La
république romaine (VI° - I° siècle avant Jésus Christ)
IV: La crise de la république romaine
En 133 avant Jésus Christ, Rome était devenue une
superpuissance méditerranéenne avec laquelle il fallait désormais compter.
Même les souverains les plus puissants pliaient l’échine devant Rome : en
effet, les Romains s’étaient emparés des territoires de la dynastie des
Antigonides, en Grèce ; et les souverains Lagides et Séleucides, en Égypte
et en Syrie, déchirés par les querelles dynastiques, ne représentaient plus
une menace.
Débarrassée des troubles en Italie, débarrassée de sa rivale Carthage,
débarrassée des successeurs des diadoques, Rome se retrouvait à la tête d’un
véritable Empire. Cependant, au cours du II° et du I° siècle avant Jésus
Christ, les crises n’eurent pas lieu dans des territoires conquis, mais à
Rome même... les conflits qui opposèrent les optimates aux
populares[1]
furent les plus violents qu’ait jamais connu la capitale.
Rome et les États de Méditerranée, 128
avant Jésus Christ (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de
faire un zoom).
1° Conséquences des conquêtes – Depuis la fin des guerres
puniques, Rome s’était forgé un véritable Empire, s’emparant de très
nombreux territoires, très rapidement. Le problème, c’est que cet afflux de
richesses mit fin à l’équilibre entre les différentes classes de la société,
entraînant une grave crise à Rome.
Comme nous l’avons vu précédemment[2],
la Lex Claudia de 219 avant Jésus Christ, fit en sorte que les
sénateurs ne puissent plus se livrer à des activités commerciales ou
industrielles. Ainsi, la classe des chevaliers, les equites, fit à
Rome une montée en puissance spectaculaire (nous pouvons les comparer avec
la bourgeoisie contemporaine.).
Les chevaliers pratiquaient le commerce et l’industrie, alors que les
aristocrates s’enrichissaient grâce à la terre.
Or, les plébéiens, à l’issue de ces guerres incessantes, se retrouvaient
perdants sur les deux tableaux : d’une part, lorsqu’ils étaient à la guerre,
les plébéiens ne pouvaient pas entretenir leurs terrains, qui bien souvent
restaient en friche (en outre, les habitations de ces hommes pouvaient aussi
subir les affres de la guerre et être détruites par l’ennemi.). D’autre
part, l’arrivée de blé à bas prix en provenance de ces nouvelles provinces
ruinait les plébéiens, l’immense majorité d’entre eux étant des paysans.
De
nombreux plébéiens se retrouvèrent ainsi ruinés au sortir de la guerre, et
parfois même réduits à l’esclavage.
De
leur côté, les aristocrates louaient les terres confisquées aux pays
vaincus, amassant ainsi des fortunes.
Les riches devinrent de plus en plus riches, et les pauvres de plus en plus
pauvres.
En outre, à cette même époque, les Romains changèrent de
mentalité, découvrant la culture des pays qu’ils venaient de vaincre. Le
peuple romain, reconnu pour sa frugalité, découvrit alors le luxe, surtout
suite à la conquête de la Grèce.
Graecia capta ferum victorem cepit, ce qui veut dire ‘la Grèce
vaincue s’empara de son farouche vainqueur’. Car en effet, suite à la
conquête de la Grèce, Rome reprit la religion, la littérature, la
philosophie et la culture grecque. En outre, de nombreux médecins et
philosophes grecs vinrent s’installer dans la capitale.
Les Romains adoptèrent alors de nouvelles mœurs, dénoncés par certains
hommes politiques. Par exemple, Caton l’ancien se moquait de ceux qu’il
appelait péjorativement les graeculs (‘les petits grecs’.) : ces
Romains qui reprenaient le mode de vie des Grecs (vêtements, bijoux, etc.).
En
outre, 195 avant Jésus Christ, Caton s’opposa à l’abrogation de la Lex
Oppia : il s’agissait d’une loi ancienne, qui interdisait le luxe aux
femmes romaines (interdiction de porter des bijoux en or, des robes de
couleur, etc.).
Dans le courant du II° siècle avant Jésus Christ, la mentalité romaine fut
profondément modifiée, et les partisans des ‘anciennes mœurs’ ne parvinrent
pas à les faire renaître.
2° Les tentatives de réformes agraires des Gracques (133 à
121 avant Jésus Christ) – Les Gracques étaient deux frères, Tiberius
Sempronus Gracchuset Caius Sempronius Gracchus, petit fils de
Scipion l’Africain. Leur sœur, Sempronia, avait épousé Scipion
Emilien, qui s’était emparé de Carthage suite à la troisième guerre
punique.
Le cénotaphe des Gracques,
par Eugène GUILLAUME, 1853, musée d'Orsay, Paris.
a)
L’action de Tiberius Gracchus : Tiberius
,
l’aîné, rentra dans la vie politique
en épousant Claudia Pulcheria, fille du consul Appius Claudius
Pulcher. Tout d’abord questeur en Hispanie, en 137 avant Jésus Christ,
Tiberius fut ensuite élu tribun de la plèbe, en 133 avant Jésus Christ. Il
soumit alors une proposition de loi agraire, connue sous le nom de Lex
Sempronia.
Cette réforme était composée de trois points importants : limitation du
droit de possession foncière (chaque citoyen ne pouvait posséder que 500
jugères de terres, (environ 125 hectares.), avec un bonus de 250 jugères par
enfant. Cependant, la superficie totale des possessions foncières ne devait
pas dépasser les 1 000 jugères.) ; Redistribution de terres d’une taille de
30 jugères aux citoyens pauvres ; mise en place d’un triumvirat chargé
d’appliquer la loi (composé de Caius, de Tiberius et de son beau père Appius
Claudius Pulcher.).
Le
sénat fut partagé au sujet de cette loi. Si une partie des sénateurs
approuva cette réforme, elle fut cependant bien mal accueillie par la
faction conservatrice du sénat, qui voyait cette loi comme un frein à sa
puissance : en effet, les sénateurs, qui étaient de grands propriétaires
terriens, souhaitaient être les seuls à contrôler l’ager
publicus[3].
Pour eux, accepter cette loi équivalait à laisser la famille Sempronia gérer
seule les terres de Rome.
Les sénateurs hostiles à la réforme achetèrent donc un tribun de la plèbe,
Octavius, afin que ce dernier utilise son intercessio[4]
(l’équivalent du droit de veto.). Tiberius demanda à deux reprises à
Octavius de retirer son veto, mais celui-ci n’en démordit pas.
Tiberius en appela alors au peuple, afin qu’il destitue Octavius. Ce dernier
fut donc déposé par les comices, et ce, en toute illégalité : en effet,
seuls les sénateurs avaient le pouvoir de destituer un tribun de la plèbe.
Suite à la destitution d’Octavius, la loi fut votée, mais Tiberius perdit
l’appui des sénateurs qui lui étaient favorables (ces derniers étant
respectueux par-dessus tout des institutions de Rome.). Les sénateurs
opposés à la reforme avaient au moins réussi à couper Tiberius de ces
quelques appuis au sein du sénat.
Puis, au cours de l’été 133, Tiberius se représenta à un second tribunat,
pour l’année 132 avant Jésus Christ. Ce dernier prévoyait sans doute de
mettre en place de nouvelles lois, judiciaires et militaires, qui n’auraient
certainement pas plu aux membres de la classe sénatoriale.
Comme le tribunat lui fut refusé, il décida de faire pression sur le sénat,
accompagné de ses partisans. Les sénateurs ripostèrent alors, et
déclenchèrent une émeute. Cette dernière fut menée par le cousin de Tiberius,
le grand pontife[5]Publius Cornelius Scipio Nasica Serapio francisé en Scipion Nasica.),
accompagné de sa clientèle.
Tiberius fut tué sur le Capitole, et 300 de ses partisans moururent avec
lui, précipités dans le Tibre.
Ce
fut une des premières fois, dans l’histoire de Rome, que de tels mouvements
de violence eurent lieu au sein même de la ville.
Peu de temps après, Publius Licinus Crassus,
le beau père de Caius, prit la place de Tiberius au sein du triumvirat. Les
sénateurs continuèrent cependant à faire leur possible pour empêcher
l’application de la loi. Puis, en 130 avant Jésus Christ, à la mort de
Licinius Crassus et d’Appius Claudius, ce furent les tribuns de la plèbe
Marcus Fulvius Flaccus et Caius Papirius Carbo qui les
remplacèrent.
Finalement, en 129 avant Jésus Christ, Scipion Emilien enleva aux triumvirs
leurs pouvoirs judiciaires, paralysant ainsi l’application de la loi
agraire. Comme il mourut peu de temps après, sans avoir le temps de se
prononcer sur la Lex Sempronia, cette dernière ne fut pas mise en
application.
b)
L’action de Caius Gracchus : Caius, le cadet, fut d’abord questeur
en Sardaigne, en 126, avant de devenir tribun de la plèbe, en 124 avant
Jésus Christ.
Ce
dernier voulait sauver la république, rongée par la corruption et les
dérives de l’élite sénatoriale. Afin de mener à bien sa tâche, Caius eut la
bonne idée de s’appuyer sur les principaux adversaires du sénat : les
plébéiens et les chevaliers.
Pour ce faire, il commença par promulguer diverses lois en leur faveur : la
Lex Sempronia frumentaria institue la vente de blé à prix réduits aux
citoyens pauvres ; la Lex Sempronia de comitii modifie les modalités
d’élection des comices centuriates[6] ;
la Lex Calpurnia permet aux chevaliers d’obtenir l’égalité judiciaire
avec les aristocrates (le nombre de jurés lors d’un procès passe de 300
sénateurs à 300 sénateurs et 300 chevaliers, soit 600 jurés au total.) ; la
Lex Theatralis sépare les chevaliers des aristocrates dans les
théâtres ; etc.
Caius fit en sorte que les sénateurs perdent de leur pouvoir au profit des
chevaliers, qui furent gagnés à la cause du Gracque, tout comme les
plébéiens.
Ainsi, après s’être assuré de la solidité de ces soutiens, Caius put
envisager de mettre en place la réforme agraire souhaitée par son défunt
frère.
Les droits judiciaires des triumvirs, abolis par Scipion Emilien en 129
avant Jésus Christ, furent remis en place ; Caius décida d’augmenter la
taille des terres à distribuer aux citoyens pauvres (passant de 30 à 200
jugères.) ; enfin, la Lex Rubria fut votée, instaurant la création de
deux colonies en Italie, et d’une à Carthage (appelée Colonia Iunonia
Karthago.). Caius fit aussi construire des routes et des greniers, un
peu partout dans le Latium et en Italie.
Enfin, il réussit à obtenir le soutien de quelques sénateurs en permettant
aux membres du sénat d’acquérir des terres situées près de Tarente et de
Capoue.
Caius, obtenant ainsi une grande popularité, parvint à se faire réélire
tribun en 123 avant Jésus Christ (une loi de Caius Papirius Carbo, votée en
125, permettait aux tribuns de la plèbe de se représenter deux fois
d’affilée sans devoir attendre le délai traditionnel.).
Mais la faction conservatrice du sénat tenta de gêner Caius dans ses plans,
comme elle l’avait fait avec son frère, quelques années auparavant. Elle
dressa donc contre le Gracque le second tribun de la Plèbe, Marcus Livius
Drusus.
Cette fois ci, plutôt que de faire utiliser l’intercessio de manière
éhontée, les sénateurs tentèrent de diminuer l’influence de Caius. En
effet, Drusus proposa alors la création de 12 colonies de 3 000 hommes, ces
derniers étant choisis parmi les plus pauvres des plébéiens. Détournant
ainsi l’attention de la plèbe, Drusus fit voter une loi supprimant le
vectigal (il s’agissait d’un impôt en nature que devaient payer ceux qui
possédaient des terres de l’ager publicus.). Cette mesure exonérait
ainsi les grands propriétaires fonciers, une bonne partie d’entre eux étant
des sénateurs.
Caius, voyant que Drusus tentait de détourner l’attention de la plèbe à son
profit, décida de contre attaquer. En effet, il surenchérit en proposant
l’implantation de 6 000 hommes dans la colonie de Carthage, l’octroi de la
citoyenneté romaine aux latins, et partielle aux Italiens.
Cependant, ses propositions furent mal accueillies par ceux qui le
soutenaient jusque là : le territoire de Carthage avait été consacré aux
dieux infernaux, suite à la prise de la ville (le lieu était donc maudit.) ;
et les Romains considérèrent que la citoyenneté romaine était un privilège
qui leur était réservé.
Caius partit alors en Afrique superviser les opérations de construction de
la colonie de Carthage. A son retour, il se représenta à l’élection des
tribuns pour l’année 122, mais ne fut pas réélu.
Par la suite, en 121 avant Jésus Christ, le sénat voulut abroger la loi
Rubria (l’acte de création de la colonie de Carhage.), invoquant un problème
religieux.
Caius protesta, faisant alors appel de la décision, mais ses efforts furent
vains. Peu de temps après, accompagné de Fulvius Flaccus (un des
triumvirs.), il décida de rassembler ses partisans autour de lui, tentant de
faire sécession comme la plèbe l’avait fait, en 424[7]
avant Jésus Christ.
Lors d’une rixe opposant les partisans de Caius à ceux du consul Opimius,
un de ses licteurs fut tué[8].
Les sénateurs eurent vite fait d’exploiter ce meurtre, et leur réponse du
sénat ne se fit pas attendre : ces derniers promulguèrent alors un
senatus consultum ultimum à l’encontre de Caius (ce document autorisait
les consuls à déclarer la peine de mort à l’encontre de tout citoyen, sans
possibilité pour le condamné de faire appel.).
Caius et ses partisans affrontèrent alors les hommes du consul Opimius sur
l’aventin. Le Gracque, traqué, demanda à son esclave de le tuer, et 3 000 de
ses partisans moururent avec lui.
Les optimates avaient gagné. Par la suite, les sénateurs mirent fin
au mouvement de colonisation vers Carthage (cependant, la Lex Thoria fut
votée, afin de protéger les colons déjà installés dans cette colonie.
Cependant, la Lex Sempronia et la Lex Sempronia frumentaria ne
furent abrogées qu’en 111 avant Jésus Christ.
3° Conquête de la Gaule narbonnaise (125 à 121 avant Jésus
Christ) – Alors qu’à Rome, Caius Gracchus tentait de mettre en place une
réforme agraire, un nouveau conflit opposait les généraux Gnaeus
Domitius Ahenobarbus et Quintus Fabius Maximus[9]
aux tribus ligures et gauloises (Avernes et Allobroges.) du
sud de la Gaule.
Le Gaulois à cheval, par Fernand Anne PIESTRE, dit Cormon,
1897, Petit Palais, Paris.
Tout commença en 125 avant Jésus Christ, alors que la cité de Massilia
(Marseille.), alors en proie aux attaques des Ligures, en appela à Rome. Les
Romains intervirent alors peu de temps après, et le conflit s’étendit dans
tout le sud est de la Gaule. Les Allobroges (qui vivaient dans le jura
actuel.) et les Arvernes (qui vivaient dans l’Auvergne actuelle.), qui
dominaient cette partie de la Gaule, voyaient d’un mauvais œil cette
ingérence romaine, et décidèrent d’attaquer.
Le conflit prenant de l’ampleur, Rome décida d’envoyer en Gaule le général
Gnaeus Domitius Ahenobarbus, en 122 avant Jésus Christ. Bituitos, le
roi des Arvernes, tenta alors de négocier la paix avec Ahenobarbus, en vain.
Puis, en 121 avant Jésus Christ, Quintus Fabius Maximus fut à son tour
envoyé en Gaule afin d’aider son confrère.
La
même année, Ahenobarbus vainquit les Allobroges à Vindalium, sur la
Sorgue, puis il vainquit les troupes de Bituitos, non loin de la ville de la
ville de Mauves (dans l’Ardèche actuelle.).
Arvernes et Allobroges décidèrent alors d’attaquer de concert les troupes
Fabius Maximus. Selon certaines sources, les Gaulois parvinrent à rassembler
plusieurs centaines de milliers de soldats, alors que les Romains n’étaient
que 30 000[10].
Néanmoins, Bituitos et les Allobroges furent vaincus. Fabius Maximus gagna
alors son surnom d’Allobrogicus, ‘le vainqueur des Allobroges.’
Suite à ces échecs, Bituitos décida de se rendre à Fabius Maximus, et incita
les Allobroges à faire de même.
Cependant, le comportement du chef arverne irrita Ahenobarbus au plus haut
point, sachant que si Bituitos se rendait à Fabius Maximus, c’est ce dernier
qui serait félicité par le sénat.
Ahenobarbus envoya alors une ambassade auprès du chef arverne, lui proposant
une entrevue. Une fois que Bituitos eut pénétré dans le camp romain, il fut
fait prisonnier.
Par la suite, les deux généraux eurent droit au triomphe, en rentrant à
Rome. Les sénateurs étaient cependant gênés par la traîtrise d’Ahenobarbus,
ce dernier n’ayant pas respecté la fides, la parole donnée. Pour
cette raison, les sénateurs ne pouvaient pas emprisonner Bituitos. Mais,
d’un autre côté, le chef arverne était trop dangereux pour qu’on le renvoie
en Gaule. Les sénateurs coupèrent donc la poire en deux, plaçant Bituitos et
son fils en détention libre dans Albe.
Suite à ce conflit fut crée la province de Gaule narbonnaise, s’étendant des
Alpes jusqu’aux Pyrénées. Ahenobarbus resta encore quelques années dans
cette province, afin de mener des opérations de pacification (il ne
rencontra cependant pas de grandes résistances.).
En
118 avant Jésus Christ, il créa Narbo Martius, l’actuelle Narbonne (à
noter que le consul Sextius avait fondé la colonie d’Aquae Sextiae
(l’actuelle Aix en Provence.) peu de temps auparavant, en 121 avant Jésus
Christ.).
En
outre, Ahenobarbus rénova une ancienne route, reliant l’Italie à l’Hispanie,
à laquelle il donna son nom : la Via Domitia.
4° Marius contre Sylla – Au début du premier siècle avant
Jésus Christ, Rome fut le terrain d’affrontement de deux hommes aux
ambitions démesurées : Marius et Sylla (de son vrai nom
Lucius Cornelius Sulla.).
Caius Marius, le plus âgé des deux hommes,
né en 157 avant Jésus Christ, était d’origine plébéienne (comme son nom nous
le laisse sous entendre[11].).
Buste de Marius, Glyptothèque
de Munich
.
Cependant, la famille de Marius
faisait partie de la classe des chevaliers, ce qui lui permit de
rentrer dans la clientèle des Metelli, une famille patricienne de
Rome. Le jeune Marius, recevant une éducation militaire, fut tout
d’abord tribun militaire, et servit sous les ordres de Scipion
Emilien, lors du siège de Numance, en 133 avant Jésus Christ.
Marius fut questeur en 120, tribun de la plèbe en 119, et préteur en 115
avant Jésus Christ. Au cours de cette période, il gagna la sympathie des
plébéiens, en proposant de faire des distributions de blé à bas prix.
Cependant, il s’attira aussi les foudres des optimates, tout juste
débarrassés des Gracques.
Par la suite, en 114 avant Jésus Christ, Marius partit combattre en Hispanie
en tant que propréteur.
Sylla, quant à lui, était issue d’une vieille famille patricienne de
Rome. Cependant, l’aisance des temps passés n’était plus depuis qu’un de ses
ancêtres avait été accusé de détournement de fonds.
Buste de Sylla, Glyptothèque
de Munich
.
Bien plus jeune que Marius
,
Sylla commença sa carrière en tant que questeur, lors de la guerre
contre Jugurtha.
Ce
conflit fut le premier conflit auquel ils participèrent tous les deux.
a) La guerre contre Jugurtha (113 à 105 avant Jésus Christ) :le Numide Jugurtha était le petit fils de Massinissa, qui avait
combattu au côté des Romains lors de la deuxième guerre punique[12].
Jugurtha était le fruit de l’union entre son père, Mastanabal, et
d’une esclave concubine. Il ne pouvait donc pas prétendre à recevoir la
couronne de son père.
Cependant, Gauda, le fils légitime de Mastanabal, ne pouvait pas
succéder à son père, car il était de nature souffreteuse. Suite à la mort de
Mastanabal, ce fut le frère de ce dernier, Micispa, qui récupéra la
couronne.
Cependant, Micispa voyait son neveu Jugurtha comme un rival, et l’envoya
donc combattre en Hispanie aux côtés des Romains, à la tête d’une armée
d’auxiliaires.
Jugurtha prouva sa valeur au combat, et participa au siège de Numance, en
133 avant Jésus Christ[13].
Se faisant des alliés au sein de l’aristocratie romaine, Jugurtha fut adopté
par son oncle lorsqu’il revint en Numidie (les sénateurs influencèrent très
certainement Micispa, qui avait déjà deux fils. En effet, les Romains
pensaient sans doute que le fait que Jugurtha devienne roi de Numidie
pourrait être un atout pour eux.).
En
118 avant Jésus Christ, Micispa mourut, et son royaume fut partagé par le
sénat romain entre Adherbal, Hiempsal (qui étaient les fils
naturels de Micispa.) et Jugurtha.
Jugurtha, qui ne voulait pas voir le royaume de Numidie divisé de cette
manière, n’accepta pas la décision du sénat. En outre, ses cousins ne
l’appréciaient absolument pas, et ne se privaient pas pour railler son
ascendance peu glorieuse. La même année, Jugurtha fit alors assassiner
Hiempsal, le plus jeune des deux frères.
Le
sénat ne parut pas offusqué par cet étrange décès, et la Numidie fut alors
partagée entre Adherbal et Jugurta. Les deux hommes continuèrent néanmoins à
se faire la guerre jusqu’en 113 avant Jésus Christ, data à laquelle Adherbal
fut assassiné par Jugurtha. En outre, ce dernier s’empara aussi de la cité
de Cirta, massacrant les commerçants italiens qui se trouvaient là.
Rome accepta mal que ces ressortissants se soient fait massacrer ainsi, et
en outre n’appréciait guerre le fait que Jugurtha veuille mettre en place un
royaume de Numidie fort et uni. Le consul Calpurnius fut alors envoyé
en Afrique, et le conflit dura jusqu’en 111 avant Jésus Christ (date à
laquelle Jugurtha accepta de faire la paix.).
A
Rome, les avis étaient divisés sur la question numidienne : d’un côté, les
optimates considéraient que la Numidie devait rester un royaume
indépendant, les populares considéraient au contraire que la Numidie
était une propriété du peuple romain. Jugurtha fut alors convoqué devant le
sénat romain.
C’est alors que le consul Postumius Albinus proposa de régler le
problème en donnant la couronne à Massiva, un cousin de Jugurtha. Ce
dernier tua alors Massiva, puis s’enfuit.
Les hostilités reprirent alors. Postumius Albinus ayant été vaincu par
Jugurtha à la bataille de Calama, il fut remplacé par un nouveau consul,
Quintus Caecilius Metellus (qui gagna son surnom de Numidicus au
cours de cette guerre.). Ce dernier était secondé par le consul Caius
Marius, soutenu par les populares (Caecilius Metellus était le patron
de Marius.).
Caecilius Metellus fut victorieux, s’emparant des villes de Zama et de Thala,
repoussant Jugurtha en Maurétanie. Cependant, il fut relevé de son
commandement en 107 avant Jésus Christ, au profit de Marius.
Marius remporta alors plusieurs nouvelles victoires contre Jugurtha, à Cirta
(l’actuelle Constantine.) et à Capsa.
Par la suite, en 105 avant Jésus Christ, Jugurtha fut capturé par son beau
père Bocchus, roi de Maurétanie, qui accepta de le livrer à Rome (à
noter que Sylla, qui était alors questeur, joua un rôle important dans ces
tractations officieuses.).
Finalement, Bocchus reçut le titre d’ami de Rome, et la Numidie ne
fut pas annexée (elle fut cependant étroitement surveillée, devenant un
royaume client de Rome.). Les Romains mirent Gauda sur le trône, étant donné
qu’il était le fils légitime de Mastanabal.
Marius fut alors réélu consul en 105 avant Jésus Christ, puis reçut les
honneurs du triomphe, lorsqu’il retourna à Rome. Quant à
Jugurtha, il mourut dans une des prison de la capitale, en 104 avant Jésus
Christ (sans doute fut il étranglé.).
La mort de Jugurtha, par Boccace,
enluminure issue de l'ouvrage de casibus, France, XV°
siècle.
A
la mort de Gauda
, en 88 avant Jésus
Christ, le royaume de Numidie fut divisé entre ses deux fils, Masteabar
et Hiempsal II. L’époque de la Numidie forte et indépendante de
Massinissa était dès lors révolue…
b)
La réforme militaire de Marius : entre 106 et 103 avant Jésus Christ,
Marius proposa une réforme militaire qui transforma radicalement l’armée
romaine.
Jusqu’à cette époque, cette dernière n’était pas professionnelle, les
soldats étant tous des citoyens qui s’étaient engagés pour défendre leurs
biens. La formation des manipules et l’équipement dépendaient de l’âge et
des revenus des soldats : les plus jeunes étaient placés à l’avant, les plus
riches étaient équipés de lourdes cuirasses (les plus fortunés avaient les
moyens d’entretenir un cheval, et abandonnaient l’infanterie pour rejoindre
les rangs de la cavalerie.). De ce fait, les Romains les plus pauvres ne
pouvaient pas s’engager, car ils n’avaient pas les moyens de se payer un
uniforme et des armes.
En
outre, suite à la deuxième guerre punique, les conflits eurent lieu bien
loin du territoire romain (Afrique, Hispanie, Grèce, Asie Mineure, etc.).
Dès cet instant, les soldats commencèrent à se sentir moins concernés par la
guerre, sachant qu’ils ne se battaient plus pour défendre leurs intérêts
propres.
Enfin, les soldats qui rentraient chez eux, une fois démobilisés, n’étaient
pas assistés par Rome. Un grand nombre d’entre eux, en rentrant dans leur
cité,
retrouvaient leur champ en friche ou leur boutique fermée (s’ils étaient
commerçants.). Il était d’ailleurs fréquent que des anciens soldats soient
réduits à l’esclavage, n’ayant pas pu s’en sortir suite à la guerre.
La
réforme de Marius aboutit à une totale transformation de l’armée romaine.
Tout d’abord, il augmenta à 6 000 hommes les effectifs des légion (au lieu des
4 000 habituels.), chacune d’entre elle étant divisée en 10 cohortes (ce
système remplaça la division en manipules.). En outre, il supprima les
chariots contenant les bagages des légionnaires, qui étaient une cible
facile pour les armées ennemies. Dès lors, les légionnaires durent porter
leur propre matériel.
Afin d’attirer de nouvelles recrues, Marius décida d’augmenter la solde des
soldats, et de leur donner une plus grosse part du butin. Il décida aussi de
fournir gratuitement armes et armure aux nouvelles recrues, permettant aux
Romains les plus pauvres de faire carrière dans l’armée.
Enfin, Marius fit en sorte que le soldat ne soit plus délaissé, comme
s’était alors le cas. Les vétérans reçurent alors des terres, une fois leur
temps de service achevé.
c)
L’invasion des Cimbres et des Teutons : l’invasion des Cimbres et des
Teutons avait en réalité commencé au cours des années 120 avant Jésus
Christ. Quittant leur pays d’origine (il s’agissait peut être du Danemark
actuel.), Cimbres, Teutons et Ambrons entamèrent un long voyage, à la
recherche de terres au climat plus accueillant.
Trajet des Cimbres et des Teutons.
Cette immense colonne de chariots, composée de plusieurs centaines de
milliers de personnes (les sources de l’époque ne s’accordent pas sur le
nombre exact, et sont de ce fait peu fiables.), parcourut la Germanie
pillant les biens des populations locales afin de parvenir à se ravitailler
(d’ailleurs, de nombreux affrontements contre les tribus locales eurent
lieu.).
En
113 avant Jésus Christ, les Cimbres et les Teutons pénétrèrent en Norique
(une région située approximativement au nord est de l’Italie actuelle.), sur
le territoire des Taurisci (qui étaient des alliés de Rome.). C’est
alors que le sénat décida d’intervenir, et envoya le consul Gnaeus
Papirius Carbo à l’encontre des envahisseurs. Les Cimbres et les Teutons
affrontèrent alors les Romains à la bataille de Noreia, et ces derniers
furent vaincus à plate couture. Les envahisseurs avaient dès lors le champ
libre et pouvait pénétrer en Italie, mais ils préférèrent se diriger vers la
Gaule.
Rome tenta alors de mettre fin à l’invasion, envoyant à plusieurs reprises
des troupes combattre contre les envahisseurs. Cependant, les Romains ne
surent vaincre leurs ennemis, et furent défaits à de nombreuses reprises. En
Gaule narbonnaise, les Cimbres et les Teutons défirent les légions romaines,
sous le commandement de Marcus Junius Silanus. Les envahisseurs
vainquirent aussi les troupes du consul Gaius Cassius Longinus Ravalla,
suite à la bataille de Burdigala (l’actuelle Bordeaux.). Puis, en 105 avant
Jésus Christ, les Romains furent une nouvelle fois vaincus par leurs ennemis
à la bataille d’Arausio (Orange.).
Les Cimbres et les Teutons, suite à cette victoire, pénétrèrent en Hispanie,
progressant jusqu’à la pointe ouest du pays. Cependant, les Ibères les
chassèrent, et les envahisseurs se résolurent à retourner en Gaule.
Par la suite, Cimbres et Teutons remontèrent vers le nord est de la Gaule.
C’est alors qu’ils décidèrent de se séparer, après plus de sept années de
voyage en commun.
Alors que les Teutons et les Ambrones descendaient dans le sud, Marius fut chargé de marcher contre eux (ce dernier fut réélu consul au
cours des années 104 à 101 avant Jésus Christ, ce qui légalement était
interdit.). En 102 avant Jésus Christ, il les affronta au cours de la
bataille d’Aquae Sextiae (Aix en Provence.), et les troupes
romaines furent victorieuses.
La défaite des Cimbres et des Teutons
par Marius, par
Jean-François HEIM, 1853, musée des beaux-arts de Lyon, Lyon.
Le
roi Teutobod fut fait prisonnier
,
comme des dizaines de milliers de Teutons et d’Ambrones. Selon certaines
sources, de nombreuses femmes préférèrent se suicider que de vivre en
captivité pour le restant de leurs jours.
Les Cimbres, franchirent les Alpes dans le courant de l’année 101 avant
Jésus Christ. Parvenant à faire reculer les troupes du consul Quintus
Lutatius Catulus, les envahisseurs pénétrèrent en Italie. Par la suite,
ils envoyèrent un ultimatum à Marius, lui demandant de choisir l’endroit où
la bataille aurait lieu.
Ce
dernier, rentré en Italie suite à la bataille d’Aquae Sextiae, rejoignant
les troupes de Catulus, proposa aux Cimbres de combattre aux Champs
Raudiens, près de Vercellae (aujourd’hui Verceil, dans le
Piémont.). La bataille eut lieu de 30
juillet 101 avant Jésus Christ.
Marius défait les Cimbres dans la
plaine située entre Belsannettes et la Grande Fugère (Provence), dit
La défaite des Cimbres, par Alexandre Gabriel DECAMPS, 1833,
musée du Louvre, Paris.
Une fois de plus, les effectifs romains
étaient inférieurs à celui des Cimbres, qui étaient encore plus d’une
centaine de milliers (Marius avait plus de 30 000 hommes sous ses ordres, et
Catulus 20 000 hommes.).
Cependant, les Cimbres étaient accompagnés de leurs femmes et enfants, et
souffraient de la chaleur, contrairement aux Romains.
Ce
fut Marius qui engagea la bataille, attendant que les Cimbres se retrouvent
avec le soleil dans les yeux. Les barbares se firent massacrer par les
Romains (Boiorix, le roi des Cimbres, fut tué.), qui parvinrent à
progresser jusqu’au camp des Cimbres, protégé par leurs femmes.
La lutte désespérée des femmes cimbres,
gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT,
France, 1875.
Selon certaines sources, ces dernières, préférant la mort à l’esclavage,
tuèrent leurs maris et leurs enfants, avant de se suicider de désespoir.
Au
final, Marius mit fin aux invasions germaniques (en partie grâce à sa
réforme de l’armée.), et rentra à Rome auréolé de gloire. Il proposa
d’ailleurs que l’on accorde la citoyenneté romaine aux Italiens ayant
combattu à ses côtés. Le sénat, mécontenté par l’attitude de Marius, fit en
sorte d’empêcher que le vœu du consul ne se réalise (ce refus d’accorder la
citoyenneté romaine aux alliés fut d’ailleurs le premier motif de la révolte
des Italiens, un conflit qui éclata dix ans après la fin de la guerre.).
Les derniers Cimbres et Teutons, capturés suite aux batailles d’Aquae
Sextiae et de Vercellae, furent quant à eux réduits à l’esclavage. Rome
récolta des dizaines de milliers d’esclaves suite à cette guerre, mais dut
les affronter quelques années plus tard, au cours des guerres serviles.
d)
Marius et les populares : Marius, élu consul pour la sixième fois,
avait réussi à imposer son autorité à Rome. Cependant, alors que ce dernier
combattait les Cimbres et les Teutons au nord, les alliés de Marius
faisaient régner la terreur dans la capitale. En effet, les tribuns
Saturninus et Glaucia assassinaient tous ceux qui voulaient
étaient opposés aux populares (en 99 avant Jésus Christ, ils tuèrent
Memmius, qui souhaitait se présenter au consulat.).
Le
sénat proclama alors un senatus consultum ultimum (comme il l’avait
fait à l’encontre de Caius Gracchus.) à l’encontre de ces populares
trop remuants. De cette manière, les sénateurs obligeaient Marius en prendre
clairement position : soit il tentait de sauver ses alliés, et il bafouait
ainsi les devoirs auxquels était astreint un consul ; soit il se rangeait du
côté du sénat, et se retrouvait obligé d’éliminer ses anciens alliés.
Marius décida alors d’obéir aux sénateurs, tuant les tribuns Saturninus et
Glaucia, ainsi que leurs partisans. Marius, en obéissant aux sénateurs,
perdit l’appui d’un grand nombre de ses anciens alliés.
e)
La guerre sociale (91 à 88 avant Jésus Christ) : en 91 avant Jésus
Christ, Marcus Livius Drusus (son père, qui portait le même nom, s’était
opposé aux Gracques, en 123 avant Jésus Christ[14].),
fut élu tribun de la plèbe. Bien qu’étant d’origine patricienne (il
descendait des Scipions.), il voulut réconcilier la plèbe au sénat,
promulguant des lois en faveur des populares.
Reprenant l’œuvre des Gracques, Drusus commença par instaurer des ventes de
blé à faible coût pour les citoyens les plus démunis. Puis, par la suite, il
présenta un nouveau projet, lequel prévoyait la construction de nouvelles
colonies en Italie, en échange de quoi les Italiens recevraient la
citoyenneté romaine.
Les Marses, très enthousiasmés par ce projet, marchèrent sur Rome, menaçant
de prendre la ville si la loi n’était pas votée.
Cependant, les Romains convainquirent les Marses de faire rebrousse chemin,
mais le sénat refusa d’appliquer le projet de loi de Drusus (en outre, sa
loi frumentaire fut abrogée.). En octobre 91 avant Jésus Christ, le tribun
fut retrouvé assassiné à son domicile (l’on pense qu’il fut tué par des
partisans des optimates.).
La
mort de Drusus fut l’élément déclencheur de la guerre sociale[15].
En effet, dès l’annonce de la mort du tribun, les Marses et les Samnites se
révoltèrent, ainsi que toute l’Italie du centre et du sud peu de temps
après.
Il
faut se rendre compte que l’abandon du projet de loi concédant la
nationalité à tous les Italiens était perçu comme un véritable camouflet par
ces derniers. En effet, les alliés de Rome, bien que fournissant autant de
soldats que les Romains, se sentaient plus traités en vaincus qu’en alliés.
Ces derniers étaient en première ligne lors des opérations militaires,
recevaient une part de butin inférieure à celle des Romains, devaient payer
plus d’impôts, et n’avaient pas le droit de posséder des terres appartenant
à l’ager publicus[16].
De
nombreux peuple décidèrent alors de se révolter, comme les Samnites, les
Marses, les Lucaniens, les Apuliens, etc. (seuls les Ombriens et les
Etrusques ne s’engagèrent pas dans la lutte contre Rome, choisissant la voie
de l’attentisme.).
Le
sénat ayant repoussé une nouvelle proposition de paix, les Italiens
décidèrent alors de faire sécession. Ils créèrent donc un Etat fédéral
indépendant, doté lui aussi d’un sénat, de douze préteurs et de deux consuls
(le Marse Quintus Pompaedius Silo et le Samnite Caius Papius
Mutilus.). Les révoltés établirent leur capitale dans les Abruzzes, qui
reçut le nom d’Italica. Enfin, les Italiens levèrent une armée de
100 000 hommes.
De
nombreux civils romains, implantés un peu partout en Italie, furent alors
massacrés par les insurgés.
Le
sénat décida alors de réagir. Les insurgés avaient beau être nombreux, les
Romains pouvaient cependant compter sur leur maîtrise des mers et sur les
apports en hommes et en argent de leurs provinces d’Afrique, d’Hispanie, de
Grèce et d’Asie mineure.
Une armée de 100 000 hommes fut alors mise sur pied, confiée à deux consuls
(Lucius Julius Cesar et Rutilius Lupus.) et dix légats (dont
Marius et Sylla faisaient d’ailleurs partie.).
Les rebelles décidèrent alors d’attaquer, leurs deux armées marchant sur
Rome par le nord et par le sud. L’armée romaine stationnée au nord parvint à
bloquer la marche des insurgés, mais l’armée stationnée au sud fut vaincue
dans les Apennins. Les rebelles envahirent alors la Campanie, massacrant de
nombreux civils romains.
Marius, quant à lui, remporta quelques victoires sans lendemains. Cependant,
ce dernier s’était engagé dans cette guerre en dépit du bon sens. Il se
retrouvait en effet en train de combattre des Italiens, nombre d’entre eux
étant de ses anciens soldats, auxquels il avait promis la citoyenneté
romaine.
Les Ombriens et les Etrusques, voyant que les insurgés étaient parvenus à
vaincre les Romains, commencèrent eux aussi à se demander s’il n’était pas
préférable pour eux de rejoindre les rangs des rebelles.
C’est alors que le sénat romain promulgua la Lex Julia, accordant la
citoyenneté romaine aux alliés qui leur étaient restés fidèles (90 avant
Jésus Christ.). Le mouvement d’insurrection cessa dès lors de prendre de
l’ampleur.
Finalement, la Lex Plautia Papiria, promulguée en 89 avant Jésus
Christ (par les tribuns Marcus Plautius Silvanus et Caius Papirius
Carbo.), accorda la citoyenneté romaine à tous les Italiens vivant au
sud du Pô. Il fut néanmoins précisé que les prétendants à la citoyenneté
devaient résider en Italie, et que ces derniers devaient venir à Rome dans
les deux mois, afin de se faire inscrire par les préteurs.
Ainsi, les armées rebelles se brisèrent, des dizaines de milliers d’Italiens
venant se faire inscrire à Rome.
Cependant, tous les rebelles ne rendirent pas les armes, continuant à
résister dans les Abruzzes.
En
89 avant Jésus Christ, le sénat romain décida alors d’envoyer deux armées
contre eux, une partant du nord, l’autre du sud (le commandement échut à
Sylla.).
L’armée du nord marcha sur le pays où vivaient les Marses, puis s’emparèrent
d’Asculum et d’Italica, la capitale fédérale. Suite à cette défaite, les
Marses et divers autres peuples insurgés décidèrent de capituler.
Pendant ce temps, Sylla s’emparait de la Campanie et de Bovianum, qui était
devenue la capitale fédérale après la chute d’Italica.
Cependant, ce n’est qu’en 88 avant Jésus Christ que la guerre sociale prit
réellement fin. Sylla marcha sur le Samnium, vainquit les Samnites, s’empara
de Nole, et Pompaedius Silo trouva la mort au cours de ces affrontements.
f)
Première guerre civile à Rome, vengeance de Marius et Cinna : Sylla,
auréolé de gloire suite à sa campagne victorieuse contre les rebelles, élu
consul en 88 avant Jésus Christ, fut choisi pour mener une expédition contre
le roi du Pont, Mithridate VI Eupator[17]
(ce qui signifie ‘bien né’.)
Ce
dernier était monté sur le trône en 111 avant Jésus Christ. A cette époque,
l’Asie mineure avait échappé au contrôle des Antigonides et des Séleucides,
et était divisée en une multitude de petits royaumes (dont celui du Pont.).
Mithridate VI, qui était un roi conquérant, s’empara de nombreux petits
royaumes, massacrant de nombreux Romains installés en Asie mineures (les
sources, sans doute peu fiables, affirment que 20 000 à 80 000 d’entre eux
périrent lors de ces attaques.).
Rome décida alors d’intervenir, en 88 avant Jésus Christ, déclenchant la
première guerre mithridatique. Cependant, alors que le consul Sylla
avait été choisi pour mener campagne contre Mithridate, le tribun
Sulpicius Rufus désigna Marius.
Sylla, soutenu par les Metelli (qui n’avaient pas accepté la trahison de
Marius en Numidie.), avait déjà recruté son armée lorsque Marius fut désigné
comme le chef de l’expédition contre Mithridate.
Sylla fit semblant d’accepter, puis partit rejoindre son armée, alors basée
en Campanie. Il décida ensuite de marcher sur Rome, accompagné de ses
légionnaires. C’était la première fois depuis Remus que quelqu’un rentrait
armé dans Rome. Sylla, voulant rétablir la légalité, commettait lui-même une
illégalité bien plus grave.
Le
consul parvint à éliminer les populares les plus dangereux, obligeant
le sénat à promulguer un senatus consultum ultimum à leur encontre.
Le tribun Sulpicius Rufus fut exécuté, mais Marius et quelques uns de ses
partisans s’enfuirent vers l’île d’Ischia, près de Naples, puis en Afrique.
Sylla, après s’être assuré sa domination sur Rome, décida de partir pour
l’Asie mineure, combattre Mithridate VI.
Cependant, dès que Sylla eut le dos tourné, les
populares tentèrent de reprendre le pouvoir. Le consul Cinna,
installé par Sylla et ayant juré fidélité à ce dernier, décida alors de
rappeler Marius, en 87 avant Jésus Christ.
Cependant, Octavius, l’autre consul, et le sénat refusèrent. Destitué
et exilé, Cinna se réfugia en Campanie et monta une nouvelle armée (il reçut
alors l’aide du général Sertorius, qui avait combattu les Teutons
lors de la bataille d’Aquae Sextiae.). Peu de temps après, il fut
rejoint par Marius, qui avait emmené un contingent de cavaliers maures avec
lui.
Les deux hommes marchèrent sur Rome, accompagnés de leurs auxiliaires
italiens, et s’emparèrent de la ville. Les partisans de Sylla furent
massacrés (mise en place de nombreuses proscriptions[18].),
Octavius fut tué, et les Italiens ne manquèrent pas de se venger de ce
qu’ils avaient subi au cours de la guerre sociale. D’ailleurs, certains
d’entre eux se révélèrent si incontrôlables, que Marius dut engager un corps
de Gaulois chargé de remettre de l’ordre.
Marius et Cinna s’autoproclamèrent alors consuls. Cependant, Marius ne
profita pas longtemps de sa victoire, car il mourut en janvier 86 Avant
Jésus Christ (les causes de son décès (remords ? Excès de boisson ?) sont
cependant inconnues.).
Cinna et ses partisans conservèrent le pouvoir jusqu’au retour de Sylla, en
83 avant Jésus Christ (à noter que Cinna, qui fut consul quatre années
d’affilée, mourut assassiné an 84 avant Jésus Christ, lors de la sédition de
ses soldats.).
g)
La première et deuxième guerre mithridatique : en 88 avant Jésus
Christ, l’armée romaine s’était donc rendu en Asie mineure, commandée par
les consuls Sylla et Quintus Pompeius Rufus.
Sylla commença par s’emparer d’Athènes, suite à un long siège. Puis, par la
suite, il parvint à vaincre les soldats de Mithridate (qui avaient débarqué
en Grèce et avaient été bien accueillis pas les populations locales.) à
Chéronée et
Orchomène (en 86 et 85 avant Jésus Christ.).
Buste de Mithridate VI, musée
du Louvre, Paris.
Le
roi du Pont
fut alors
contraint de signer la paix de Dardanos, en 85 avant Jésus Christ.
Mithridate devait renoncer à toutes ses conquêtes, livrer sa flotte, et
payer une amende de 3 000 talents. Cependant, bien que vaincu, le roi du
Pont conservait le droit de rester à la tête de son royaume.
Cependant, la seconde guerre mithridatique éclata en 83 avant Jésus
Christ. D’un côté, les Romains considéraient que Mithridate mettait un peu
trop de temps à se retirer de Cappadoce ; de l’autre, le roi du Pont
n’appréciait pas que le propréteur Murena tente de s’emparer de
territoire appartenant au royaume du Pont.
La
seconde guerre mithridatique s’acheva l’année suivante sur un statu quo,
et Sylla en profita pour rentrer à Rome, alors entre les mains des
marianistes.
h)
Deuxième guerre civile à Rome, Sylla dictateur à vie : Sylla débarqua
donc à Brindes, en 82 avant Jésus Christ, accompagné par ses vétérans.
Toujours soutenu par les Metellus, Sylla l’emporta sur les marianistes en
Italie, alors que le jeune Pompée (fils du général Gnaeus Pompeius
Strabo.) parvint à les vaincre en Sicile et en Afrique.
Buste de Pompée jeune, 70
avant Jésus Christ, musée
du Louvre, Paris.
Le
fils de Marius, Caius Marius Junior, vaincu à Préneste par Sylla,
décida de se suicider ; Sertorius, quant à lui, décida de se retirer en
Hispanie.
Sylla rentra alors dans Rome, triomphant, et fut nommé dictateur à vie
(ce fut la première fois que quelqu’un obtenait ce titre.), et reçut le
surnom de Felix (‘chanceux’.). Il mit en place à son tour de
nombreuses proscriptions (520 sénateurs et chevaliers furent ainsi
condamnés), et massacra plusieurs milliers de marianistes (entre 6 000 et
8 000 selon les sources.).
Le
nouveau dictateur mit alors en place un certain nombre de réformes : il
augmenta le nombre de sénateurs (faisant entrer des chevaliers au sénat.),
diminua le pouvoir des tribuns, augmenta le nombre des membres du collège
des pontifes et des augures.
Cependant, en 79 avant Jésus Christ, Sylla décida d’abandonner sa charge de
dictateur à vie. Abandonnant la vie politique, il quitta Rome, et mourut
l’année d’après.
A
la mort de Sylla, le consul Lepidus et ses partisans tentèrent
d’abolir toutes les réformes mises en place par le dictateur. Cependant, ces
mouvements de troubles furent matés par le jeune Pompée en Etrurie.
5° Pompée contre Sertorius (82 à 72 avant Jésus Christ)–
Comme nous l’avons vu au point précèdent, le général Sertorius s’était enfui
en Hispanie, suite au retour de Sylla à Rome, en 82 avant Jésus Christ.
Remportant plusieurs victoires sur des généraux de Sylla, Sertorius gagna
ainsi la sympathie de nombreux autochtones (Ibères & Lusitaniens.).
Sertorius, bien que dissident, n’en restait pas moins Romain. Il tenta de
romaniser les territoires en sa possession, et mit en place un gouvernement
similaire à celui de Rome (mise en place d’un sénat, port de la toge,
apprentissage du latin dans les écoles, etc.).
En
outre, Sertorius avait des relations avec les pirates de la Méditerranée,
ainsi qu’avec Mithridate VI, roi du pont[19].
Il pouvait ainsi compter sur un réel soutien de la part de ses alliés
(ravitaillement en hommes, nourriture, etc.)
En
77 avant Jésus Christ, Sertorius fut rejoint par un groupe de patriciens
romains, menés par l’ancien prêteur de Sicile, Perpenna (ce dernier,
marianiste, avait été vaincu par les troupes de Pompée.). C’est d’ailleurs
au cours de cette même année que Pompée fut envoyé en Hispanie afin
d’éliminer Sertorius.
Les deux armées s’affrontèrent à Sagonte, et les troupes de Pompée furent
vaincues.
Sertorius conserva l’avantage pendant plusieurs années. Cependant, il ne sut
mettre fin aux rivalités entre officiers romains et chefs des tribus
autochtones. De ce fait, de nombreuses brouilles éclatèrent dans son camp,
et Sertorius finit par mourir assassiné, à l’instigation de Perpenna, en 72
avant Jésus Christ.
6° La révolte de Spartacus (73 à 71 avant Jésus Christ) –
En 73 avant Jésus Christ, Rome, qui était déjà occupée à lutter contre
Sertorius en Hispanie, et contre Mithridate en Asie mineure, vit éclater une
nouvelle révolte. En effet, c’est à cette époque que se soulevèrent
Spartacus et ses compagnons.
Spartacus était un gladiateur d’origine Thrace. Certaines sources laissent à
penser que ce dernier servit au sein de la légion romaine, mais qu’il fut
vendu comme
gladiateur après avoir été fait prisonnier de guerre.
Spartacus, sculpture
réalisée par Denis FOYATIER, XIX° siècle, musée du Louvre.
Lentulus Batiatus, propriétaire
d’une école de gladiateurs, située à Capoue, acheta Spartacus. Cependant, ce
dernier, mécontent de son sort, convainquit ses 70 compagnons (Thraces,
Germains, Gaulois.) de se révolter. Les gladiateurs s’échappèrent donc de
l’école, et partirent se réfugier sur les pentes du Vésuve. Les insurgés
furent alors rapidement rejoints par des milliers esclaves en provenance de
la région.
Le
sénat, qui avait déjà envoyé des troupes en Hispanie et en Asie mineure, ne
considéra pas Spartacus comme une menace. C’est ainsi que le préteur
Claudius Galber fut envoyé combattre les insurgés, à la tête d’une armée
d’auxiliaires.
Arrivé au pied du volcan, Claudius Galber décida de mettre le siège, mettant
en place un blocus qui devait empêcher les insurgés de s’approvisionner en
vivres et en hommes.
De
son côté, Spartacus savait qu’il ne pourrait vaincre les troupes du préteur,
bien que ces dernières ne soient pas composées de soldats d’élite.
Cependant, Spartacus se rendit compte que les assiégeurs n’avaient pas placé
d’hommes à proximité d’un pan du volcan, jugé impraticable.
Cette erreur leur coûta cher, car c’est par ce côté que les insurgés
attaquèrent. En effet, à la nuit tombée, Spartacus et ses hommes
descendirent par ce côté-là en utilisa des échelles faite avec des sarments
de vigne. Puis, ils foncèrent sur les positions romaines, et, grâce à
l’effet de surprise, parvinrent à les mettre en déroute.
Suite à ce premier succès, des milliers d’esclaves s’enfuirent pour
rejoindre Spartacus. Ce dernier, organisant des raids afin d’organiser la
subsistance de ses troupes, amassa ainsi un important butin. De nouveaux
préteurs furent successivement envoyés afin de mater la rébellion, mais ils
furent tous vaincus.
Par la suite, les insurgés décidèrent de diviser leurs forces. Le Gaulois
Crixus, compagnon de la première heure de Spartacus, se dirigea vers la
Lucanie, accompagné de 20 000 à 30 000 hommes. Spartacus, quant à lui,
décida de se diriger vers le nord de l’Italie.
Aujourd’hui, l’on ne sait pas pourquoi Spartacus et Crixus se séparèrent.
S’agissait il d’un plan élaboré par les deux hommes, ou bien cette
séparation était elle le fruit d’un profond désaccord quand à la marche à
suivre ?
Quoi qu’il en soit, peu de temps après que les insurgés soient arrivés dans
la plaine du Pô, Spartacus décida de redescendre dans le sud du pays.
Aujourd’hui, l’on ne connaît pas non plus la raison de ce revirement. Peut
être que son objectif premier était de recruter des esclaves du nord de
l’Italie avant de retourner dans le sud ; peut être aussi qu’il comptait
passer en Gaule, puis qu’il se rendit compte qu’il pouvait représenter une
sérieuse menace pour Rome ?
Le sénat, apprenant la nouvelle, décida d’envoyer deux légions contre les
insurgés, commandées par les consuls Lucius Gellius Publicola et
Gnaeus Cornelius Lentulus Clodianus.
Gellius s’attaqua aux troupes de Crixus en Lucanie, et parvint à le vaincre
facilement. Lentulus, quant à lui, marcha contre Spartacus, dans le but de
stopper sa progression. Cependant, les insurgés l’emportèrent sur les
troupes de Lentulus, puis décidèrent de s’attaquer aux troupes de Gellius.
Spartacus remporta à nouveau la victoire, et, honorant la mémoire du défunt
Crixus, obligea les 300 prisonniers romains à s’entretuer dans des combats
de gladiateurs.
Par la suite, alors que Spartacus était à la tête d’une armée de plus de
100 000 hommes, il décida de poursuivre sa route vers le sud. Il remporta
alors une nouvelle victoire contre les deux légions qui s’étaient réunies.
Les insurgés prirent alors leurs quartiers d’hiver à Thurioi.
A
Rome, le sénat fit alors appel au préteur Marcus Licinius Crassus, un
des citoyens les plus riches de Rome. Ce dernier avait dut fuir la cité lors
de la prise de pouvoir de Marius et Cinna, mais avait pu rentrer à Rome
suite au retour de Sylla. Crassus s’enrichit alors considérablement grâce
aux proscriptions, récupérant facilement les biens des défunts. Il était
aussi trafiquant d’esclaves, et la location de ces derniers à des citoyens
romains lui rapportait beaucoup d’argent. Crassus était d’ailleurs
surnommé
Dives (‘le riche’.).
Buste de Crassus.
Crassus
, qui souhaitait sans
doute s’affirmer face à Pompée (qui venait de l’emporter sur les troupes de
Sertorius en Hispanie.), fut alors nommé consul, et reçut le commandement de
10 légions.
Fait inhabituel à Rome, Crassus engagea le conflit dès le mois d’octobre.
Cependant, il ne chercha pas à affronter Spartacus en bataille rangée, mais
préféra bloquer son ravitaillement.
Cependant, le légat de Crassus, à la tête de deux légions, désobéit et
décida de s’attaquer à Spartacus. L’assaut fut un désastre, et les insurgés
écrasèrent les Romains.
Crassus décida de punir ses légionnaires en pratiquant une très ancienne
coutume : la décimation. Un dixième de ses soldats furent donc exécutés par
leurs propres camarades.
Les troupes romaines combattirent peu après les troupes de Spartacus au
cours d’une bataille rangée, mais ce dernier préféra sonner la retraite.
Par la suite, les insurgés se rendirent dans le sud du Bruttium. Contactant
les pirates de la Méditerranée, Spartacus tenta de se réfugier en Sicile,
mais ces derniers refusèrent de l’aider. Par la suite, les insurgés
tentèrent de s’échapper en construisant des radeaux, mais ces derniers se
disloquèrent à cause de l’agitation hivernale de la mer.
Spartacus se retrouva donc isolé sur la pointe sud de la botte italienne,
sans pouvoir se réfugier en Sicile. En outre, Crassus décida de faire
creuser un fossé (long de 50 kilomètres, large et profond de 4,5 mètres.) et
un remblai garni d’une palissade, afin d’isoler Spartacus (ce dernier tenta
de faire la paix mais les négociations échouèrent.).
Mais, peu de temps après, Spartacus et ses hommes tentèrent une sortie, au
cours d’une nuit enneigée. En effet, la neige comblant à peu près le fossé,
plusieurs milliers d’insurgés purent ainsi forcer le blocus (environ un
tiers des hommes de Spartacus.).
Crassus, de peur d’être pris à revers, décida de lever le camp.
Mais Spartacus n’avait fait que retarder l’échéance. En effet, à la même
époque, Lucullus, gouverneur de Macédoine, venait de débarquer à
Brindes à la tête de son armée. Et Pompée, de son côté, était en train de
revenir d’Hispanie.
Spartacus, acculé, décida de livrer la bataille finale, en Lucanie. Les
troupes de Crassus l’emportèrent, et 60 000 insurgés furent tués lors de
l’affrontement. Les Romains ne retrouvèrent cependant pas le cadavre de
Spartacus.
Crassus s’empara alors de 6 000 prisonniers, qu’il fit ensuite crucifier,
répartissant les croix à distance égale sur les 195 kilomètres de la Via
Appia, reliant Capoue à Rome.
Pompée, qui était arrivé en Italie, vainquit en Etrurie les derniers
milliers d’esclaves encore révoltés.
En rentrant à Rome, Pompée reçut les honneurs du triomphe, alors que Crassus
dut se contenter d’une ovation[20].
7° Le consulat de Crassus et Pompée (70 avant Jésus Christ) –
En 70 avant Jésus Christ, les deux hommes furent nommés consuls. Leur
nomination était parfaitement illégale (Crassus venait à peine de finir sa
préture, Pompée n’avait pas l’âge requis.), mais les sénateurs passèrent
outre.
Ils annulèrent les réformes de Sylla, rétablissant les pouvoirs des tribuns
de la plèbe, rétablirent la censure[21],
etc.
8° Pompée contre les pirates de Méditerranée (67 avant Jésus
Christ) – A cette époque, la Méditerranée était infestée par des
pirates, et personne n’avait jusqu’alors réussi à les vaincre.
En
67 avant Jésus Christ, Aulus Gabinius, le tribun de la plèbe, fit
voter la Lex Gabinia, donnant ainsi à Pompée l’imperium[22]
sur l’ensemble de la Méditerranée. En trois mois, ce dernier élimina
complètement la piraterie de la Mare Nostrum (c’est ainsi que les
Romains nommaient la mer Méditerranée.).
L’année suivante, en 66 avant Jésus Christ, le tribun de la plèbe
Manilius fit voter la Lex Manilia, conférant à Pompée l’imperium
sur la province d’Asie. L’objectif était de mettre fin à la troisième
guerre mithridatique, qui avait débuté il y a près de 10 ans.
9° La troisième guerre mithridatique (74 à 63 avant Jésus
Christ) – En 74 avant Jésus Christ, le roi de Bithynie mourut. N’ayant
pas d’héritiers, il avait décidé de léguer son royaume à Rome. Mithridate VI,
roi du Pont, utilisa alors ce prétexte pour déclarer la guerre, argumentant
que la présence des Romains aux frontières de son royaume était dangereuse.
C’est ainsi que débuta la troisième
guerre mithridatique[23].
Envahissant alors la Bithynie, il parvint à battre le consul Cotta en
Chalcédoine, puis alla assiéger Cyzique. C’est alors qu’un autre consul,
Lucius Licinius Lullus, assiégea l’armée de Mithridate et lui infligea
de lourdes pertes, contraignant ce dernier à se retirer.
Par la suite, le roi du Pont ne connut que des revers. Les Romains
s’emparèrent de sa flotte, et, vaincu à plusieurs reprises, Mithridate VI
décida de se réfugier en Arménie, auprès de son allié Tigrane II.
Par la suite, en 69 avant Jésus Christ, Lucullus parvint à s’emparer de la
capitale de Tigrane, Tigranocerte. L’année suivante, le Romain recréa
artificiellement le royaume séleucide[24],
afin de punir Tigrane d’avoir participé à cette guerre.
Cependant, en 67 avant Jésus Christ, Tigrane confia suffisamment d’hommes à
Mithridate, et ce dernier parvint à s’emparer de la petite Arménie.
Remportant plusieurs victoires sur les troupes romaines, le roi du Pont
s’attira la sympathie des populations locales.
Mais, en 66 avant Jésus Christ, Pompée, vainqueur des pirates de la
Méditerranée, débarqua en Asie mineure. Les Romains firent reculer les
troupes de Mithridate, qui se réfugia alors en Colchide.
Le
roi du Pont parvint à s’emparer de la Crimée, mais Pompée préféra ne pas
attaquer, mais entreprit le blocus du pays. Il attendit alors que les
populations locales, privées d’approvisionnement, se révoltent contre
Mithridate.
Cette insurrection finit par se déclencher, en 63 avant Jésus Christ, menée
par Pharnace, le propre fils de Mithridate VI. Ce dernier décida
alors de se suicider.
Mithridate VI assiégé et mort de
Mithridate VI, par Boccace, enluminure issue de l'ouvrage de casibus, France, XV°
siècle.
Le
sénat romain s’empara donc du royaume du Pont, et en fit une province (il en
fut de même pour la Bithynie.). Quant à la Crimée, elle fut confiée à
Pharnace.
En
outre, Pompée annexa aussi la Syrie, destituant le dernier roi Séleucide. Il
s’empara aussi de Jérusalem.
Lorsqu’il rentra à Rome, en 62 avant Jésus Christ, Pompée eut droit une
nouvelle fois aux honneurs du triomphe.
10° La conjuration de Catilina (63 avant Jésus Christ) –
Cependant, alors que Pompée mettait fin à la troisième guerre mithridatique,
Rome était agitée par la conjuration de Catilina.
Lucius Sergius Catilina, né en 108 avant Jésus Christ, était issu
d’une famille de patriciens peu fortunés. S’engageant dans l’armée, il
combattit les révoltés italiens lors de la guerre sociale (91 à 88.), puis
soutint Sylla lors de la deuxième guerre civile[25]
(82 avant Jésus Christ.).
Elu préteur en 68, il reçut le gouvernement de la province romaine
d’Afrique. Rentrant à Rome en 66 avant Jésus Christ, il fut accusé de
détournement de fonds, mais fut disculpé peu de temps après.
Se
présentant aux élections de consuls de 64 avant Jésus Christ en tant que
représentant des populares, il fut néanmoins vaincu par Cicéron,
favorable aux optimates
(de son vrai nom Marcus Tullius Cicero. A noter que le cognomen
Cicero signifie ‘pois chiche’ ou ‘verrue’, car un des ancêtres de
Cicéron avait sans doute une grosse verrue sur le nez.).
Cicéron naquit dans le Latium, en 106 avant Jésus Christ, au sein d’une
famille plébéienne ayant réussi à rejoindre la classe des chevaliers. Le
jeune homme reçut dans sa jeunesse une formation en droit et en philosophie,
puis fit son service militaire lors de la guerre sociale, sous les ordres de
Pompeius Strabo, le père de Pompée. Suite à la guerre, il partit achever ses
études en Grèce.
Buste dit de Cicéron, I°
siècle avant Jésus Christ, musée du Vatican, Rome.
A
partir de 75 avant Jésus Christ, Cicéron
décida de se lancer dans la politique, et commença le cursus honorum[26]
en tant que questeur, en Sicile occidentale (Cicéron était un homo novus,
ce qui signifie ‘homme nouveau’. En effet, les membres de sa famille
n’avaient jamais exercé de magistratures.). En 70 avant Jésus Christ,
Cicéron commença à se faire connaître en prenant la défense des Siciliens au
cours d’un procès contre Caius Licinus Verres, ancien gouverneur de
Sicile. Ce dernier était accusé de détournement de fonds et de pillage
d’œuvres d’art.
Le
procès commença donc. Cependant, Cicéron eut à peine prononcé son premier
discours que Verres s’exila à Massilia (Marseille.), emportant ses trésors
avec lui[27].
Les preuves furent si accablantes que le fautif fut condamné par contumace à
verser 40 millions de sesterces aux Siciliens.
Cicéron n’ayant pas eu l’occasion de prononcer les discours qu’il avait
préparés, décida de tous les publier sous le nom de Verrines.
Par la suite, Cicéron fut élu édile (69.), puis préteur (66 avant Jésus
Christ.). Cette année là, il défendit le projet de loi du tribun de la plèbe
Manilius[28],
qui proposait de confier à Pompée les armées d’orient, afin de lutter contre
Mithridate VI, roi du Pont.
Cicéron, dans un premier temps, voulut s’élever au dessus du débat opposant
optimates et populares, se présentant comme un homme intègre,
soucieux de débarrasser la classe politique de la corruption, de
l’arrivisme, de la démagogie et du népotisme.
Cependant, il choisit finalement de rejoindre le camp des patriciens.
Catilina, é
chouant à nouveau en 63 avant Jésus Christ, décida de mettre
en place une conspiration, désireux d’en découdre avec le sénat. Il
rassembla alors autour de lui des patriciens endettés, des vétérans de
l’armée de Sylla, etc.
En
63 avant Jésus Christ, Cicéron eut vent du projet de coup d’Etat, préparé en
secret par Catilina et ses partisans. En décembre, en pleine session du
sénat, Cicéron s’en prit violemment à Catilina en prononçant ses mots :
Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra (ce qui signifie
‘jusqu’à quand, Catilina, abuseras tu de notre patience ?’). C’est alors que
les sénateurs quittèrent le banc sur lequel était assis
Catilina.
Cicéron démasque Catilina,
par Cesare MACCARI, XIX° siècle.
Catilina décida alors de quitter Rome
,
préparant une insurrection en Étrurie. Cicéron sut cependant réagir vite :
il prononça l’amnistie à l’égard de tous les partisans de Catilina qui
consentiraient à rendre les armes ; puis fit promulguer un senatus
consultum ultimum contre Catilina (ce document permettait de mettre à
mort n’importe quel citoyen, sans possibilité pour le condamné de faire
appel.).
Cependant, le consul qui fut chargé d’éliminer Catilina, Lucius Licinius
Murena, fut accusé par Sulpicius, son rival malheureux, d’avoir
acheté les électeurs. Cicéron, sachant que la procédure d’élection d’un
nouveau consul serait bien trop longue, décida de prendre la défense de
l’accusé, et réussit à le disculper.
De
leur côté, les partisans de Catilina avaient contacté des Allobroges, leur
demandant de fomenter une insurrection en Gaule narbonnaise. Méfiants, les
Gaulois se rendirent à Rome, et en avertirent les sénateurs. Cicéron leur
suggéra alors de demander un engagement écrit aux partisans de Catilina. Une
fois ceci fait, ils donnèrent cette liste de noms au sénat, et l’on put
confondre les conjurés. Cicéron fit alors exécuter sans procès cinq d’entre
eux.
Quand à Catilina, traqué, il trouva la mort au cours de la bataille de
Pistoria (aujourd’hui Pistoia.), en Etrurie.
Quant à Cicéron, il publia les Catilinaires, un recueil des discours
qu’il avait prononcé contre Catilina.
11° Le premier triumvirat (60 avant Jésus Christ) – En 60
avant Jésus Christ, Pompée, Crassus et Jules César se trouvèrent en
opposition avec le sénat. Se réunissant en secret, ils se répartirent le
pouvoir pour les années à venir, mettant en place le premier triumvirat.
Pompée reçut l’Hispanie, l’Afrique et Rome ; Crassus eut l’Orient ; César
reçut la Gaule.
Rome et les États de Méditerranée, 59
avant Jésus Christ (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de
faire un zoom).
Jules César (de son vrai nom Caius Julius Caesar.), né le 13 juillet
101 ou 100 avant Jésus Christ, était le plus jeune des trois hommes. Il
était issu de la gens julia, une famille qui affirmait descendre de
Iule, le fils d’Énée, et donc de la déesse
Venus (qui était la mère d’Énée[29].).
Statue de
Jules
César, Rome.
Beaucoup d’encre a coulé quant à la signification
du cognomen Caesar. La belle légende dirait que ce surnom provient du
carthaginois kesar, ce qui veut dire ‘éléphant’. Un des ancêtres de
Jules César, tuant un éléphant au cours de la première guerre punique,
aurait ainsi obtenu ce surnom prestigieux. Cependant, la réalité est toute
autre, et certes bien moins glorieuse. En effet, le mot latin caesar
dénommait les enfants nés par césarienne. Ce n’est néanmoins pas Jules César
qui naquit ainsi (il était le quatrième membre de la gens julia à se
nommer Caesar.), mais un de ses ancêtres.
Le
jeune Jules César rejoignit très tôt le camp des populares. En effet,
sa tante Julia épousa Marius, et il épousa Cornélie Cinna, la fille
de Cinna (83 avant Jésus Christ.). Evidemment, lors du retour de Sylla, en
82 avant Jésus Christ, César eut à subir les foudres du nouveau maître de
Rome. Proscrit, il se retira en Bithynie, à la cour de Nicomède IV
(il revint cependant dans la capitale suite à la mort de Sylla.).
Elu édile en 65 avant Jésus Christ, César fit organiser des jeux d’une
ampleur jamais vue jusqu’ici. Pour ce faire, il emprunta beaucoup d’argent à
Crassus en courtisait sa femme, Tertulla. César avait en effet
tendance à séduire les femmes qui pourraient l’aider à faire carrière.
Avant de partir prendre son poste de propréteur en Hispanie, en 60 avant
Jésus Christ, Cornélie mourut. César prononça alors publiquement son oraison
funèbre, réaffirmant ainsi ses amitiés politiques.
Réussissant à s’emparer de quelques territoires en Hispanie, il fut à
l’origine de la mise en place du premier triumvirat. Cette organisation
était vouée à la réussite : en effet, elle alliait l’intelligence politique
de César, le prestige de Pompée, et la richesse de Crassus. Afin de
resserrer cette alliance, César donna en mariage à Pompée sa fille, Julia.
En
59 avant Jésus Christ, César fut élu consul (sa campagne fut financée par
Crassus.). Marcus Calpurnius Bibulus, le deuxième consul, s’opposa
vivement à son confrère. Chassé par les partisans de César, Bibulus décida
de s’enfermer dans sa maison, où il y passa les huit derniers mois de son
consulat.
12° Les malheurs de Cicéron (58 à 51 avant Jésus Christ) –
Cicéron, après les évènements de 63 avant Jésus Christ, se retira de la
vie politique, se consacrant à son métier d’avocat (en 60 avant Jésus
Christ, il refusa la proposition de César, qui aurait souhaité le voir
participer au triumvirat.).
En
58 avant Jésus Christ, Cicéron fut attaqué par le tribun de la plèbe
Clodius Pulcher, ce dernier lui reprochant d’avoir exécuté les partisans
de Catilina de manière illégale.
Il
faut cependant savoir que ce tribun vouait une rancune tenace à l’encontre
de Cicéron.
Né
vers 92 avant Jésus Christ, Clodius Pulcher était issu d’une famille
patricienne, mais décida de rejoindre les rangs des populares.
Rentrant dans la vie politique en 65 avant Jésus Christ, il accusa Catilina
de détournement de fonds, dès que ce dernier rentra à Rome (il avait été
gouverneur de la province romaine d’Afrique au cours des deux années
précédentes.). Certaines sources affirment que Clodius Pulcher accepta un
pot de vin contre l’acquittement de Catilina.
En
décembre 62 avant Jésus Christ, Clodius Pulcher tenta de participer à un
culte à mystère réservé aux femmes (alors présidé par Jules César, grand
pontife de l’époque.). Démasqué, jugé, accusé par Cicéron, Clodius Pulcher
réussit à obtenir un acquittement en corrompant les jurés.
Questeur en Sicile, en 61 avant Jésus Christ, Clodius Pulcher décida de
renoncer l’année d’après à son statut de patricien. Les sénateurs exaucèrent
son vœu, et ce dernier put ainsi se faire élire tribun de la plèbe en
décembre 59 avant Jésus Christ (cette magistrature étant réservée aux
plébéiens.).
Clodius Pulcher fit alors voter de nombreuses lois qui lui valurent l’appui
de la plèbe. Il instaura des distributions de blé gratuites, fit en sorte
que les magistrats ne puisse plus empêcher la réunion des comices, rétablit
les collegia (des associations d’artisans qui se transformèrent rapidement
en bandes armées.), etc.
Enfin, une fois la sympathie de la plèbe acquise, il attaqua Cicéron pour
avoir exécuté les partisans de Catilina de manière illégale (il faut noter
que Cicéron était très populaire depuis qu’il avait défendu les Siciliens
contre Verres et depuis la conjuration de Catilina.).
Cicéron fut donc exilé, et sa maison, rachetée par Clodius Pulcher, fut
détruite (le tribun y fit construire un temple à la place.).
César étant parti en Gaule, Clodius Pulcher et ses partisans se retrouvaient
maîtres de Rome. Cependant, en 56 avant Jésus Christ, le tribun de la plèbe
Titus Annius Milon, soutenu par les optimates, parvint à faire
revenir Cicéron (à noter que Milon était le client de Cicéron.).
Ce
dernier fut alors indemnisé par le sénat de deux millions de sesterces.
Cicéron voulut alors reconstruire sa maison, mais pour cela il devait faire
détruire un temple. Parvenu à faire casser la consécration de l’édifice pour
vice de procédure, les travaux purent commencer.
Cependant, Clodius Pulcher, entre-temps élu édile curule, accusa Cicéron de
sacrilège. Puis, voyant que son action tournait court, il envoya ses bandes
attaquer les ouvriers travaillant sur le chantier, fit brûler la maison du
frère de Cicéron, et tenta de s’attaquer à celle de Milon (Clodius Pulcher
attaqua alors Milon en justice pour avoir employé des bandes armées lors de
la défense de sa maison. La procédure fut cependant abandonnée peu après.).
Pompée décida alors d’intervenir, et permit la reconstruction de la demeure
de Cicéron. Reconnaissant, ce dernier plaida devant le sénat pour que Rome
prolonge le proconsulat de César en Gaule pour cinq nouvelles années (en 54
avant Jésus Christ.).
En
53 avant Jésus Christ, Clodius Pulcher fut candidat à la préture, alors que
Milon fut candidat au consulat. Leurs bandes s’affrontèrent alors dans les
rues de Rome. En janvier 62, Clodius Pulcher fut alors assassiné par des
partisans de Milon. Ce dernier fut alors accusé du meurtre de son rival par
Appius Claudius Pulcher, le frère de la victime.
Cicéron prit alors la défense de Milon. Cependant, le tumulte fut si grand
dans les rues de Rome que Cicéron, apeuré, ne put défendre efficacement son
client. Milon fut alors condamné, et dut s’exiler à Massilia (Marseille.).
Cicéron publia néanmoins le Pro Milone, recueil de ses plaidoiries
prononcées en faveur de Milon lors du procès.
En
51 avant Jésus Christ, Cicéron fut désigné proconsul de Cilicie, en Asie
mineure.
13° César en Gaule (58 à 49 avant Jésus Christ) – A la
fin de son consulat, en 58 avant Jésus Christ, César fut nommé pour cinq ans
proconsul en Illyrie, Gaule Cisalpine et Transalpine, ainsi qu’en Gaule
Narbonnaise.
Carte de Gaule, vers 58 avant Jésus
Christ.
Notons qu’à cette époque, César n’avait encore jamais rien accompli de
glorieux, contrairement aux deux autres triumvirs : Crassus avait
maté la révolte de Spartacus, Pompée avait vaincu Sertorius en Hispanie et
avait détruit la flotte des pirates de la Méditerranée. César devait donc
s’illustrer par un coup d’éclat, s’il voulait réussir à se détacher de ses
deux collègues.
a) Premiers affrontements en Gaule chevelue : en 58 avant Jésus Christ,
les Éduens vinrent se plaindre à César : en effet, leur territoire
(une zone correspondant à peu près à nos actuels départements de Nièvre et
de Saône et Loire.) était envahi par les Sequanes (des Gaulois vivant
près du Jura et des Vosges.) et les Helvètes (qui occupaient un
territoire correspondant à la Suisse actuelle.).
Cependant, les Helvètes avaient dû pénétrer en
Gaule chevelue[30]
car leur propre territoire avait été envahi par les Germains. En
effet, le chef germain Arioviste cherchait à renouveler l’exploit des
Cimbres et des Teutons[31].
Les Helvètes, craignant ces envahisseurs, décidèrent donc de se réfugier
dans le pays des Santons (des Gaulois vivant dans l’actuelle Charente
Maritime.).
Pourquoi les Helvètes décidèrent ils de se rendre là bas ? Les Santons
étaient ils favorables au projet ? Aujourd’hui encore, ces questions restent
en suspens…
Ce
mouvement de population inquiéta donc les Éduens, mais aussi de nombreux
peuples de Gaule, comme les Ambarres (ils étaient clients des Éduens.),
les Allobroges, etc. Les Romains virent eux aussi cette migration helvète
d’un mauvais œil, ces derniers désirant passer par le sud du massif central,
afin de rejoindre Tolosa (Toulouse.).
César, faisant fortifier les rives du Rhône, interdit alors le passage aux
helvètes. Cependant, les Romains ne se contentèrent pas d’arrêter la
migration des Helvètes, décidant même de les repousser. En 58 avant Jésus
Christ, Helvètes et Suèves furent vaincus par les Romains et leurs
alliés éduens. Cette première offensive marqua le début de la guerre des
Gaules[32].
L’année d’après, en juillet 57 avant Jésus Christ, César et ses hommes
eurent à mater des rébellions éclatant plus au nord, en Belgique. Ils
vainquirent tout d’abord les Suessions (des Gaulois vivant dans
l’Aisne actuelle.), ainsi que les Atrébates et les Nerves, à
la bataille de la Sambre.
Puis, en juin 56 avant Jésus Christ, César décida de s’attaquer aux
Vénètes, des Gaulois vivant en Armorique (une région qui s’étendait sur
le nord ouest de l’actuelle région Pays de Loire, la Bretagne et la
Normandie.). En effet, ces derniers s’étaient révoltés contre l’autorité
romaine.
Les Vénètes, qui étaient des marins réputés, s’étaient retranchés dans de
forteresses, situés au cœur d’immenses marécages. César savait que les
navires romains avaient un tirant d’eau[33]
trop important pour naviguer au large des côtes vénètes. Il donna donc
l’ordre de construire une nouvelle flotte, dotée d’un faible tirant d’eau.
Une fois la nouvelle flotte prête, César prit l’offensive. Il envoya une
partie de ses légions sur les arrières des positions vénètes,
empêchant ainsi ses derniers de se retirer. Puis, l’autre partie de ses
hommes se lança à l’assaut, à bord des nouveaux navires romains.
Le
premier assaut fut un désastre pour les Romains. Les navires Vénètes étaient
largement plus hauts que ceux des Romains ; ces derniers, se retrouvant en
contrebas, étaient donc bien plus exposés aux attaques ennemies.
Les Romains pensèrent un temps se retirer quand le vent tomba soudain. Les
navires des Vénètes, qui se déplaçaient à la voile, se retrouvèrent alors
contraints à l’immobilité. C’est alors que les Romains, montés sur les
navires activés par des rameurs, reprirent l’avantage. Les Vénètes furent
ainsi vaincus.
En
55 avant Jésus Christ, César et ses légions passèrent en Germanie, et
vainquirent les Usipètes et les Tenctères.
César se rendit vite compte qu’il n’existait pas,
en Gaule, d’États puissants comme à Rome, en Grèce, ou en Asie mineure. Les
Gaulois, bien qu’ingénieux (ils inventèrent le tonneau, le savon et la
machine à moissonner.), ne formaient pas un peuple uni : la Gaule était en
effet morcelée en une cinquantaine de peuples qui n’entretenaient pas
toujours des relations amicales les uns envers les autres.
En
outre, suite à toutes ces victoires, César ordonna la construction de
nombreuses oppida[34].
b)
A l’assaut de la Bretagne : en juin 54 avant Jésus Christ, César,
fier de ses succès en Gaule, décida de s’attaquer à la Bretagne (il
s’agissait de la Grande Bretagne actuelle.).
A
l’époque, cette île, située à l’extrême nord du monde connu, était encore
entourée d’une aura mystérieuse. La Bretagne était alors peuplée d’environ
un million d’habitants, selon les sources antiques, et avaient pris
l’habitude de commercer avec les peuples de Gaule.
César légitima l’invasion de la Bretagne en prétextant que les Bretons
avaient suffisamment d’accointances avec les Vénètes et les Belges, et leur
avait fourni de l’aide, au cours des campagnes de 57 et de 56 avant Jésus
Christ (en réalité, César fut sans doute intéressé par les ressources
minières du pays.).
Au
cours de l’été 55 avant Jésus Christ, il demanda des renseignements à propos
des Bretons aux marchands gaulois ayant des relations avec ces derniers (nombre,
stratégies militaires, ports importants, etc.). Cependant, les Gaulois
restèrent évasifs. Soit ils ne savaient que peu de choses sur la Bretagne,
soit ils ne voulaient pas perdre leur monopole commercial.
César envoya alors en éclaireur un de ses tribuns, chargé d’explorer les
côtes de la Bretagne (il navigua au large du Kent.). Ne réussissant pas ou
ne voulant pas débarquer, le tribun rentra en Gaule au bout de quelques
jours.
Mais, peu de temps après, des ambassadeurs en provenance de tribus bretonnes
demandèrent audience auprès de César. Ces derniers, prévenus par les
marchands gaulois de l’avancée de l’invasion romaine, promirent de faire
soumission.
César partit alors pour la Bretagne, accompagné de deux légions, mais sans
prendre de machines de sièges. Après avoir un temps exploré la côte, César
décida de débarquer à Walmer, dans le Kent (à la point sud est de
l’Angleterre.).
Cependant, le tirant d’eau des navires romains étant trop important, les
légionnaires durent débarquer dans une eau encore assez profonde. En outre,
des Bretons qui se trouvaient là, et n’avaient cessé de suivre les navires
romains depuis leur arrivée, tentèrent de s’en prendre aux légionnaires.
Après que les Romains aient bâti leur campement, César envoya des
ambassadeurs auprès des chefs bretons. Clamant qu’il était en position de
force, il leur demanda des otages, et leur ordonna de licencier leurs
armées.
Cependant, une tempête éclata, et de nombreux navires de la flotte romaine
sombrèrent, d’autres, remplis d’eau, furent rendus inutilisables. Les
Bretons, voyant les difficultés des Romains, et particulièrement réjouis à
l’idée de voir les légionnaires mourir de faim au cours de l’hiver,
décidèrent alors de lancer une nouvelle attaque. Cependant, grâce à l’aide
des Bretons favorables aux Romains, l’attaque fut un échec.
Peu après, César demanda deux fois plus d’otages que prévu aux tribus
environnantes, mais il savait qu’il ne pouvait pas s’attarder en Bretagne,
l’hiver approchant. Réparant les navires endommagés par la tempête, il
décida de repartir après avoir emporté les otages que les tribus bretonnes
lui avaient envoyé.
Au
cours de l’hiver 55 – 54 avant Jésus Christ, les Romains préparèrent une
seconde expédition contre la Bretagne. César ne voulut pas faire les mêmes
erreurs que l’année passée : au cours de l’été 54 avant Jésus Christ, il se
dirigea vers la Bretagne dans des navires inspiré de ceux des Vénètes
(possédant un faible tirant d’eau, favorisant les débarquements dans des
eaux peu profondes.). En outre, il était accompagné par cinq légions, au
lieu de deux l’année précédente.
Peu après avoir débarqué (les Bretons n’attaquèrent pas les Romains, cette
fois ci.), César et ses légions se mirent en mouvement. Après avoir marché
pendant une dizaine de kilomètres, ils rencontrèrent une troupe bretonne, et
la mirent en déroute. Établissant alors le campement, César apprit le
lendemain matin que ses navires avaient souffert au cours d’une tempête, et
que près de 40 d’entre eux avaient sombré. César et ses hommes retournèrent
sur la plage, et passèrent plusieurs semaines à réparer les navires.
Repartant à l’assaut, César et ses hommes se retrouvèrent confrontés au chef
Breton Cassivellaunus, qui était à la tête de la tribu des
Catuvellauni. Le territoire des ces derniers se situait au nord de la
Tamise (ils avaient quitté leur ancienne capitale, Verulamium, pour
s'installer à Camulodunum.). Peu après, les Catuvelluni avaient déclaré la
guerre aux Trinovantes: ils tuèrent leur roi Imanuentius, et
contraignirent à l’exil Mandubracius, le fils de ce dernier.
Les Trinovantes décidèrent donc de s’allier avec les Romains, et livrèrent
bataille à Cassivelaunus. Ce dernier fut vaincu, et se rendit compte qu’il ne
pourrait vaincre les légions romaines en bataille rangée. Utilisant une
tactique de guérilla, il fit tout son possible pour ralentir la progression
de César. Cependant, les efforts du Breton furent vains, car les Romains
franchirent la Tamise et pénétrèrent sur le territoire de Cassivelaunus.
César remercia Mandubracius en le restaurant sur le trône royal. Les
Trinovantes, trop heureux de voir César restaurer leur autorité et les
débarrasser des Catuvellauni, contactèrent leurs alliés, qui firent soumission à
Rome. Ces derniers lui révélèrent alors ou se trouvait la forteresse de
Cassivelaunus.
Pendant ce temps, le chef des Catuvellauni contactait ses alliés du Kent, leur
demandant de faire diversion en attaquant les légionnaires restés sur la
plage du débarquement. L’assaut fut cependant un échec, et Cassivelaunus
accepta de négocier les termes de sa reddition.
Il
accepta de donner des otages et de verser un tribut annuel, ainsi que de
plus faire la guerre aux Trinovantes.
Peu de temps après, l’hiver approchant, César décida de repartir en Gaule,
ne laissant pas de troupes romaines en Bretagne. Il repartait avec des
otages, mais sans butin. Quant au tribut annuel, l’on ne sait aujourd’hui
pas s’il fut effectivement payé par les Catuvellauni…
c) Nouveaux affrontements en Belgique : en 54 avant Jésus Christ, de
nouveaux conflits éclatèrent en Belgique (la région avait été calme depuis
la conquête de 57.). Cependant, la récolte de l’été 55 avant Jésus Christ
ayant été mauvaise, les Belges souffrirent de disette au cours de l’hiver,
et leur mécontentement retomba sur les Romains.
Ambiorix, le chef des Éburons (une peuplade d’origine
germanique, habitant entre la Belgique, les Pays Bas et l’Allemagne
actuelle.), décida de reprendre l’offensive contre les Romains (il fut
bientôt rejoint par les Nerves, ainsi que par d’autres tribus.).
Statue d'Ambiorix
(Tongres, Belgique).
Ambiorix et ses hommes commencèrent par entraîner une des légions de César
dans un piège, et l’anéantirent. Par la suite, les Éburons partirent à
l’assaut d’un camp romain stationné en Belgique. Les légionnaires
résistèrent tant bien que mal, et l’offensive d’Ambiorix aurait pu réussir,
si César, averti de l’attaque, n’était pas intervenu en hâte.
Par la suite, les représailles furent violentes : en août 53 avant Jésus
Christ, César pénétra en Belgique. Les Éburons, vaincus, furent déportés,
capturés, vendus comme esclaves. Quant à Ambiorix, il parvint à s’enfuir en
Germanie…
d) La guerre contre Vercingétorix : mais la guerre des Gaules ne
s’acheva pas avec la soumission des Éburons. En effet, c’est en 52 avant
Jésus Christ que le dernier et plus important chapitre de ce conflit se
déroula, opposant César au chef gaulois Vercingétorix.
Ce
dernier était né en 72 avant Jésus Christ près de Nemossos (l’actuelle
Clermont Ferrand.). Son père, Celtillos, était le chef de la tribu
gauloise des Arvernes[35].
Ce dernier avait voulu devenir roi des Arvernes, ce qui déplut fortement à
ses adversaires politiques.
En
effet, à cette époque le pouvoir était entre les mains des vergobrets,
des magistrats élus par les nobles. La royauté, qui permettait de concentrer
tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme, était mal vue par les
aristocrates, et avait été abolie chez presque tous les peuples gaulois.
Les adversaires de Celtillos (parmi lesquels se trouvait sans doute son
propre frère Gobannitio.) provoquèrent alors une émeute, et
parvinrent à le renverser. Par la suite, ils le condamnèrent à mort (les
Gaulois avaient coutume de donner la mort en enfermant leurs prisonniers
dans des cages faites en osier, qui étaient ensuite enflammées.).
Vercingétorix fut
épargné, mais fut surveillé de près par son oncle Gobannitio.
En
58 avant Jésus Christ, César et ses armées pénètrent en Gaule chevelue, et
parviennent à repousser les Helvètes et les Germains. C’est à cette occasion
que Vercingétorix rejoignit les armées romaines, servant dans la cavalerie
auxiliaire[36].
Il reçut même le titre d’ami de César.
Au
cours de l’hiver 53 – 52 avant Jésus Christ, Vercingétorix, âgé de 20 ans,
tenta tout d’abord de convaincre les aristocrates de Nemessos de s’engager
dans la lutte contre les Romains. Cependant, ces derniers refusèrent, leur
commerce avec Rome étant prospère. Gobannitio et ses compagnons décidèrent
donc de bannir Vercingétorix.
Peu de temps après, ce dernier rassembla autour de lui une bande de
mécontents (parents, amis et clients.), et entra dans Gergovie. Là, il fut
proclamé roi par ses partisans.
Statue de
Vercingétorix à Alise Sainte Reine (considéré aujourd'hui comme un des site
présumés d'Alesia).
Il
s’appuya alors sur les druides, leur demandant de proclamer la guerre contre
les Romains. Se réunissant dans la forêt des Carnutes (le pays des
Carnutes s’étendait de la Seine à la Loire, dans la région de l’actuelle
Chartres.), les druides donnèrent le signal de la révolte. Les marchands
romains de Genabum (Orléans.) furent les premiers à pâtir de cette sédition,
et furent massacrés par les Gaulois mécontents.
Par la suite, près de la moitié des peuples de Gaule (principalement du
centre et de l’est.) décidèrent de soutenir Vercingétorix.
Au
début de l’année 52 avant Jésus Christ, César se trouvait à Rome. C’est
alors qu’il apprit la révolte des Arvernes. Il décida alors de se rendre
immédiatement en Narbonnaise, un territoire que Vercingétorix avait prévu
d’envahir.
Par la suite, César et ses légions durent traverser les Cévennes, bien que
l’hiver soit rude et la route très enneigée (ces montagnes du sud est du
massif central séparaient la Narbonnaise du territoire arverne.).
Par la suite, César décida de marcher vers le nord, à la rencontre de ses
légions stationnées au pays des Senons (ils vivaient aux alentours de
l’actuelle ville de Sens.). Une fois la jonction faite, César et ses hommes
se dirigèrent vers Genabum. Là, en représailles du massacre des marchands
romains, les légionnaires prirent la ville, la pillèrent, et firent
prisonniers les habitants.
Vercingétorix décida alors d’attaquer les soldats romains, mais il se rendit
vite compte que ses troupes ne pouvaient rivaliser contre celles de César.
Il changea donc de stratégie, utilisant la tactique de la guérilla : en
effet, les légionnaires s’enfonçaient chaque jour un peu plus en plein
territoire ennemi. L’objectif était donc d’affamer les Romains, en
détruisant tout sur leur passage.
Vercingétorix mit alors son plan à exécution, et incendia tous les villages
qui se trouvaient sur la route des Romains. Il tenta en outre de se
rapprocher des Éduens[37],
qui hésitaient alors sur le camp à choisir.
Cependant, cette politique de la terre brûlée n’était pas du goût de tous
les Gaulois. En effet, les Bituriges, qui s’étaient alliés à
Vercingétorix, le supplièrent d’épargner Avaricum (Bourges.). Cette cité
était un des greniers à blé de la Gaule. Si César s’en emparait, permettant
à ses troupes de se ravitailler, le plan de Vercingétorix tombait à l’eau.
Finalement, Avaricum fut épargnée.
César prit alors la ville d’assaut. Après 27 jours de siège, la cité tomba
entre les mains des Romains. Les Gaulois ne parvinrent pas à incendier leurs
réserves, et les légionnaires mirent ainsi la main sur des tonnes de blé et
de fourrage.
Le siège d'Avaricum, par
Paul Lehugeur, XIX° siècle.
Par la suite, César décida de marcher sur la capitale des Arvernes :
Gergovie.
Vercingétorix, suite à la chute d’Avaricum, repartit au sud, en direction de
Gergovie. Il suivit le cours de l’Allier, suivi de près par César. Les
Gaulois tentèrent alors de ralentir la marche des Romains en coupant les
ponts derrière eux.
Finalement, Vercingétorix et ses hommes parvinrent à rejoindre Gergovie, où
ils s’y enfermèrent. La capitale des Arvernes était bâtie sur une montagne
difficile à escalader, et de nombreuses sentinelles gauloises avaient été
postées sur les sommets entourant la ville. En outre, les convois de
ravitaillement des Romains étaient sans cesse attaqués, conformément aux
ordres de Vercingétorix. Pour finir, les Éduens, qui hésitaient toujours sur
la marche à suivre, avaient décidé de ne plus fournir d’aide aux Romains
(César se rendit alors auprès d’eux, exigeant d’eux des hommes et des
vivres.).
César s’aperçut alors d’un point faible dans la défense des Gaulois. En
effet, un secteur du mur d’enceinte était moins protégé qu’ailleurs. César
décida de faire une diversion : il demanda à une petite partie de ses
troupes de se faire repérer par les Gaulois, alors que le reste devait
attaquer le point faible par surprise.
Cependant, la ruse de César fut éventée, et les Gaulois se ruèrent sur les
légionnaires. Le précieux effet de surprise n’étant plus, la retraite fut
donc sonnée. Cependant, les légionnaires ne voulurent pas rebrousser chemin
(peut être n’entendirent ils pas ?), et continuèrent à se battre sous les
remparts. Les Gaulois eurent alors vite raison d’eux. César fit donc appel
aux cavaliers Éduens afin de faire diversion, mais cela ne fit qu’augmenter
la confusion : en effet, de nombreux légionnaires confondirent les hommes de
Vercingétorix et les Éduens.
A
l’issue de la bataille, les Romains eurent à déplorer la perte de 700
légionnaires et 46 centurions.
Par la suite, César tenta d’affronter Vercingétorix en bataille rangée, mais
celui-ci refusa le combat. En outre, les Éduens, que César avait
jusque là réussi à maintenir dans l’alliance romaine, décidèrent de
rejoindre le camp des insurgés.
César se retira donc, et se rendit au pays des Sénons, rejoindre le reste de
son armée, commandée par le général Titus Labienus. Par la suite, il
recruta des cavaliers germains, et ordonna que ses légions se retirent en
Narbonnaise (l’objectif était alors d’y lever de nouvelles troupes afin de
mieux lutter contre les insurgés.).
Cependant, Vercingétorix ne l’entendit pas de cette oreille. Il décida alors
d’attaquer par surprise l’armée romaine, alors que cette dernière était en
ordre de marche[38].
Le
plan de Vercingétorix aurait sans doute réussi, si César n’avait pas engagé
de mercenaires germains. Ces derniers chargèrent alors les Gaulois, et les
fit reculer.
Vercingétorix décida alors de se retirer dans l’oppidum d’Alésia, une
forteresse réputée inviolable. L’objectif était de faire attaquer César,
tenir, puis finalement prendre les Romains à revers grâce à l’aide des
alliés. Vercingétorix pénétra dans la forteresse, alors aux mains des
Mandubiens (il se trouvait dans les greniers de la cité des provisions
suffisantes pour soutenir un siège de 30 jours.).
Selon les sources dont nous disposons aujourd’hui, César avait sous ses
ordres 40 000 fantassins et 10 000 cavaliers. Vercingétorix, quant à lui,
était à la tête d’une armée de 80 000 fantassins et 15 000 cavaliers.
César fit alors ériger des palissades. L’une servant à se protéger des
assauts des assiégés, l’autre servant à se protéger contre toute attaque
extérieure. Il fit aussi creuser des tranchées et placer de nombreux pièges
tout autour d’Alésia.
Le
siège commençait à prendre mauvaise tournure pour les insurgés. Après avoir
tenté quelques assauts, les Gaulois se rendirent compte que la situation
n’était plus la même qu’à Gergovie. Les insurgés, afin d’économiser la
nourriture, décidèrent de faire sortir les Mandubiens de la cité, accompagné
par leurs femmes et leurs enfants. César ne voulut pas s’embarrasser avec
eux, et décida qu’ils resteraient entre les lignes.
A
plusieurs reprises, Vercingétorix et ses hommes tentèrent de faire une
sortie, employant des échelles pour passer au dessus des pièges, mais sans
succès.
Le courage gaulois, par
François GERARD, vers 1830, musée du Louvre, Paris.
En septembre, une armée de secours de 60 000
hommes arriva, sous le commandement d’un cousin de Vercingétorix, nommé
Vercassivellaunos, Ce dernier attaqua alors le camp romain par le nord
(défendu par Labienus.), tandis que les assiégés sortirent de la ville. Ces
derniers parvinrent alors à combler les fossés, puis tentèrent l’escalade
des abrupts, après en avoir chassé les défenseurs. Au nord, les Gaulois
étaient en train de lutter contre les légionnaires, lorsqu’ils s’aperçurent
qu’ils furent attaqués par César et les Germains sur leurs arrières.
Le siège d'Alésia, par Paul
Lehugeur, XIX° siècle.
Les insurgés, attaqués sur deux fronts, prirent
alors la fuite. Les Gaulois composant l’armée de secours tentèrent eux aussi
de fuir, et Vercassivellaunos fut capturé. Vercingétorix, quant à lui,
ordonna à ses troupes de reculer.
Le lendemain matin, Vercingétorix fit sa reddition
à César, déposant ses armes aux pieds du vainqueur[39].
Vercingétorix jette ses armes aux pieds de Jules César,
par Lionel Noël ROYER, 1899.
Ce dernier se révéla implacable : tous les Gaulois présents dans la cité
furent réduits à l’esclavage (chaque soldat de César reçut d’ailleurs un
Gaulois comme esclave.).
e)
La dernière année de guerre : cependant, en 51 avant Jésus Christ,
soit un an après la reddition de Vercingétorix à Alésia, de nouveaux
affrontements eurent lieu. Deux chefs gaulois, Lucterius et
Drappès, toujours en lutte contre Rome, se réfugièrent dans l’oppidum
d’Uxellodunum (une forteresse située dans l’actuel Quercy.).
La situation devenant difficile, César décida
alors d’intervenir. Plutôt que de tenter d’affamer les rebelles (des espions
gaulois l’informèrent qu’Uxellodunum avait d’importantes provisions de
blé.), César décida plutôt de les assoiffer : ne pouvant détourner la
source, César décida alors de poster des archers à l’endroit où les insurgés
venaient chercher de l’eau. Les rebelles décidèrent alors de lancer
plusieurs attaques contre les Romains placés là, mais sans succès. En outre,
César parvint à faire tarir la source, détournant les ruisselets qui
l’alimentaient, grâce à la construction de canaux souterrains.
Privés d’eau, les insurgés d’Uxellodunum
décidèrent donc de se rendre. César fut alors sans pitié : il trancha le
poing de tous ceux qui avaient porté les armes contre les Romains.
Quant aux deux chefs Gaulois, leur sort ne fut pas
meilleur : Drappès mourut en prison, et Lucterius fut livré aux Romains par
le chef Arverne Epasnactos, chez lequel il s’était réfugié.
La guerre des Gaules prenait fin. Peu de temps
après, César publia ses mémoires, un ouvrage nommé de Bello Gallico[40]
(Commentaires sur la guerre des Gaules.).
14° La situation politique à Rome, l’expédition
de Crassus contre les Parthes (56 à 52 avant Jésus Christ) – Alors que
César guerroyait en Gaule, à Rome, Crassus et Pompée étaient une nouvelle
fois élus consuls (à noter que l’année passée, en 56 avant Jésus Christ, les
trois hommes avaient renouvelé le triumvirat.).
Crassus, qui désirait lui aussi acquérir une plus
grande gloire militaire, comme était en train de le faire César, réussit à
obtenir la province de Syrie (pour une durée de cinq ans.).
En 53 avant Jésus Christ, il décida de s’en
prendre aux Parthes, et franchit alors l’Euphrate. Peu de temps après, les
Romains affrontèrent leurs adversaires au cours de la bataille de Carrhes.
Crassus avait sous ses ordres près de 40 000
fantassins et un millier de cavaliers gaulois (commandés par son propre
fils, Publius Licinius Crassus[41].).
En face, le général Parthe Surena était à la tête d’une armée
comptant 9 000 archers à cheval et 1 000 cavaliers lourds (les
cataphractes.).
Crassus, abandonné par ses alliés autochtones,
lança néanmoins l’assaut. Son fils Publius, à la tête de la cavalerie
gauloise, décida de poursuivre les archers montés parthes qui les
attaquaient. Ces derniers firent mine de reculer, puis, après avoir emmené
les Romains là où ils le souhaitaient, ils leur firent face. Les auxiliaires
gaulois furent alors tous massacrés, et Publius décida de se suicider pour
ne pas tomber vivant entre les mains des Parthes.
Crassus, constatant le désastre, décida de se
retirer à Carrhes, abandonnant derrière lui les légionnaires blessés. Les
Parthes suivirent leur ennemi de près, massacrant les blessés et les
retardataires.
Crassus et ses hommes, assiégés, décidèrent de se
retirer dans les montagnes, à la faveur de la nuit. La confusion fut grande,
et de nombreux Romains s’égarèrent. Certains légionnaires parvinrent à
occuper une position solide dans la montagne, mais durent faire rebrousse
chemin pour porter assistance à leurs compagnons égarés.
Surena décida alors d’éliminer le commandement
romain afin que les légionnaires soient livrés à eux-mêmes : dans cette
optique, il attira Crassus et ses officiers dans une entrevue. S’emparant de
lui, il le fit attacher sur une table, et ordonna à ce qu’on verse de l’or
en fusion dans la bouche du Romain[42].
Puis Surena fit exécuter les officiers romains.
Privés de leurs chefs, certains légionnaires se
rendirent, d’autres tentèrent de fuir. Au final, 20 000 légionnaires furent
tués, 10 000 furent capturés. L’expédition fut un sanglant échec.
Par la suite, Surena envoya par la suite la tête
de Crassus au roi des Parthes, Arsace
XIV Orodes I[43].
Le royaume parthe (vers 60 avant Jésus
Christ).
Suite à la mort de Crassus, Pompée se fit élire
consul unique en 52 avant Jésus Christ. Ce dernier associa alors au pouvoir
son beau père, Metellus Scipion (de son vrai nom Quintus Caecilius
Metellus Pius Scipio Nasica.).Ce dernier était un ennemi de César.
Façade de la cour du palais d'Assur, I°
siècle avant Jésus Christ, Pergamon museum, Berlin.
15° Nouvelle guerre civile, César
contre Pompée (49 à 44 avant Jésus Christ) – En 49 avant Jésus Christ,
Crassus étant mort, Pompée se retrouvait confronté à César. Cependant, ce
dernier était auréolé d’un prestige bien plus grand, sachant qu’il avait
conquis la Gaule chevelue, au prix de huit années de guerre. Pompée et ses
partisans, bien qu’ayant le pouvoir à Rome, étaient néanmoins menacés par la
montée en puissance de César. Ce dernier, quant à lui, voulut se présenter à
la charge de consul, son proconsulat en Gaule étant sur le point de prendre
fin. Les sénateurs ordonnèrent alors à César de licencier ses légions et de
rentrer à Rome seul, s’il voulait se présenter au consulat.
a) César rentre en Italie à la tête de ses
légions (49 avant Jésus Christ.) : à la tête de son armée, César
progressa alors jusqu’au Rubicon, un petit fleuve servant de limite entre la
Gaule cisalpine et l’Italie. Hésitant sur la marche à suivre, César savait
qu’il serait considéré comme sacrilège s’il franchissait le pont à la tête
de son armée. C’est alors qu’un jeune berger s’empara de la trompette d’un
soldat, et traversa le fleuve. César y vit là un présage, et prononça les
mots : « Allons où nous appellent les signes des dieux et l’injustice de nos
ennemis. Alea Jacta est » (ce qui signifie ‘le sort en est jeté’.).
César franchissant le Rubicon, par Paul
CHEVANARD, vers 1848-1852, musée des beaux-arts de Lyon, Lyon.
César rentra alors dans Rome sans difficulté,
Pompée ayant préféré prendre la fuite (ce dernier se retira alors en
Grèce.). Metellus Scipion, nommé gouverneur de Syrie, s’y rendit aussitôt.
Enfin, Cicéron, rentré de Cilicie l’année passée (50 avant Jésus Christ.),
décida de se réfugier à Salonique (bien que César tenta de le retenir.). Les
Romains acclamèrent alors César, et ce dernier se fit proclamer dictateur
pour un an, avec Marcus Antonius (francisé en Marc Antoine.)
comme maître de cavalerie. En moins de deux mois, César se rendit maître de
toute l’Italie, de nombreuses cités lui ouvrant leurs portes.
Statue de César, par Nicolas COUSTOU,
début du XVIII° siècle, musée du Louvre, Paris.
b) Premiers affrontements en Hispanie :
cependant, César préféra s’attaquer aux partisans de Pompée en Hispanie
avant de se rendre en Grèce, où son rival s’était réfugié. Il commença par
s’attaquer à Massilia (Marseille.), qui lui refusait le passage (la cité
était favorable à Pompée.). Assiégeant la ville, il confia la suite des
opérations à ses subordonnés. Par la suite, il passa en Hispanie,
réussissant à vaincre les pompéiens à Lérida. Il reçut alors la soumission
de l’Hispanie Ultérieure. Peu après, il prit le chemin du retour, et reçut
au passage la soumission de Massilia.
Les alliés de César, commandés par le propréteur
Caius Scribonius Curion, parvinrent pendant ce temps à s’emparer de
la Sicile. Ils chassèrent alors le gouverneur de l’île, Caton d’Utique,
partisan de Pompée. Peu de temps après, Curion partit à l’assaut des
pompéiens réfugiés en Afrique. Cependant, ces derniers, alliés au roi
Juba
I°, attaquèrent les troupes de Curion alors qu’elles étaient en ordre de
marche. Les pompéiens infligèrent alors une lourde défaite à leurs
adversaires.
Buste de Juba I°, musée
du Louvre, Paris.
c) Lutte contre Pompée en Grèce, la bataille de
Pharsale (48 avant Jésus Christ.) : en 48 avant Jésus Christ, César et
ses légions débarquèrent en Épire, tentant d’encercler Pompée à Dyrrachium.
Cependant, ce dernier parvint à s’enfuir, et se réfugia en Thessalie. César
décida alors de le suivre, et leurs deux armées s’affrontèrent au cours de
la bataille de Pharsale.
La bataille de Pharsale, enluminure issue
de l'ouvrage Chronique dite de Baudouin d'Avesnes,
Belgique, Flandre, XV° siècle.
César avait alors sous ses ordres 20 000
fantassins, ainsi qu’une dizaine de milliers d’auxiliaires Gaulois et
Germains (dont 2 000 cavaliers.). Pompée, de son côté, était à la tête d’une
armée comptant 30 000 fantassins, ainsi qu’une dizaine de milliers
d’auxiliaires (dont 7 000 cavaliers.). Pompée partagea le commandement avec
Metellus Scipion, qui avait réussi à lever une armée, alors qu’il se
trouvait en Syrie.
Pompée, confiant grâce à l’avantage que lui
conférait sa supériorité numérique en cavalerie, décida d’attaquer l’aile
droite de César, là où se trouvait la légion préférée de son rival (il
s’agissait de la légion X equestris, composée de vétérans de la
guerre des Gaules.). Les cavaliers de Pompée s’approchèrent de leur
objectif, mais ne chargèrent pas. En effet, Pompée pensait qu’il valait
mieux laisser les légionnaires de César se fatiguer à courir vers leur
ennemi. Cependant, ces derniers éventèrent la ruse de Pompée, et
s’arrêtèrent à mi-chemin, en profitant pour se réorganiser.
Pompée lança alors l’assaut. Ce dernier parvint,
dans un premier temps, à faire fuir la cavalerie ennemie, mais ses propres
cavaliers furent aussi repoussés : en effet, César avait donné l’ordre à ses
légionnaires de frapper les cavaliers de Pompée au visage. Ces derniers, qui
étaient pour la plupart de jeunes mercenaires, ne voulant pas prendre le
risque d’être défigurés, décidèrent alors de fuir.
Par la suite, l’aile droite de César attaqua à
revers le flanc gauche de l’armée de Pompée. La cavalerie de ce dernier ne
pouvait plus lui être d’aucune aide, cette dernière ayant fui la bataille
(César demanda d’ailleurs à ses cavaliers de la poursuivre.).
Pompée fut donc contraint de fuir une nouvelle
fois. Metellus Scipion, de son côté, décida de gagner l’Afrique. Quant à
Cicéron, il abandonna le parti pompéien suite à la bataille de Pharsale, et
rentra à Rome.
d) César en Égypte (48 à 47 avant Jésus Christ.) :
Pompée se réfugia donc en Égypte, près d’Alexandrie. Il fut alors assassiné
par le jeune roi d’Égypte, Ptolémée XIII
Dionysos[44]
(ce dernier n’était cependant qu’un roi fantoche, manipulé par ses
ministres, qui pensaient rentrer dans les bonnes grâces de César en
éliminant son rival.).
L'assassinat de Pompée, par Boccace,
enluminure issue de l'ouvrage de casibus, France, XV°
siècle.
César, qui suivait de près son rival, fut
consterné en apprenant son décès. Ce dernier rencontra alors Cléopâtre
VII, la sœur de Ptolémée XIII. César fut alors subjugué par son charme
et par sa culture (cette dernière parlait plus de sept langues, dont le
grec, l’égyptien, l’éthiopien, l’arabe, etc.).
Buste de Cléopâtre VII, vers 40 avant Jésus Christ, Altes museum, Berlin.
Il faut cependant savoir que Cléopâtre VII avait
été mariée à son frère par leur père, Ptolémée XII Aulète. Cependant,
les ministres de Ptolémée XIII, jugeant néfaste l’influence qu’avait
Cléopâtre VII sur le jeune roi, décidèrent de l’exiler (cette dernière se
réfugia en Syrie en 49 avant Jésus Christ.).
César, qui souhaitait que la paix règne en Égypte, tenta de réconcilier
Ptolémée XIII et Cléopâtre VII (à la fin de l’année 48 avant Jésus Christ.).
Cependant, cette tentative de rapprochement fut finalement un échec, car
Ptolémée XIII n’était guère impressionné par les effectifs de l’armée de
César (à peu près 7 000 hommes.). Au cours de l’hiver 47 – 46 avant Jésus
Christ, le pharaon assiégea alors les Romains retranchés dans Alexandrie.
Cependant, la chance fut malgré cela du côté de César : non seulement il
parvint à vaincre Ptolémée XIII, mais en outre, ce dernier mourut
accidentellement noyé en janvier 47 avant Jésus Christ.
César, qui se retrouvait en pratique maître de l’Égypte, décida de ne pas
annexer le pays (l’on ne sait aujourd’hui pas en quelle mesure Cléopâtre VII
influença sa décision.).
Cléopâtre
et César, par Jean Léon GEROME, 1866.
Néanmoins, César s’assura le contrôle militaire de
l’Égypte en y laissant trois légions, et laissa la dynastie lagide sur le
trône. Cléopâtre VII dut alors épouser un autre de ses frères, Ptolémée XIV Philopator II[45].
César remet
Cléopâtre sur le trône d'Égypte, par Pierre de CORTONE, vers 1637,
musée des beaux-arts de Lyon, Lyon.
e) Lutte contre Pharnace en Asie, la bataille de
Zéla (47 avant Jésus Christ.) : en juin 47 avant Jésus Christ, César
quitta l’Egypte pour se rendre en Asie. En effet, Pharnace, le fils de
Mithridate VI, avait décidé de se soulever contre Rome[46].
La
campagne fut de courte durée : au bout de trois jours, César écrasa Pharnace
à la bataille de Zéla. C’est à cette occasion qu’il écrivit ces mots
au sénat : « veni, vidi, vici » (je suis venu, j’ai vu, j’ai
vaincu.).
f) Lutte contre les pompéiens d’Afrique, la bataille de Thapsus (46 avant
Jésus Christ.) :L’année suivante, en 46 avant Jésus Christ, César se
rendit en Afrique, ou son collègue Curion avait été vaincu par les
pompéiens. Ces derniers étaient commandés par Metellus Scipion et Caton
d’Utique, qui s’étaient rendus en Afrique suite à la bataille de Pharsale.
Caton d’Utique, qui était le petit fils de Caton l’ancien, était un ennemi
de César (il avait refusé que l’on confie à ce dernier le commandement en
Gaule pour cinq années.). Sans être un pompéien (il s’était présenté contre
des pompéiens aux élections consulaires.), Caton d’Utique se battait pour
préserver la vieille république.
Les deux armées ennemies s’affrontèrent au cours de la bataille de Thapsus.
César, bien qu’à la tête d’une armée inférieure en nombre, parvint à prendre
l’avantage sur les pompéiens et les troupes du roi Juba I°.
Suite à cet affrontement, Caton se réfugia à Utique et décida de se
suicider. Avant de se poignarder, il lut le Phédon, un ouvrage de
Platon consacré à l’immortalité de l’âme.
Caton
d'Utique lisant le Phédon avant de se donner la mort, sculpture de Jean
Baptiste ROMAN et François RUDE, XIX° siècle, musée du Louvre, Paris.
Quant à Metellus Scipion, il
décida de gagner l’Hispanie. Cependant, des vents contraires repoussèrent sa
flotte contre les côtes africaines. C’est alors qu’il rencontra une flotte
composée de partisans de César. Acculé, Metellus Scipion préféra se
suicider.
César, quant à lui, après avoir annexé la Numidie de Juba I°, retourna à
Rome. Il fut alors nommé dictateur pour 10 ans.
g)
Lutte contre les fils de Pompée en Hispanie, la bataille de Munda (46 à
45 avant Jésus Christ.) : en 45 avant Jésus Christ, César retourna en
Hispanie, car de nouveaux troubles agitaient alors la région.
L’année précédente, en 46 avant Jésus Christ, le proconsul installé par
César en Hispanie Ultérieure fut chassé par des vétérans de l’armée de
Pompée. Par la suite, ces derniers furent rejoints par Gnaeus Pompeius
(francisé en Pompée le Jeune.) et Sextus Pompeius, les deux
fils de Pompée (accompagnant leur père dans sa fuite, ils luttèrent contre
les partisans de César. Puis, peu de temps après la défaite de Thapsus, il
décidèrent de se rendre en Hispanie.). Ils y furent rejoints par Labienus,
qui avait décidé de rejoindre le camp des pompéiens, dès le début de la
guerre civile (il avait pourtant été un des principaux généraux de César au
cours de la guerre des Gaules.). Suite à la défaite de Pharsale, il s’était
rendu en Afrique, mais, après la défaite de Thapsus, il gagna l’Hispanie
Ultérieure.
César arriva dans cette région au cours de l’hiver 46 avant Jésus Christ.
Labienus conseilla alors à Pompée le Jeune de ne pas attaquer les troupes de
César en bataille rangée. Cependant, ce dernier parvint à s’emparer de
quelques cités, et de nombreux Ibères, alliés aux pompéiens, commencèrent à
rejoindre le camp de César.
Pompée le Jeune décida alors d’attaquer, en mars 45 avant Jésus Christ. Les
deux armées s’affrontèrent dans le sud de l’Hispanie, au cours de la
bataille de Munda (du nom de la cité qui se trouvait non loin du lieu de
l’affrontement.).
César était à la tête d’une armée de 40 000 hommes et de 8 000 cavaliers,
alors que Pompée le jeune rassemblait sous ses ordres 70 000 hommes et 6 000
cavaliers.
Les pompéiens s’étaient placés au sommet d’une colline, et occupaient une
bonne position défensive. César tenta de les en déloger, en vain. Il décida
donc de faire charger son armée.
César prit le commandement de l’aile droite, où se trouvait la légion X
equestris, sa préférée. Les soldats qui la composaient étaient des
vétérans de la guerre des Gaules, combattants aguerris, et parvinrent donc à
repousser l’aile gauche des pompéiens. Voyant cela, Pompée le Jeune décida
de retirer une légion de son aile droite pour renforcer son aile gauche.
C’est à ce moment là que César lança sa cavalerie sur l’aile droite
affaiblie des pompéiens (les Romains furent accompagnés par le roi Bogud
de Maurétanie et ses cavaliers, alliés de César.). Labienus, voyant la
manœuvre de l’ennemi, décida d’aller à leur rencontre. Cependant,
l’infanterie de Pompée de Jeune, croyant que la cavalerie fuyait, fut prise
de panique.
Les hommes de César firent alors des ravages dans les rangs des pompéiens.
30 000 d’entre eux moururent, dont Labienus (César lui fit cependant rendre
les honneurs funéraires.). Les fils de Pompée, quant à eux, parvinrent
néanmoins à s’échapper.
César, de son côté, n’avait perdu qu’un millier d’hommes.
Suite à cet affrontement, César confia le siège de Munda à ses généraux, et
partit assiéger Cordoue. La ville se rendit, ainsi que Munda peu de temps
après. En outre, la flotte pompéienne fut coulée par des partisans de César.
Quant à Pompée le Jeune, il fut arrêté et exécuté pour trahison.
Son frère Sextus Pompée, par contre, parvint à s’enfuir.
16° César maître de Rome (45 à 44 avant Jésus
Christ) – Revenu à Rome, César célébra un nouveau triomphe, et fut nommé
dictateur à vie (il en profita pour augmenter le nombre de sénateurs, qui
passèrent de 600 à 900 membres. En grossissant les rangs du sénat, César
réduisait cet organe à l’impuissance, sachant très bien que tous les
sénateurs ne parviendraient plus à s’entendre comme auparavant.).
César, devenu le maître de Rome, ne s’en montra pas indigne. Tout d’abord,
contrairement à Sylla, il ne se lança pas dans une politique de
proscriptions[47],
mais décida de pardonner à ses ennemis (nous pouvons prendre Cicéron comme
exemple. En effet, ce dernier prit d’abord parti pour les pompéiens, mais se
rangea ensuite du côté de César sans que ce dernier ne lui en tienne
rigueur.).
Rome au temps de César, vue prise du mont Coelius, gravure publiée dans Le
journal
illustré, 1867.
En
outre, César lança d’importantes réformes : il réorganisa l’administration,
fonda de nouvelles colonies en Gaule, en Hispanie et en Afrique (il
distribua à cet effet des terres à ses vétérans.), se lança dans une
politique de grands travaux pour lutter contre le chômage (construction d’un
nouveau forum, agrandissement du cirque, mise en place d’une route entre le
Tibre et l’Adriatique, rénovation du port d’Ostie, etc.), réforma le
calendrier romain (il élabora le calendrier julien[48],
comptant 365 jours, dont une année de 366 tous les quatre ans. César étant
né en juillet, l’on baptisa ce mois en son honneur.), etc.
Le forum de César, Rome.
Le temple de Vénus Génitrix, Rome
(rappelons que César disait descendre d'Enée, fils de Vénus.).
Calendrier lunaire romain (en haut) et sa
reconstitution (en bas), vers 70 avant Jésus Christ, musée
national de Rome, Rome (à noter qu'on peut y voir les 12 mois de l'année,
plus un 13° mois intercalaire, le nombre de jours par mois étant inscrit en
chiffres romains en bas de chaque colonne. Les jours de la semaine sont au
nombre de huit, que l'on retrouve sur la moitié gauche de chaque colonne, de
A à H. Les inscriptions en rouge correspondent à des fêtes religieuses).
Rome et les États de Méditerranée, 44
avant Jésus Christ (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de
faire un zoom).
17° L’assassinat de César (15 mars 44 avant Jésus Christ) –
Cependant, un groupe de sénateurs, qui n’avaient fait envers César
qu’une soumission théorique, virent d’un mauvais œil la montée en puissance
du dictateur. Ces derniers, attachés à la république, et ne voulant pas d’un
roi à Rome, décidèrent de comploter contre César.
Brutus jurant la mort de César, sculpture de
Guillaume DARDEL, XVIII° siècle, musée Carnavalet, Paris.
Le
jour des ides de mars (15 mars 44 avant Jésus Christ.), César devait se
rendre au sénat. Cependant, Calpurnia, son épouse tenta de l’en
dissuader : elle lui confia qu’elle avait vu en rêve le fronton de sa maison
s’écrouler, et César baigner dans son sang, poignardé. Ce dernier n’en tenu
cependant pas compte, et se rendit au sénat.
S’asseyant, César fut alors entouré par les conjurés, une soixantaine
d’hommes. Faisant mine de lui rendre hommage, l’un des assassins saisit
César par les épaules pendant qu’un autre conjuré le frappa avec son
poignard. César se leva, et se voyant ainsi entouré, se voila la tête, et
fit glisser les plis de sa toge jusqu’au bas de ses jambes. Percé de 23
coups de poignards[49],
César tomba dignement. Voyant son fils adoptif, Marcus Junius Brutus[50],
dans les rangs des conjurés, il prononçant les mots « καὶ σὺ
τέκνον », ce qui signifie ‘toi aussi mon fils’
(à noter que le grec était la langue de l'aristocratie ; dans le cas de
César, il s'agissait de sa langue maternelle.).
L'assassinat de César, par Jean Léon GEROME, 1867.
Cependant, la conjuration ne porta pas ses
fruits : suite à la mort de César, Octave (fils adoptif et petit neveu du
défunt dictateur.) et Marc Antoine (qui était le maître de la cavalerie de
César.) décidèrent de châtier les coupables. Et, une fois ceci fait, les
deux hommes s’affrontèrent pour savoir à qui reviendrait l’héritage de
César…
[1]
On appelait les optimates les Romains les plus conservateurs
(souvent de riches sénateurs.), les populares, quant à eux,
issus souvent de la plèbe, étaient favorables à la mise en place de
réformes.
[2]
Voir à ce sujet le 4, section III, chapitre troisième, histoire
de la Rome antique.
[3]
L’on appelait ager publicus les terres mises à la disposition
des familles romaines (il s’agissait souvent de terres confisqués
aux pays vaincus par Rome.). Les colons qui vivaient sur ces terres
devaient payer soit le vectigal (une redevance en nature.),
soit le stipendium (une redevance en espèces.).
[4]
Pour en savoir plus sur les pouvoirs des tribuns de la plèbe,
reportez vous au 1, section II, chapitre deuxième, histoire de la
Rome antique.
[5]
Pour en savoir plus sur la charge de grand pontife, voir le 2,
section III, chapitre premier, histoire de la Rome antique.
[6]
Pour en savoir plus sur les comices centuriates, voir le 2, section
I, chapitre deuxième, histoire de la Rome antique.
[7]
Pour plus de détails sur cet évènement, reportez vous au 1, section
I, chapitre troisième, histoire de la Rome antique.
[8]
Les licteurs étaient les gardes du corps des magistrats romains.
Plus la charge était prestigieuse, plus il y avait de licteurs.
[9]
Il était le petit fils de Paul Emile le Macédonien, et un des
descendants de Quintus Fabius Maximus, surnommé le Cunctator. Ce
dernier s’était rendu célèbre grâce à ses techniques de guérilla,
mises en place pour lutter contre Hannibal, au cours de la deuxième
guerre punique. Pour en savoir plus sur ce personnage, reportez vous
au 6, section III, chapitre troisième, histoire de la Rome
antique.
[10]
On peut cependant douter de la véracité de tels chiffres.
[11]
A noter que la famille de Marius ne possédait pas de cognomen.
Rappelons que le nom romain complet se composait de trois parties :
le praenomen (le prénom.), le nomen (le nom de
famille.), et le cognomen (à l’origine, il s’agissait d’un
surnom donné à une personne, qui par la suite restait dans la
famille.). Il se pouvait aussi qu’un nouveau surnom soit apposé au
cognomen, suite à une victoire militaire, par exemple (comme
ce fut le cas pour Scipion l’Africain, de son vrai nom Publius
Cornelius Scipio, surnommé Africanus.). Si deux membres
d’une même famille portaient le même nom complet, l’on ajoutait
Major ou Minor à la fin du nom (le vrai nom de Scipion
Emilien était Publius Cornelius Scipio Africanus Minor.).
Les femmes, quant à elles,
recevaient comme nom le nomen féminisé de leur famille (Cornelius
devenait Cornelia, Claudius devenait Claudia, etc.).
[12]
Pour plus de détails sur la deuxième guerre punique et Massinissa,
voir le 6, section III, chapitre troisième, histoire de la Rome
antique.
[13]
Pour plus de détails sur la prise de Numance par Scipion Emilien,
voir le 7, section III, chapitre troisième, histoire de la Rome
antique.
[14]
A ce sujet, voir le 2, section IV, chapitre troisième, histoire
de la Rome antique.
[15]
A noter que la guerre sociale fut baptisée ainsi car elle tire son
nom du latin socius, qui veut dire ‘allié’. En effet, ce sont
les alliés de Rome qui se révoltèrent au cours de cette guerre.
[16]
Pour en savoir plus sur les droits et devoirs des citoyens romains,
voir le IV, chapitre deuxième, histoire de la Rome antique.
[17]
Pour en savoir plus sur la guerre contre Mithridate, reportez vous
au 7, section VIII, chapitre quatrième, histoire de la Grèce
antique.
[18]
Les proscriptions étaient mises en place lorsqu’un individu arrivé
au pouvoir décidait d’éliminer ses adversaires politiques
(cependant, les plus fortunés pouvaient eux aussi être visés, leur
richesse attirant la convoitise.). En règle générale, n’importe qui
pouvait éliminer un proscrit, sans être assigné en justice (il
fallait rapporter la tête de la victime pour recevoir une
récompense. D’autres peines, outre la mort, pouvaient frapper le
proscrit : absence de sépulture, abolition de la mémoire, exclusion
des fils et des petits fils de la cité, etc.).
[19]
Pour en savoir plus sur la guerre contre les pirates de Méditerranée
ou contre Mithridate VI, voir le 8 et 9, section IV, chapitre
troisième, histoire de la Rome antique.
[20]
A Rome, l’on célébrait la cérémonie du triomphe en l’honneur de
généraux romains qui avaient remporté une victoire contre l’ennemi
(le général défilait alors dans les rues de Rome à la tête de ses
troupes.). Lors du triomphe, les soldats avaient le droit de railler
leur général (l’objectif étant d’appeler le vainqueur à la
modestie.). Par contre, lorsque toutes les conditions n’étaient pas
requises, les généraux devaient se contenter d’une ovatio (ce
terme provient du mot ovin, car c’était ce type d’animal qui était
sacrifié lors de la cérémonie.).
[21]
Pour en savoir plus sur les magistratures romaines (dont celles de
censeur et de tribun de la plèbe.), reportez vous au 1, section II,
chapitre deuxième, histoire de la Rome antique.
[22]
L’imperium était le commandement suprême, généralement
accordé pour des provinces romaines.
[23]
Pour plus de détails sur Mithridate, voir le 7, section VIII,
chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.
[24]
Plus de détails sur la fin du royaume Séleucide en 7, section IX,
chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.
[25]
Pour plus de renseignements sur la guerre sociale et la deuxième
guerre civile, voir le 4, section IV, chapitre troisième,
histoire de la Rome antique.
[26]
Pour en savoir plus sur le cursus honorum, reportez vous au
1, section II, chapitre deuxième, histoire de la Rome antique.
[27]Verres, réfugié en Gaule, put
jouir en toute impunité de ses richesses jusqu’à sa mort, en 43
avant Jésus Christ. Il fut exécuté lors des proscriptions qui furent
ordonnées suite à la mort de César.
[28]
Pour en savoir plus sur la Lex Manilia, voir le 8, section
IV, chapitre troisième, histoire de la Rome antique.
[29]
Pour en savoir plus sur Enée et son aventure, voir le 1, section I,
chapitre premier, histoire de la Rome antique.
[30]
La Gaule chevelue désignait le territoire gaulois qui n’avait pas
été soumis par Rome. Cette zone était divisée en trois parties :
Aquitaine (correspondant approximativement notre Aquitaine
actuelle.), Belgica (une zone correspondant à la Belgique
actuelle, mais en bien plus grande.), Celtica (correspondant
à peu près au reste de la France actuelle, Suisse y compris.). A
noter que l’on trouvait au sud la Gaule narbonnaise et la Gaule
Cisalpine (des territoires conquis.), à l’est les frontières
marquaient la séparation entre la Gaule chevelue et la Germanie.
[31]
Pour en savoir plus sur les invasions des Cimbres et des Teutons,
voir le 4, section IV, chapitre troisième, histoire de la Rome
antique.
[32]
Suite à cet affrontement, les Suèves se retirèrent sur la rive
droite du Rhin. Ils donnèrent alors leur nom à cette région appelée
la Souabe.
[34]
Les oppida (au singulier oppidum.) étaient des petites
villes, bâties sur des lieux élevés (car plus facilement
défendables.). Fortifiées, les oppida étaient semblable à nos
chefs lieux actuels, concentrant pouvoir politique et économique à
petite échelle.
[35]
Les Romains avaient déjà eu affaire aux Arvernes lors de la conquête
de la Gaule Narbonnaise, en 122 avant Jésus Christ. Voir à ce sujet
le 3, section IV, chapitre troisième, histoire de la Rome antique.
[36]
C’est ici que l’on peut se poser des questions quant à la fiabilité
de la date de naissance de Vercingétorix, à savoir 72 avant Jésus
Christ. Ce dernier aurait rejoint la cavalerie auxiliaire de l’armée
romaine à l’âge de 13 – 14 ans ? Cela semble peu plausible.
[37]
A noter que c’est à l’appel des Eduens, alliés des Romains, que ces
derniers étaient rentrés en Gaule, déclenchant la guerre.
[38]
C’est ce qu’avait fait Hannibal à la bataille du lac Trasimène, lors
de la deuxième guerre punique. Pour en savoir plus sur ce conflit,
voir le 6, section III, chapitre troisième, histoire de la Rome
antique.
[39]
Vercingétorix fut étranglé dans sa cellule de la prison Mamertine en 46
avant Jésus Christ, après avoir participé au triomphe de César dans
les rues de Rome.
[40]
S’il est indéniable qu’il s’agissait là d’un ouvrage de propagande,
l’on ne peut considérer ce texte comme un tissu de billevesées : en
effet, les milliers d’hommes qui avaient participé à ce conflit
auraient alors révélé la supercherie, contredisant ouvertement
César. Vous pouvez consulter cet ouvrage dans la section littérature
latine du site.
[41]
A noter que ce dernier avait participé à une partie de la guerre des
Gaules.
[42]
Rappelez vous que Crassus était surnommé Dives (‘le riche’.)
en raison de son immense fortune personnelle.
[43]
La légende veut que les Parthes se soient servi de la tête de
Crassus au cours d’une représentation de la pièce d’Euripide : les
Bacchantes (vous trouverez cette œuvre dans la section
bibliographie/littérature grecque.). Vous pouvez aussi retrouver la
généalogie des souverains parthes dans la section
généalogies/histoire ancienne/dynasties des Parthes Arsacides.
[44]
Vous pouvez aussi retrouver la généalogie des souverains d’Egypte
dans la section généalogies/histoire ancienne/dynasties des Lagides.
Pour en savoir plus sur les dernières années de règne de la dynastie
des Lagides, reportez vous au 8, section IX, chapitre quatrième,
histoire de la Grèce antique.
[45]Néanmoins, en 46 avant Jésus
Christ, Cléopâtre VII se rendit à Rome à l’appel de César (elle
était sa maîtresse.), et y resta jusqu’à la mort de ce dernier, en
44 avant Jésus Christ.
[46]
A la fin de la troisième guerre mithridatique, Pharnace avait reçu
le gouvernement de la Crimée. Pour avoir plus de détails sur ce
conflit, reportez vous au 9, section IV, chapitre troisième,
histoire de la Rome antique.
[47]
Pour en savoir plus sur les proscriptions de Sylla, voir le 5,
section IV, chapitre troisième, histoire de la Rome antique.
[48]
A noter que le calendrier julien ne fut remplacé par le calendrier
grégorien (du nom du pape Grégoire.) qu’au XVI° siècle.
[49]
A noter que sur les 23 coups de poignards, seul le second fut
mortel.
[50]
César avait fait de Brutus son second successeur, au cas où Octave,
un autre de ses fils adoptifs, venait à mourir prématurément.