une déesse chaste, Athéna n’est pas
connue pour avoir eu des aventures avec des dieux ou des mortels.
Minerve
dite Alexandre Mazarin, sculpture réalisée au II° siècle après Jésus
Christ, restaurée au XVII° siècle, musée du louvre.
Son sanctuaire principal était situé à Athènes.
6° Arès, dieu de la guerre –
Arès, divinité de la guerre et de la destruction, était le fils de Zeus et
Héra, mais était détesté par de nombreux olympiens.
Arès, bronze réalisé vers le IV° siècle avant Jésus Christ, musée
de Gaziantep, Turquie.
Son père n’aimait pas
non plus son fils, qu’il jugeait assoiffé de sang (la légende voulait qu’il
dorme dans des draps cousus avec la peau de ses ennemis…) ; et Héra
n’appréciait pas non plus Arès, car ce dernier avait prit parti en faveur
des Troyens.
Arès était dieu de la guerre, tout comme
Athéna. Mais là où cette dernière concevait un affrontement en bataille
rangée, Arès ne voyait que carnage. Tout deux s’affrontèrent d’ailleurs au
cours du siège de Troie.
Aphrodite était une des rares divinités à
apprécier Arès : elle trompa son mari Héphaïstos, pour faire du dieu de la
guerre son amant. Mais Hélios dénonça Aphrodite au dieu forgeron, qui
prit finalement les deux amants sur le fait.
Mars et Vénus (noms romains d'Arès et Aphrodite) ou Les
horreurs de la guerre, anonyme, XVII° siècle, Deutsches historisches museum, Berlin.
Les enfants d’Arès les plus connus étaient
Diomède (que Héraclès tua au cours de son huitième travail, lui dérobant
ses juments mangeuses de chair humaine.) ;
ainsi que Deimos (ce qui veut dire ‘terreur’.), Phobos
(‘panique’.), et Harmonie, deux fils et une fille que le dieu de la
guerre conçut avec Aphrodite.
Arès était surtout vénéré par les Spartiates, un des peuples les plus
belliqueux de toute la Grèce antique.
7° Apollon, dieu de la jeunesse
et des arts – Apollon et sa sœur Artémis étaient les enfants de Zeus et
de la Titane Léto.
Statue d'Apollon, sculpture réalisée par Guillaume II
COUSTOU, 1753, château de Versailles.
Mais la naissance des deux divinités ne se fit pas sans
histoires : en effet, alors que l’amante de Zeus était enceinte, Héra,
jalouse, interdit à toute terre de recevoir Léto. Cette dernière parcourut
alors la planète, cherchant un lieu où accoucher : elle se rendit sur l’île
de Délos, qui était un morceau de terre flottant entre les cieux et la mer,
et échappait ainsi à l’interdiction d’Héra. Mais Léto ne put mettre ses
enfants au monde, car l’épouse de Zeus retenait captive Illythie,
déesse des accouchements. Finalement, Léto put accoucher, et elle donna
naissance à Artémis et Apollon. L’île de Délos devint alors une terre
sacrée, où il était interdit de naître et de mourir.
Après sa naissance, Apollon, armé de son arc,
quitta l’île de Délos pour l’Hyperborée, une contrée située à l’extrême nord
de la planète (il y séjourna un an, mais y revint périodiquement.). Par la
suite, il voulut faire de Delphes son sanctuaire, et s’y rendit. Seulement,
le lieu était consacré aux divinités chtoniennes :
l’on y honorait Gaïa et son fils, le serpent Python. Apollon élimina
le serpent, et les prophétesses furent depuis ce jour nommées Pythies.
Après ce meurtre, Apollon se purifia, l’eau
effaçant la souillure (d’où sa fonction de divinités des purifications.).
Puis, ayant besoin d’un clergé, il décida de se métamorphoser en dauphin, et
détourna un bateau crétois qui passait près de l’île. Cette dernière fut
alors baptisé Delphes, qui veut dire ‘dauphin’ en grec.
Les principaux sanctuaires en l’honneur du dieu
étaient situés à Délos et à Delphes.
8° Artémis, déesse de la chasse
– Artémis, déesse de la chasse, de la lune et des animaux sauvages,
était née de Zeus et Léto. Elle naquit sur l’île de Délos, Léto fuyant la
colère de Héra, jalouse des infidélités de son mari (nous avons relaté cette
aventure dans le point précédent.).
Armée de son arc, Artémis se rendit elle aussi,
tout comme son frère, en Hyperborée, et en fit sa résidence principale.
Diane chasseresse
(Diane est le nom romain d'Artémis), école de Fontainebleau, XVI° siècle, musée du Louvre,
Paris (à noter que les traits de la déesse sont ceux de Diane de Poitiers,
maîtresse du roi de France Henri II.).
Elle
aida aussi Apollon à de nombreuses reprises, lors du combat contre le Python
de Delphes, ou au cours de la guerre de Troie. Ensemble, ils massacrèrent
les Niobides, car leur mère, Niobé (l’épouse d’Amphion.),
avait insulté Léto.
Niobide mourante, Palazzo massimo, Rome.
Artémis était aussi une déesse chaste, tout
comme l’était Athéna. La sœur d’Apollon préférait être entourées de biches
plutôt que d’hommes. Elle n’hésita pas à punir ceux qui s’approchèrent
d’elle de trop près : le malheureux Actéon, un chasseur, la surprit
par hasard, alors qu’elle prenait son bain. La déesse, alors désarmée, le
transforma en cerf, et fut dévoré par ses propres chiens de chasse.
Diane et Actéon, par Michel
DORIGNY, vers 1630, Petit Palais, Paris (à noter que Diane est le nom que
les Romains donnèrent à Artémis.).
De même,
elle punit sa suivante, la nymphe Callisto, car cette dernière avait
eu des relations avec Zeus et était tombée enceinte (le dieu l’avait séduite
en prenant la forme d’Artémis.). Folle de rage, la déesse poursuivit la
nymphe, qui fut changée en ours par Zeus, afin de tromper sa poursuivante.
Artémis finit cependant par retrouver Callisto, et lui décocha une flèche
qui la tua. Zeus recueillit son enfant, Arcas, et transforma la
nymphe en la constellation de la Grande Ourse (lorsque le fils de Callisto
mourut, bien des années après, certaines légendes disent qu’il fut
transformé en la constellation de la Petite Ourse.).
Le principal temple consacré à Artémis était
situé à Ephèse, il s’agissait de la 4° merveille du monde. Bâtit entre le
VI° et le V° siècle avant Jésus Christ, le temple fut, au fil des années,
incendié (en 356 avant Jésus Christ.), pillé (par des Goths, en 262 de notre
ère.), puis finalement fermé en 381, comme de nombreux autres édifices
païens (conformément à l’édit de Théodose.). Il fut ensuite utilisé comme
carrière de pierres taillées.
9° Hermès, le messager des dieux
– Hermès était le fils de Zeus et de Maïa, fille du Titan Atlas. Il
était le dieu du commerce, des voyageurs, des voleurs, protecteur des
routes, accompagnait les âmes aux Enfers, et était le messager des dieux. Il
était aussi la personnification de la ruse et de la fourberie.
Hermès ,
représentation figurant sur un vase de l'époque archaïque (période allant,
en ce qui concerne la Grèce, du IX° au VI° siècle avant Jésus Christ.).
Il inventa la lyre, les raquettes, qui
permettent d’effacer ses traces de pas, et trouva comment faire du feu en
frottant deux bouts de bois.
Hermès était souvent en compagnie des
Charites et des Heures. Les Charites étaient trois sœurs :
Euphrosyne (‘allégresse’.), Thalie (‘abondance’.) et Aglaé
(‘splendeur’.), des déesses personnifiant la jeunesse et la joie de vivre,
éternellement jeunes et belles. Les Heures, quant à elles, étaient aussi au
nombre de trois : Eunomie (‘bon ordre’.), Dicé (‘justice’.) et
Irène (‘paix.). Elles représentaient les divisions des saisons de
l’année (au nombre de trois à l’époque : printemps, été, hiver.).
Mais Hermès eut aussi d’autres
aventures féminines et masculines : avec Aphrodite, il engendra
Hermaphrodite (une divinité qui deviendra bisexuelle, suite à sa
rencontre avec la nymphe salmacis.) ;
il eut aussi des relations avec Pollux (frère de Castor, ils
participèrent tous deux à la quête de la Toison d’Or.),
mais aussi avec Abdère (l’amant d’Héraclès.).
Hermès connut lui aussi un certain nombre
d’aventures : Zeus avait fait sa maîtresse de Io, une des prêtresses
du temple d’Héra à Argos. Cette dernière se rendit compte de la supercherie,
et descendit sur terre. S’apercevant de l’arrivée imminente de sa femme,
Zeus tenta de tromper son épouse en changeant Io en vache. Cependant, Héra
ne fut pas dupe, et demanda alors sournoisement que son mari lui fasse
cadeau de l’animal. Io fut par la suite enfermée dans une prison et gardé
par Argos.
Ce dernier était un géant doté de cent yeux (cinquante étaient fermés à tour
de rôle, alors que les cinquante autres étaient ouverts.). Hermès lui
raconta une longue histoire, et, quand le géant fut endormi, le dieu lui
trancha la tête. Héra, émue, récupéra les yeux d’Argos pour garnir la queue
de son oiseau préféré, le paon.
Il vint aussi en aide à Persée à qui il prêta
ses sandales ailées,
et guida Héraclès dans les Enfers, au cours de son douzième travail.
Les cinq autres divinités que nous
allons étudier à présent, apparaissent par intermittence dans la liste des
douze olympiens : Il s’agit d’Hadès, Déméter, Aphrodite, Dionysos et Hestia.
10° Hadès, dieu des Enfers
– Fils de Chronos et de Rhéa, Hadès
était le frère de Zeus et de Poséidon. Après avoir participé à la lutte
contre les Titans (conflit au cours duquel les cyclopes lui confectionneront
la kunée, un casque qui rendait son porteur invisible.),
il reçut la souveraineté sur les Enfers, le séjour des morts.
Hadès et Cerbère ,
vers 180-190 après Jésus Christ, musée archéologique d'Héraklion, Crète.
Hadès était une divinité discrète,
n’apparaissant que dans le cadre d’aventures dans lesquelles sont impliqués
d’autres dieux (Orphée, Héraclès,
etc.).
Outre son épouse Perséphone,
on ne connaît que peu les conquêtes amoureuses d’Hadès. L’une, Menthé,
une nymphe des Enfers, fut piétinée par Perséphone, extrêmement jalouse
(Hadès la transforma alors en plante : la menthe.). Une autre nymphe,
Leucé, fut aimé par Hadès, mais changée par Perséphone en peuplier
blanc.
L'enlèvement de Proserpine (Proserpine est le nom que les Romains
donnèrent à Perséphone), par Pierre Paul RUBENS, vers 1615, Petit Palais, Paris
(à noter que ce tableau n'est qu'une ébauche, l'œuvre finale ayant été
détruite lors d'un incendie.).
Cette divinité, souvent représentée accompagnée
de la corne d’abondance, de Cerbère ou de la kunée, ne faisait pas l’objet
d’un culte très répandu, en Grèce.
Pluton et le chien Cerbère, d'après
Michel ANGUIER, XVII° siècle, musée Carnavalet, Paris
(à noter que Pluton est le nom que les Romains donnèrent à Hadès.).
11° Déméter, déesse des récoltes –
Déméter était elle aussi, tout comme
Hadès, issue de Chronos et Rhéa, et donc sœur de Zeus et Poséidon.
Déesse de l’agriculture et des moissons, elle
était représentée tenant en main des épis de blé ou une faucille.
Cérès (l'équivalent romain de la déesse Déméter), II° siècle
après Jésus Christ (copie d'après une statue grecque du V° siècle avant
Jésus Christ),
musée du
Vatican, Rome.
L’histoire la plus connue concernant Déméter
relate l’enlèvement de sa fille Coré par Hadès (nous y reviendrons plus
tard.). Mais la déesse eut d’autre
aventures, avec des dieux (avec Poséidon, elle engendra Arion, un
cheval immortel.), ainsi qu’avec des humains (avec Iasos, elle donna
naissance à Ploutos, personnification de la richesse.).
Déméter était une des déesses les plus honorées
par les Grecs, car d’elle dépendait le résultat des moissons.
12° Aphrodite, déesse de l’amour
– Aphrodite, déesse de l’amour et de la beauté, était née de la mer,
fécondée par le sexe d’Ouranos, châtré par Chronos.
Statue d'Aphrodite, II° siècle après Jésus Christs,
British Museum, Londres (à noter que cette oeuvre romaine est
vraisemblablement une copie d'une statue grecque plus ancienne, datant peut
être du II° siècle avant Jésus Christ.).
Mariée au dieu forgeron Héphaïstos, elle le
trompa cependant à plusieurs reprises : avec Arès, elle conçut Démos, Phobos
et Harmonie ; avec Hermès, elle eut Hermaphrodite ; avec Dionysos, elle eut
Priape (ce dernier était un dieu doté d’un sexe d’une taille
monstrueuse.).
Lampe à huile priapique, vers I°-III° siècle après Jésus
Christ, Altes museum, Berlin.
Mais Aphrodite, bien que déesse de l’amour,
pouvait aussi se présenter aussi impitoyable qu’Héra : elle punit Hippolyte,
fils de Thésée, car il ne vouait de culte qu’à Artémis, en provocant la
passion de Phèdre ;
à cause d’elle, Pasiphaé, épouse du roi de Crète, tomba amoureuse
d’un taureau ;
elle affligea les femmes de l’île de Lemnos d’une odeur insoutenable.
Aphrodite était aussi à l’origine de la guerre
de Troie : lors du mariage de Pélée et de la nymphe Thétis,
Eris, déesse de la discorde, ne fut pas invitée. Elle vint cependant
jeter une pomme d’or au milieu des participants, sur laquelle était portée
l’inscription « A la plus belle. » Le Troyen Pâris dut alors désigner
quelle était la plus belle des déesses présentes lors de la cérémonie :
Héra, Athéna ou Aphrodite ? Cette dernière lui promit l’amour d’Hélène
de Sparte, femme du roi Ménélas, et Pâris lui remit alors la pomme…
avec toutes les conséquences que cela entraîna.
13° Dionysos, dieu du vin et de
l’ivresse - Dionysos était né des
amours entre Zeus et Sémélé. Mais Héra, jalouse des infidélités de son mari,
prit les traits de Béroé, nourrice de la jeune mortelle, et lui
conseilla de demander à Zeus de se montrer dans toute sa gloire. Lorsque
Sémélé demanda cette faveur à son amant, ce dernier obéit, se présentant à
elle avec sa foudre et ses éclairs. Mais un mortel ne pouvait survivre à une
telle vision, et Héra le savait : Sémélé mourut sur le coup. Zeus s’empara
alors de l’enfant que la jeune femme portait, et le plaça dans sa cuisse.
L'automne, dit aussi
Bacchus , par Thomas
REGNAUDIN, vers 1676-1687, château de Versailles, Versailles.
Pour éviter qu’il ne subisse la colère d’Héra,
Zeus confia son fils à Ino, sœur de Sémélé. Cependant, la femme de
Zeus la frappa de folie, elle et Athamas, le mari de cette dernière.
Ils tuèrent leurs enfants, puis se jetèrent à l’eau où ils furent
transformés en divinités marines.
Dionysos fut ensuite transformé en chevreau et
confié à des nymphes.
Puis, alors que le culte de Dionysos se mit en
place, le dieu eut à affronter les moqueries de certains sceptiques.
Penthée, roi de Thèbes, se cacha au sommet d’un arbre afin de voir les
ménades, les suivantes de Dionysos.
Dionysos, satires et ménades,
représentation figurant sur un vase grec du IV° siècle avant Jésus Christ,
musée du Louvre, Paris.
Mais celui-ci fut découvert par
ces femmes, alors en pleine extase : le malheureux fut mis en morceaux par
sa propre mère et ses tantes (le délire des ménades, à l’époque antique,
n'était pas seulement dû à l’alcool qu’elles ingurgitaient. Ces femmes
ajoutaient aussi du lierre et des champignons hallucinogènes à leurs
boissons.).
Ménade,
statue romaine du II° siècle après Jésus Christ (il s'agit peut être de la
copie d'une œuvre grecque aujourd'hui perdue, datant du III° siècle avant
Jésus Christ.), musée du Louvre, Paris.
Par la suite, désireux d’aller voir sa mère aux
Enfers, Dionysos rencontra un homme pouvant l’aider : le vieux Prosymnos.
Ce dernier accepta d’aider le jeune dieu, si celui-ci, à son retour, lui
accordait ses faveurs. Après avoir tiré Sémélé du monde souterrain (il
l’emmena sur l’Olympe, faisant d’elle une immortelle.), Dionysos
revint sur terre, mais Prosymnos était mort. Le dieu décida d’honorer malgré
tout sa promesse : il tailla un morceau de bois en forme de phallus, et
s’acquitta de sa dette sur la tombe du défunt…
Dionysos était le dieu du vin, de l’ivresse, et
son culte (les dionysies.) a donné naissance au théâtre. Les adeptes du dieu
organisaient des cultes entre initiés : les cultes à mystères. Se déroulant
souvent la nuit, dans des lieux isolés, ces cérémonies comportaient
sacrifices, délires dus à l’alcool et aux drogues, frénésie sexuelle, etc.
Ces cultes furent réglementés voire interdits par la suite.
Bacchus (l'équivalent romain de Dionysos), II° siècle après
Jésus Christ (restauration du XVII° siècle), musée du Louvre, Paris.
Les temples consacrés à Dionysos étaient, à
l’époque de la Grèce antique, extrêmement nombreux.
14° Hestia, déesse du foyer –
Hestia, bien qu’elle soit la fille aînée de Chronos et Rhéa, et donc de
sœur de Zeus, Hadès et Poséidon, est bien moins connue que ces derniers.
Hestia, représentation figurant sur un
vase de l'époque archaïque (période allant, en ce qui concerne la Grèce, du
IX° au VI° siècle avant Jésus Christ.).
Déesse du foyer, protectrice des villes et des
colonies, elle fut la seule, parmi les Olympiens, à ne jamais prendre part à
un conflit.
Elle était aussi, à l’instar d’Artémis et
d’Athéna, une déesse chaste.
Il existait aussi de nombreuses autres divinité
de moindre importance, ne figurant pas au Panthéon, comme Asclépios,
le dieu médecin ; Eros, une autre divinité de l’amour, etc.
|