Lewon II le magnifique, qui régna 
	de 1187 à 1219, accrut la position de l’Arménie face aux Etats latins, 
	déstabilisés par la chute de Jérusalem.
	
	 
	
	            2° L’alliance avec 
	les Francs – Un an après Amaury de Chypre, Léwon le magnifique fut 
	couronné par un représentant du pape et un représentant de l’Empereur. La 
	suzeraineté n’avait beau être que théorique et temporaire, ce fut au cours 
	de cette période que les structures de l’Etat se francisèrent.  
	
	Ce dernier assura la défense de 
	la Cilicie contre l’invasion musulmane, et cette politique fut reprise par 
	son successeur, Hethoum I° (régnant de 1226 à 1269, il avait épousé 
	Isabelle, fille de Lewon II.). Ce dernier, en mariant sa fille avec le 
	prince d’Antioche, Bohémond VI, il fit de cette région un Etat satellite. 
	Héthoum souhaitait mettre en place une alliance entre l’Arménie, Antioche, 
	Tripoli, Chypre et les Mongols, afin de lutter contre les mamelouks 
	d’Egypte. 
	
	 
	
	Ce roi fut en effet le promoteur 
	de l’alliance franco-mongole. 
	
	Les Mongols, apparus sur les 
	rivages de la Méditerranée au cours du 
	XIII° siècle, étaient à la tête d'un Empire qui s’étendait de la mer de Chine à la Russie. 
	Cet immense royaume comportait néanmoins des 
	noyaux chrétiens, évangélisés par des Syriaques nestoriens. 
	
	Louis IX avait tenté de s’en 
	faire des alliés, mais le grand khan avait demandé à ce que le roi de France 
	devienne son vassal, ce que Saint Louis refusa. Par contre, Héthoum accepta 
	de reconnaître la suzeraineté mongole.
	
	Plusieurs campagnes, regroupant 
	Arméniens, Francs et Mongols furent des succès. C’est ainsi que fut pris 
	Alep et Damas. Cependant, ces campagnes furent entravées par les Francs 
	d’Acre, qui ouvrirent leurs frontières aux Egyptiens, qui battirent les 
	Mongols en 1260.
	
	Un changement radical dans la 
	politique des Mongols eut lieu en 1295, lorsque ces derniers se convertirent 
	à l’Islam.
	
	 
	
	            3° Les 
	institutions du royaume d’Arménie – Aux premiers siècles de notre ère, 
	l’Arménie était sous l’emprise de la Perse. Ces derniers créèrent en Cilicie 
	une monarchie décentralisée, où le roi avait (théoriquement.) sous sa 
	domination plusieurs grands seigneurs. Ce système disparut lors des 
	conquêtes byzantines et arabes.
	
	Lewon II, lorsqu’il monta sur le 
	trône, il exigea que tous les grands seigneurs, ainsi que ses 
	arrière-vassaux lui prêtent serment (cette monarchie ressemblait au système 
	féodal Normand.). Le roi introduisit aussi la fleur de lys sur ses 
	armoiries, et ses monnaies furent de type latin mais à légende arménienne.
	
	 
	
	            Les grands officiers 
	virent leur titre et leur mission changer sous l’influence latine. Au fil 
	des siècles, l’on assista à l’apparition des connétables, des chambellans, 
	etc. Il ne resta que deux offices d’origines byzantine : la fonction de 
	père du roi et de prince aîné.
	
	 
	
	            L’armée arménienne 
	n’était pas réduite à de faibles effectifs, contrairement 
	à celle des Etats francs, pouvant compter jusqu’à 100 000 hommes selon 
	les chroniques de l'époque, dont un 
	tiers de cavaliers. A noter que la cavalerie lourde arménienne était très 
	semblable à celle des chevaliers francs (l’équipement des Arméniens en 
	général ressemblait de plus en plus à celui des Latins.). 
	
	En outre, un réseau de 
	forteresses avait été élevé afin de protéger le pays. Une fois encore, la 
	défense de la frontière fut confiée à des ordres religieux militaires.
	
	 
	
	            4° La société, 
	commerce et religion en Arménie – Au fil du temps, il devint de plus en 
	plus difficile de distinguer la noblesse franque de la noblesse arménienne. 
	En effet, Lewon II fit modifier le nom des seigneurs arméniens : auparavant, 
	l’on rajoutait un ‘k’ au nom de famille, afin de nommer leur territoire. Par 
	la suite, on apposa le préfixe ‘de’ devant le nom du territoire, qui devint 
	le nom de famille. 
	
	La noblesse se francisa de plus 
	en plus, utilisant la législation franque, en organisant des tournois, 
	adoptant des rituels de bénédiction d’armes, et en étant parfois bilingues.
	
	 
	
	            En ce qui concerne le 
	commerce, l’Arménie accorda sous Lewon II d’importants privilèges 
	commerciaux à Venise et Gênes. En outre, de nombreuses colonies européennes 
	vinrent s’installer dans les villes arméniennes, en provenance de Pise, 
	Florence, le sud de la France, l’Aragon, etc. 
	
	L’Arménie commerça aussi avec 
	l’Asie Mongole (empruntant la route de la soie.). Ce royaume vit sa 
	place grandir, surtout après la chute des Etats latins.
	
	 
	
	            En ce qui concerne la 
	religion, les souverains d’Arménie préférèrent s’allier avec Rome plutôt 
	qu’avec Constantinople (au XII° siècle, l’Empereur Alexis Comnène lança des 
	persécutions contre les Arméniens.). 
	
	Les ordres mendiants 
	progressèrent en Arménie (Franciscains et Dominicains.) au XIII° siècle.
	
	
	Cependant, les relations 
	commencèrent à se faire plus conflictuelles lorsque la papauté fut exilée en 
	Avignon, au cours du XIV° siècle.