II : Les
résultats des quelques sondages autorisés[1]
Les recherches entreprises avec peu de moyens aboutirent pourtant à des
résultats probants. Des objets significatifs furent trouvés à côté d’autres
plus tardifs mais non contradictoires.
1° Le produit des sondages évoquant l’Alesia antique –
- Des restes d’équipement : des boucles de ceinturons et des ornements
divers pouvant provenir de cuirasses ou autres équipements ;
- Des armes : des flèches au bout émoussé (choc), des pointes et des talons
de lance, des armes lourdes de jet. Ces armes sont datées de l’époque de
César. Elles sont gauloises et romaines. La bouterolle de glaive romain a
été retrouvée là où, selon l’analyse du texte de César, eurent lieu les
combats à l’épée ;
- Des clous romains : présents en très grande quantité, ces clous sont d’une
part des clous de sandales romaines ; d’autre part d’innombrables clous
forgés à tige carrée, romains eux aussi, qui étaient probablement utilisés
pour l’édification des palissades citées par César qui surmontaient des murs
de pierre où les trous de fixation de leurs montants verticaux ont été
retrouvés ;
- Une clef remarquable : cette clef romaine en fer et bronze a été datée
exactement de la fin de la République Romaine, époque de la conquête de la
Gaule, par trois centres spécialisés de Rouen, Naples et Milan agissant
séparément ;
De la céramique : retrouvés en très grande quantité, des débris de céramique
gauloise et romaine de diverses époques ont pu être datés. On remarque
particulièrement des restes de poterie dont la fabrication cessa en –54,
pendant la conquête romaine et deux ans avant Alésia. On ne saurait trouver
meilleure indication de la date du site.
2° Commentaires sur les sondages archéologiques du Jura –
Malgré la faiblesse des moyens permis, le résultat de ces quelques sondages
est concluant. Il confirme que s’est produit là un événement militaire de
grande ampleur. Sont désormais établis :
- La certitude de combats menés contre des Gaulois par des soldats romains
nombreux au vu de l’étendue du site ;
- La concentration de la majorité des retranchements en des lieux précis et
limités, le relief accidenté permettant d’organiser un siège avec les moyens
limités de l’armée romaine ;
- La date de l’événement, premier siècle avant Jésus-Christ, époque de la
conquête romaine. Cette datation n’est pas le reflet d’une tradition. Elle
découle scientifiquement d’objets trouvés sur le site et datés par des
spécialistes ;
- L’intérêt historique majeur du site, qui comporte les preuves d’une
bataille importante livrée à l’époque de la conquête, en un lieu inconnu
jusque-là et pouvant entraîner des conséquences historiques de niveau
national.