Loin d’être la référence absolue le site d’Alise-Sainte-Reine présente des
faiblesses non élucidées. Leur nature est à ce point irréelle qu’on hésite
d’abord à les admettre pour ce qu’elles sont : d’incroyables errements
auxquels on ne sait trop quel nom donner. Bien que leur simple énoncé
paraisse difficilement plausible il faut pourtant les prendre en compte, en
particulier :
- Le recours à des traductions erronées ou détournées de leur sens ;
- La déformation volontaire de textes et de documents ;
- Le trouble résultat des fouilles ;
- Les impossibilités géographiques et leurs conséquences cruciale ;
- Les carences inexpliquées de la datation.
1° Des traductions erronées ou détournées –
Dans la recherche historique, l’interprétation des textes anciens est une
source fréquente de polémiques insolubles. Les trois exemples cités ici
n’acceptent, eux, aucune interprétation. Ce sont des règles élémentaires de
linguistique ou de grammaire qui condamnent le site d’Alise-Sainte-Reine ou
mènent aux plus improbables inventions.
a) La
similitude supposée des deux noms, Alise et Alésia :
Eric d’Auxerre écrit au IXème siècle, des centaines d’années
après la conquête de la Gaule, un poème à la gloire de Sainte Reine,
patronne d’Alise. Exercice de style de l’époque, il veut associer un
événement connu à la ville qu’il célèbre. Il écrit qu’Alise est Alésia et en
fait une défaite de César. Peut-il faire autorité ? Evidemment non, mais la
tradition l’invoque et l’interprétation, même peu rationnelle,
est libre. La suite est autrement décisive.
Les travaux de M. Michel
Reddé ne traitent tout simplement pas ces points et reprennent la fausse
traduction de « chez » par « vers » et l’énumération imaginaire qui accorde
les deux jours nécessaires pour atteindre l’Alésia antique[7].
Ces fautes patentes sont nécessaires à la thèse officielle et la
condamnent. Dans le domaine de ces textes essentiels, si le débat est
clos, ce n’est pas en faveur des travaux de M. Michel Reddé ni de la
direction de l’archéologie.
2° La déformation volontaire de textes et de documents –
Nous avons vu des déformations portant sur la langue latine. Ce procédé
s’étend de façon plus large à des textes entiers. Elle atteint même les
propres écrits de M. Michel Reddé.
a) « La
réalité des descriptions littéraires antiques » :
ce sont ses propres textes que M. Michel Reddé interprète librement. Il note
dans son rapport qu’un fossé de 20 pieds situé à 120 m des retranchements
selon César est pour lui à plus de 600 m et qu’il ne fait pas les 20 pieds
annoncés ; que les pièges n’ont jamais été trouvés dans le bon ordre ;
ajoutons qu’il sont souvent différents de ceux décrits par César ; que les
distances entre les tours (systématiquement 24 m selon César) varient de 15
à 57 m ; que l’implantation des camps qu’il propose est dans la majorité des
cas en opposition avec les textes ; bref, que rien ne correspond. De ces
constatations et d’autres comparables écrites par lui-même il tire une
conclusion imprévisible : « La fouille d’Alésia permet de saisir
concrètement la réalité des descriptions littéraires antiques » ce qui veut
dire en bon français que les fouilles correspondent aux textes. Il vient
pourtant de démontrer le contraire.
b) Des
mesures qui ne se retrouvent pas dans les plans :
M. Michel Reddé indique dans le rapport de fouille la longueur des
retranchements de César. Sur un plan, il les trace en harmonie avec ce qu’il
affirme en être les restes. Or en relevant la longueur de ses tracés on
obtient un résultat différent de celle annoncée (enceinte intérieure :
César, 15 km - sur le plan, 12 ; enceinte extérieure : César, 21 km - sur le
plan, 15). L’écart total est de 9 km en moins sur les 36 donnés par César
soit un quart, ce qui est considérable[11].
M. Michel Reddé se réfère aux chiffres de César mais, sans le dire, ne les
reproduit pas dans son tracé : il commet une tromperie dans un document
officiel et surtout reconnaît ainsi qu’il ne peut pas situer les travaux
de César à Alise-Sainte-Reine sans les « arranger.» Il ne prouve qu’une
chose : ces restes d’ouvrages ne sont pas ceux de César.
c) Des
changements de manuscrits[12] :
une traduction
de César utilise de bout en bout les manuscrits jugés les meilleurs (dits
« alpha ») sauf pour un passage où elle est la seule connue à s’appuyer sur
des manuscrits de second rang (dits « béta ») sans le justifier. Pour tout
chercheur ce passage est donc à éviter. C’est pourtant dans ce texte mal
choisi que M. Michel Reddé va chercher des chiffres diminuant la dimension
des retranchements, ce qui les rend un peu moins irréels à
Alise-Sainte-Reine et un peu moins favorables au site du Jura. M. Michel
Reddé n’a pas faussé lui-même cette traduction mais il sait
professionnellement qu’elle est erronée. Il l’utilise quand même.
d)
Commentaire sur ces déformations des textes et des documents :
M. Michel Reddé tire une conclusion sans fondement de faits réels qu’il
confirme en voulant les nier, avouant ainsi que ses fouilles contredisent
César ; il annonce des chiffres et en reporte d’autres sur ses plans ; il
choisit une traduction provenant de manuscrits qui ne font pas référence… La
rigueur nécessaire à toute recherche est totalement absente de ces
pratiques. Ce sont purement et simplement des fraudes. Ce n’est pas
ainsi qu’un site peut être scientifiquement prouvé.
3° Le trouble résultat des fouilles –
La
direction de l’archéologie actuelle se présente en continuatrice des travaux
menés depuis Napoléon III. Ceci n’est pas sans risques car il pèse plus que
des doutes sur l’authenticité des découvertes faites sur le site d’Alises
Sainte Reine.
a)
Objets précieux, monnaies, poteries :
il fut prouvé que le statère d’or dit de Vercingétorix avait été trouvé non
lors des fouilles d’Alise-Sainte-Reine mais à Pionsat (Puy de Dôme) et
acheté lors d’une vente publique ; le canthare d’argent serait de l’époque
de Néron. La reconnaissance officielle de ces anomalies compromet évidemment
les autres résultats. Qu’on en juge :
Il saute aux yeux que ces quantités n’ont rien de « comparable » aux
centaines d’armes et de monnaies trouvées par Napoléon III. On allègue la
récupération systématique des moindres morceaux de métal sur les champs de
bataille : comment expliquer alors la présence de plusieurs centaines
d’armes (cachées depuis) en parfait état dans un seul fossé ? Et les
nombreuses monnaies trouvées sur place n’auraient-elles pas dû être
récupérées avant toute autre chose ? Qu’il se trompe ou veuille
tromper, M. Reddé ne fait pas là œuvre scientifique désintéressée : il
voudrait cacher qu’il n’a à peu près rien tiré de ses longs, énormes et
coûteux travaux et que leur résultat est d’une exceptionnelle indigence.
f)
Commentaire sur le trouble résultat des fouilles :
Napoléon III aurait eu la chance de tomber sur la seule zone intéressante ?
L’aurait-on aidé ? La question est devenus presque secondaire tant la
réponse est probable. Il y a au moins une fraude établie (le statère) et
nombre d’objets suspects, des monnaies anachroniques et inexplicables aux
armes cachées et aux poteries perdues. Les lieux de culte celtes sont
absents, les murs cyclopéens aussi. Quant aux retranchements mêlés de
plusieurs sièges, on ne voit pas ce qui en distinguerait certains comme
assurément attribuables à César alors qu’il est reconnu qu’ils ne sont ni
aux emplacements décrits ni aux dimensions précisées.
Les fouilles d’Alise-Sainte-Reine ne renforcent en rien la thèse officielle,
elles l’affaiblissent.
4° Les impossibilités géographiques et leurs conséquences cruciales –
a)
Présentation générale - un site contraire à tout ce qui est connu d’Alésia :
Les textes latins et grecs décrivent de façon détaillée le site de l’Alésia
antique en insistant sur les points qui intéressent les actions militaires.
Ces données sont résumées dans le tableau suivant dont nous verrons plus
loin comment il a été établi. Il permet d’apprécier si le site
d’Alise-Sainte-Reine correspond de près ou de loin aux informations
transmises par ces auteurs.
Géographie d’Alesia selon les textes |
Géographie d’Alise Sainte Reine |
A proximité de la Province Romaine |
A plus de 250 km |
Barrant le passage et imposant un siège |
Aisément évitable, aucun obstacle autour |
A une ½ étape d’une plaine (1er combat) |
A 60 km d’une plaine, donc bien trop éloignée |
Sur une hauteur élevée |
S’élève au maximum de 150 m |
Cernée à son pied même par deux rivières |
A distance, deux ruisseaux et une rivière |
Autour, des collines très rapprochées |
Collines les plus proches à 1,5 km |
Des pentes abruptes |
Une pente uniformément douce |
Devant, une plaine de 4,5 km de long enclavée par des collines |
Partout une vaste plaine nullement enclavée |
Au Nord, une colline imposante. Vers le sommet un camp romain placé
de façon décisive |
Au Nord une plaine où monnaies et armes devaient prouver la présence
d’un camp romain qui pourtant ne peut être qu’en hauteur |
Des escarpements escaladés par les Gaulois pour attaquer ce camp |
Aucun escarpement à escalader, et pourquoi escalader si le camp est
en plaine ? |
De formidables remparts jugés très anciens dès l’Antiquité. |
Un mur fortifié gaulois au mieux antérieur de peu à –52, donc récent
pour l’époque. |
Un périmètre de l’ordre de 15 km |
Un périmètre de 7 à 8 km |
Abritant en plus de ses habitants 90 000 hommes, 15 000 chevaux, du
bétail, des provisions, des prés… Manœuvres possibles. |
Abritant au mieux 40 000 hommes sans approvisionnements et ne
pouvant aucunement manœuvrer (entassement). |
D’importantes ressources en eau |
1 source, ruisseaux tenus par les Romains |
Le relief naturel accentué limite de beaucoup la dimension des
retranchements romains |
Le sol plat devant être entièrement enclos les travaux sont
incompatibles avec les effectifs |
Quand on reprend le tableau ligne à ligne non seulement les différences sont
évidentes mais surtout apparaissent des impossibilités logiques ou
techniques :
Il doit y avoir une grande colline au nord, c’est une plaine ;
Lors des combats, les Gaulois doivent escalader des escarpements, il n’y en
a pas ;
Etablir sur ce terrain plat et ouvert un double retranchement (un travail
pharaonique de 36 km de long) absorberait pendant le mois et demi
disponible, le calcul a été fait, un effectif au moins de moitié supérieur à
celui de l’armée de César ;
Concilier les manœuvres militaires décrites par les textes et une
topographie à ce point différente de ceux-ci mène à des impossibilités.
L’exposer entraînerait ici de trop longs commentaires. Notons seulement que
César écrit que pour attaquer son camp Nord, les Gaulois escaladèrent des
pentes abruptes. Il fut pourtant situé en plaine et ce fut la thèse
officielle un siècle durant.
b)
Le déplacement d’un camp romain et ses conséquences :
les soldats romains ne restaient pas jour et nuit sur leurs retranchements,
ils étaient répartis dans des camps. Leur implantation à Alise-Sainte-Reine
est un florilège d’impossibilités (lieux, dimensions…). C’est ainsi qu’à
grand renfort d’affirmations dogmatiques, le camp romain évoqué ci-dessus
fut situé en un lieu d’une éclatante invraisemblance. Cette
« interprétation » étant enfin avouée pour intenable, il fallut le déplacer
vers un lieu qui n’est guère meilleur, mais ce n’est pas là sa pire
difficulté : ce changement officiel a une conséquence redoutable : rendre
encore plus litigieux le produit des fouilles. C’est en effet au premier
emplacement supposé et uniquement là, que furent trouvées armes,
poteries et monnaies. Comment expliquer cette abondance en un endroit
reconnu enfin comme étant hors des lieux avérés des combats sans
évoquer une fraude générale ?
- La
congeries armorum :
pour esquiver la question on invoque
un rite barbare ou celte, la
congeries armorum
qui consistait à rassembler sur le lieu même des combats les armes
des vaincus.
La description de ce rite ne figure jamais dans César, pas plus que le mot.
On n’imagine pas les soldats romains de cette époque pratiquer ce rite
inconnu ; devant le total imposant des monnaies on ne peut pas imaginer non
plus que les cavaliers germains de César aient pu l’imposer, privant ainsi
les légionnaires de tout ou partie de leur butin ;
Cette
congeries
n’aurait pas été réalisée sur le lieu des combats car en déplaçant le camp
on déplace aussi l’affrontement qui lui est lié. Il aurait fallu après la
bataille rapporter les armes du lieu des combats vers ce point et les
y éparpiller en petits tas : voilà qui aurait été doublement
contraire à la nature même du rite.
Enfin celui-ci aurait été exécuté avec un soin tel qu’il aurait inclus
jusqu’aux débris de poteries : comme c’est là qu’on les a trouvés (avant de
les perdre…) alors que rien ne le justifie, il faut bien croire qu’ils ont
été apportés avec les autres vestiges pour célébrer le rite. Voilà qui est
proprement impensable.
- L’adieu aux armes :
cette hypothèse déjà bien faible se complique d’une autre : voici que les
armes ne proviendraient plus du siège d’Alésia. Des propos alambiqués le
laissent entendre
pour éliminer, habilement croit-on, les doutes qu’elles provoquent depuis
toujours et les impossibilités que le déplacement du camp rajoutent encore.
Cette élimination tourne au désastre : pourquoi les monnaies trouvées au
même endroit et dans les mêmes conditions que les armes éliminées
proviendraient-elles bien du siège, elles ?
c)
Commentaire sur les impossibilités géographiques et leurs conséquences :
petite colline isolée dominant un paysage de plaine largement ouvert, sans
rien qui puisse rendre un siège obligatoire pour passer outre, avec des
pentes sans escarpement, une dimension incapable de recevoir l’armée
gauloise et un terrain exigeant des retranchements d’un volume irréalisable,
ce site ne correspond manifestement pas à la géographie d’Alésia décrite par
les auteurs antiques.
L’évidence en est telle que le seul lieu des trouvailles archéologiques, ce
camp romain imaginaire, est purement et simplement effacé de la scène.
Et là, pour ainsi dire tout se détricote : le déplacement du camp débouche
sur une nouvelle hypothèse merveilleuse où les temps, les mots et les rites
se mélangent sans aucune justification ; il entraîne ensuite l’élimination
quasi forcée des armes ; celle-ci à son tour jette la plus grande confusion
sur la légitimité déjà bien problématique des monnaies tandis que des débris
de poteries disparus sont abusivement sacralisés. Voilà encore un de ces
incroyables errements auxquels on ne sait trop quel nom donner.
5° Les carences inexpliquées de la datation
– La datation est le nœud de toutes les contradictions du site
d’Alise-Sainte-Reine. En effet la datation d’un site se fait classiquement
par l’examen des restes trouvés : sur un champ de bataille ce sont avant
tout des objets caractéristiques, des monnaies, des armes, des poteries et
des vestiges d’ouvrages. Les constatations précédentes laissent entendre que
vouloir dater scientifiquement le site de –52 doit rencontrer des
difficultés majeures.
a)
Examen des difficultés d’une datation scientifique :
les incertitudes, les contradictions et les suppositions qui entourent les
éléments utilisés pour dater le site s’opposent à l’établissement d’une
datation sûre et scientifique.
- Incertitudes :
rappelons que les armes sont tellement anachroniques qu’elles sont cachées,leurs photos invisibles, leurs liens avec le siège obscurcis ; les
monnaies romaines sont de tous les âges sauf de –52 ; de fortes quantités
des monnaies gauloises proviennent de tribus absentes, ce qui fait naître
immanquablement un fort soupçon de fraude qui mine du même coup la
vraisemblance des autres ; les poteries ont disparu avant tout examen ; la
répartition systématique de tous ces objets par petits tas et dans une seule
zone leur retire toute vérité archéologique (jamais les restes d’un champ de
bataille ne se présentent ainsi) ; enfin et c’est le comble, ces restes sont
trouvés là où il est officiellement reconnu qu’il n’y eut ni camp militaire
ni combat ;
- Contradictions : comme les fouilles récentes ne trouvent rien, on affirme
que cela est dû au « nettoyage » des champs de bataille durant l’Antiquité ;
mais alors, comment aurait-il miraculeusement épargné les fortes et riches
quantités de monnaies et d’armes trouvées au XIX° siècle ? Cette
contradiction est insoluble ; elle suscite naturellement des soupçons ;
- Suppositions :
L’archéologie officielle met
en avant une balle de fronde moulée portant les lettres " T
L A B I " pour prouver la présence sur
les lieux de Titus Labienus, légat de César. On ignore tout des
circonstances de sa découverte (lieu précis, inventeur, moment - on ne
connaît que l'année, 1994 -, conditions de mise à jour etc.), toutes choses
nécessaires pour permettre la mise en exergue d’un objet unique. En
outre, et M. Michel Reddé le reconnaît (dans son ouvrage Alesia,
page 155), les inscriptions sur les balles de fronde sont quasi toujours
gravées et non moulées. Celle-ci serait donc non seulement une
trouvaille unique sur le site mais encore exceptionnelle dans l’ensemble des
fouilles gallo-romaines et au-delà pour un simple légat. Mais surtout, il
pourrait tout aussi bien s’agir d’un sceau de potier utilisé pour
marquer la production d’un atelier ; on en trouvés en divers lieux et
beaucoup portant les lettres L A B I O – L A B I – L A B I O N I S
etc. qui évidemment n’ont rien à voir avec Labienus (D. Porte,
l'Imposture Alésia, page 216 et revue
ALESIA n° 25 page 17). Alors, balle de fronde doublement exceptionnelle ou
marque ordinaire de potier ? On voit la fragilité de l’attribution
retenue !
Après des années de fouilles, en être réduit à s’accrocher à une conjecture
aussi isolée et aussi nébuleuse est un aveu d’impuissance. Quant aux
ouvrages militaires, l’examen des vestiges des sièges successifs
d’Alise-Sainte-Reine ne permet aucune datation ; ceux que la thèse
officielle retient comme relevant des travaux de César ne présentent jamais
les caractéristiques que ce dernier indique. Le rapport officiel l’énonce en
toutes lettres. Rien ne prouve donc qu’ils datent de –52. Comment établir
une datation scientifiquement recevable sur ces suppositions ?
b)
Commentaire sur les carences inexplicables de la datation :
à s’en tenir aux règles en vigueur en la matière, la datation du site
d’Alise-Sainte-Reine de l’époque de la conquête n’est pas établie. Pour les
fouilles du 19èmesiècle, monnaies, armes, poteries disparues,
vestiges d’ouvrages, tout évoque l’erreur ou la fraude. Pour les dernières,
aussi extraordinaire que cela paraisse, ni les rapports ni les ouvrages de
M. Michel Reddé ne s’attardent sur la datation du site. Extraire ces preuves
nécessaires des centaines de pages des volumineux rapports de fouille
effectués sous son autorité devrait lui être facile. Les affirmations
réitérées de l’intime conviction ne peuvent pas suffire. En ces matières,
l’exposé des données et leur examen public et contradictoire font seuls
autorité et sont obligatoires.
C’est la base de tout dossier archéologique. Négliger de l’établir est
inexplicable.Il y faut des
raisons impérieuses. Lesquelles ? Et jamais n’apparaît l’affirmation
attendue et nécessaire :
–
Tel objet date irréfutablement (et non « probablement ») du Ier
siècle avant Jésus Christ ;
– Or il a été trouvé à Alise-Sainte-Reine dans des conditions
éliminant tout risque de fraude ;
– Donc ce site date bien de cette époque.
Des centaines de
milliers d’hommes auraient foulé ce sol et combattu sans rien laisser
derrière eux d’irréfutable ? La thèse officielle, arc-boutée sur
ses armes cachées, ses poteries perdues et ses monnaies douteuses prétend
que la datation va de soi puisqu’Alise-Sainte-Reine est
Alésia. C’est ce postulat qui, sauf rarissimes exceptions, date
péremptoirement de –52 ou du I° siècle avant J. C. tout ce qu’on
y découvre. Car on trouve à Alise-Sainte-Reine les objets les plus divers,
par exemple des fibules à ardillon,
des monnaies de bronze,
des éléments de technique militaire,
toutes choses considérées jusque là comme postérieures à la conquête.
Elles devraient être les références naturelles d’une datation scientifique.
Or on n’en tient aucun compte ; mieux encore, quand les dates connues de
l’apparition des objets qu’on y trouve ne cadrent pas avec celle supposée
pour Alise-Sainte-Reine, on change tout simplement et très
officiellement ces dates pour les aligner sur la thèse officielle, procédé
évidemment fautif et qui de plus, fausse de proche en proche toute la
chronologie gallo-romaine.
Ceci est hors de toute rigueur : la règle générale, c’est que ce sont les
objets trouvés dans les fouilles qui datent les sites ; ici, quand on voit
le nombre et la variété de ces objets récalcitrants la règle doit s’imposer.
Mais à Alise-Sainte-Reine ce n’est pas le résultat des fouilles qui date le
site, c’est le site qui date leur résultat. Au nom de quoi ?
Question centrale, question sans autre réponse que la seule tradition
dont tout démontre l’extrême fragilité. C’est dire que la datation du site
n’a aucune base scientifique. Elle a tous les caractères de la fiction.
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