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Mythologie
 
 

 

 

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Alesia

 

CHAPITRE PREMIER : La thèse officielle, Alésia se situe à Alise Sainte Reine

 

IV : Conclusion du chapitre premier – Alise Sainte Reine, position intenable

         

Des années de fouilles, des centaines de pages de rapport, des dizaines de livres, une mobilisation constante des ressources de l’érudition et le soutien de toutes les institutions impressionnent. Elles ne font pas une vérité. Les travaux de M. Michel Reddé n’établissent pas que les recherches sur l’Alésia antique soient closes. Les éléments qui s’y opposent et que trop souvent il ne traite pas sont réels, graves, concordants :

- La linguistique interdit que le nom Alésia devienne jamais Alise ; une règle de grammaire est inapplicable sans la fabuleuse migration des Séquanes ; César ne peut aller en Bourgogne après le siège sans l’histoire fictive d’une tribu. Une seule de ces erreurs ou de ces trop subtiles arguties serait déjà irrecevable, mais trois…et cela sans compter les témoignages des historiens grecs ;

- Il est reconnu que « dans tous les secteurs explorés » les retranchements attribués à César sont en contradiction avec ses descriptions ; le tracé des plans le confirme jusqu’à l’imprudence ;

- L’inquiétante pauvreté des dernières fouilles est à la fois énoncée, déguisée et inexpliquée ; il est pourtant probable que si on ne trouve rien c’est qu’il n’y a rien à trouver, et dans ce cas…

- La datation est affirmée sans étude argumentée ni débattue, carence d’une exceptionnelle gravité en archéologie. Elle ne relève que d’une tradition hautement contestable qu’aucun élément sûr ne peut confirmer. Elle ne peut faire autorité ;

- Les descriptions géographiques ne sont pas prises en compte sauf pour le déplacement d’un camp où armes et monnaies perdent définitivement toute légitimité. A nouveau le site est mis en cause, cette fois par les modifications forcées que les tenants de la thèse officielle lui font subir sous la pression d’impossibilités qu’ils avouent enfin après plus d’un siècle d’affirmations contraires. Il n’y a plus aucune explication archéologique à la présence déjà suspecte des objets entassés là ; et on ne prendra pas pour démonstration scientifiquement recevable la fable confuse tirée d’un rite barbare anachronique.

 

Ce dernier exemple n’est pas unique dans le petit monde intellectuel d’Alise-Sainte-Reine. Il est même assez coutumier. Séquanes, Mandubiens, Barbares ou Celtes, d’autres encore, sortent prestement de la coulisse menés par des érudits ; ils jouent leur scène et disparaissent vite, guère applaudis, mais leur passage sur l’estrade permet plus tard de les évoquer comme autant d’études très sérieuses, et qui irait y voir dans ce climat de conformisme et de respect clanique de l’autorité ?  Impénétrables au profane, ces entrelacs enrichissent le mythe ; pourtant ce sont des fables, seulement des fables dont bien entendu on ne débat jamais en public.

On en arrive là parce que l’usage qui est fait des textes est accessoire et inconstant : s’ils confirment certaines suppositions, ils sont acceptés ; sinon, ils sont ignorés, déformés ou réputés inexacts. On ne s’en cache pas ; un traducteur écrit en toutes lettres cette énormité que « la traduction est modifiée sur certains points touchant à la compréhension du récit,» en clair pour la faire coller au site d’Alise-Sainte-Reine[1]. Ailleurs on évoque les exagérations méditerranéennes de César pour contester ses chiffres ou mieux encore « le bon goût latin » pour éliminer des données gênantes. Etrange souci du beau quand on souhaiterait celui du vrai.

 

César savait pourtant de quoi il parlait, lui qui pour sauver son armée utilisa durant des semaines chaque pouce du terrain et l’expliqua dans le plus grand détail. Argument balayé : le site officiel est plus vrai que le récit technique du premier et principal témoin (et des autres). Extraordinaire méthode historique qui fait primer sur les documents les mieux établis un site arbitrairement choisi par une administration. Il y faudrait des arguments irréfutables. A Alise-Sainte-Reine, ils ne sont nulle part.

 

Certes il y a des preuves de la présence sur le site d’une ville gallo-romaine assez prospère postérieure à la conquête. Mais il faut un véritable florilège de manquements aux règles déontologiques les plus élémentaires pour affirmer que ce serait le site d’Alésia.

La réalité, c’est que la position est intenable : toutes les critiques exposées ici ne seraient-elles pas publiquement discutées, démontées et réfutées depuis longtemps si elles étaient réfutables ?

 

Dans ces conditions le recours au principe d’autorité est le dernier rempart. Utilisé à plein dans la lettre de la sous direction de l’archéologie, il l’est également dans tous les textes « orthodoxes » et dans l’affirmation partout répétée que « la communauté scientifique » serait ralliée à la thèse officielle, ce qui, après ce qu’on vient de lire, lui demanderait avant tout d’avoir un certain sens de la hiérarchie. Car si de nouvelles recherches sont décrétées inutiles, ce n’est pas que « les travaux de M. Michel Reddé ont mis un terme à ce débat » mais plutôt que le fait d’autoriser des fouilles ou d’accepter de débattre du sujet laisserait entendre que les certitudes affichées ne sont pas absolues. Si en plus, cela devait confirmer l’existence ailleurs de possibilités égales voire supérieures à celles d’Alise-Sainte-Reine, c’est toute la position qui s’effondrerait.

 

Le principe d’autorité déjà incompatible par essence avec la recherche s’appuie ici sur une thèse officielle irrecevable en de multiples domaines. Il est doublement inacceptable. Rien ne permet d’interdire la recherche ni d’empêcher le débat autour de l’Alésia antique sur de pareils arguments.

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[1] E. de Saint-Denis (ouvrage avec J. le Gall et R. Weil : Alésia, Textes littéraires antiques, Paris, 1973) traduction « modifiée sur certains points touchant à la compréhension même du récit césarien.» (Sic !)

 
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