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Les Mérovingiens


CHAPITRE SIXIÈME : La décadence des Mérovingiens (638 à 691)


II : Les fils de Clovis II (657 à 691)

 

            1° Le règne de Clotaire III (657 à 673) – A sa mort, Clovis II laissait trois fils en bas-âge. L’aîné, Clotaire III, fut alors proclamé roi de Neustrie et de Burgondie par Erkinoald.

Clovis II, par Emile SIGNOL, 1843, conservé au Musée National du château et des Trianons de Versailles.

Le maire du palais, décédant l’année suivante, fut alors remplacé par Ebroïn, choisi par les leudes de Neustrie. En 664, Bathilde se retira au monastère de Chelles, qu’elle avait fondé, abandonnant le pouvoir à Ebroïn.

 

En 662, suite à la mort de Childebert III, le maire du palais fut contraint de donner un roi aux leudes d’Austrasie, envoyant Childéric II à Metz.

 

En 673, Clotaire III mourut, à l’âge de 21 ans.

 

            2° La déposition de Thierry III, le règne de Childéric II (673 à 675) – Le défunt roi n’étant pas marié, il n’eut pas d’héritiers. La couronne devait donc être cédée à ses frères.

Comme Childéric II était déjà roi d’Austrasie, Ebroïn fit monter Thierry III sur le trône de Neustrie.

 

a) La déposition de Thierry III et la disgrâce d’Ebroïn (673) : toutefois, les leudes de Neustrie haïssaient le maire du palais, qu’ils décidèrent d’arrêter et d’emprisonner. Thierry III, considéré comme la créature d’Ebroïn, fut alors déposé et tondu. Les deux hommes furent alors enfermés dans des monastères, l’un à Luxeuil, l’autre à Saint Denis.

 

b) Le règne de Childéric II (673 à 675) : Childéric II, appelé d’Austrasie, fut alors couronné roi de Neustrie et de Burgondie, unifiant le royaume franc.

Soutenu par Wulfoald, maire du palais de Neustrie, le nouveau souverain décida de faire de Léger, évêque d’Autun, son conseiller (ce dernier avait soutenu Childéric II dans la lutte l’opposant à Thierry III).

 

En 674, le roi des Francs épousa Blichilde, fille de Sigebert III. La mariée étant la cousine germaine de Childéric II, Léger critiqua vivement cette union qualifiée d’incestueuse.

Furieux, le roi des Francs se sépara de l’évêque d’Autun, l’enfermant dans le monastère de Luxeuil (où se trouvait déjà Ebroïn).

 

Mais Childéric II, à cause de son caractère violent, s’attira les foudres de ses leudes.

Bodillon, un aristocrate de Neustrie que le roi avait fait battre sans jugement, décida de se venger. En 675, alors que le roi chassait dans la forêt de Bondy avec son épouse, Bodillon tua le couple royal.

Décédé à l’âge de 22 ans, le défunt ne laissait pas d’héritiers.

 

            3° Le règne de Thierry III (675 à 687) – A la mort de Childéric II, son frère Thierry III fut sorti du monastère de Saint Denis, puis couronné roi des Francs.

 

a) La révolte d’Ebroïn (675 à 676) : mais, souhaitant se venger de Wulfoald et de Léger, qui soutenaient le nouveau souverain, Ebroïn profita de l’occasion pour quitter le monastère de Luxeuil.

 

Ce dernier fit alors tuer Leudesius, maire du palais de Neustrie (le défunt était le fils d’Erkinoald). Puis, gagnant l’Austrasie, Ebroïn fit proclamer Clovis III, présenté comme un fils de Clotaire III (rappelons que ce roi n’avait pas eu d’enfants).

 

Toutefois, voyant que peu de leudes soutenaient Clovis III, Ebroïn décida de faire reddition, à condition d’être réinvesti de sa charge de maire du palais de Neustrie.

Thierry III ayant accepté les conditions d’Ebroïn, le jeune Clovis III fut tondu et enfermé dans un monastère.

 

b) La révolte de Wulfoald (676 à 679) : toutefois, le retour d’Ebroïn en Neustrie ne fit pas que des heureux. Ainsi, l’évêque Léger se retrouvait dans une position difficile (il fut assassiné aux ordres d’Ebroïn vers 678) ; Wulfoald, quant à lui, décida de gagner l’Austrasie.

 

Afin de s’assurer du contrôle de cette région, il fit revenir d’Irlande le jeune Dagobert II, qui avait été enfermé dans un monastère dix ans auparavant.

Toutefois, Wulfoald fut contraint de faire face à l’opposition des leudes d’Austrasie, parvenant à écarter Pépin de Herstal du pouvoir (ce dernier était le petit-fils de Pépin de Landen par sa mère Begga, qui avait épousé Anségise, fils de l’évêque Saint Arnould de Metz [1]).

 

En 679, Dagobert II mourut (sans doute tué à la chasse par l’un de ses serviteurs) ; Wulfoald, quant à lui, fut assassiné enfin d’année (peut être par Pépin ?).

 

c) La révolte de Pépin de Herstal (680 à 687) : à la mort de Dagobert II, décédé sans laisser d’héritiers, les leudes d’Austrasie se révoltèrent, dirigés par Pépin de Herstal.

 

Le début des hostilités ne fut toutefois pas favorable aux Austrasiens. Ils furent vaincus en 680 à la bataille de Leucofao, près de Laon.

Cependant, Ebroïn fut assassiné la même année par Hermanfroi, un leude mécontent qui avait été dépossédé de ses biens par le maire du palais.

 

Suite à l’assassinat d’Ebroïn, les leudes de Neustrie décidèrent de nommer Varatte (ou Warrato), un parent du défunt. Cependant, alors que la coutume aurait voulu que le maire du palais déclare la guerre à l’Austrasie, qui hébergeait le meurtrier d’Ebroïn, Varatte préféra se rapprocher de Pépin de Herstal.

Cette décision ne faisant pas l’unanimité, le maire du palais fut renversé par son fils, Giselmar, qui au contraire décida de prendre les armes contre l’Austrasie. En 684, l’armée de Neustrie parvint à battre les troupes de Pépin près de Namur, mais Giselmar, mourant peu de temps après, fut remplacé par son père.

A sa mort, en 686, la charge de maire du palais revint à Berthaire, son gendre.

 

Ce dernier, soucieux de rétablir la politique de renforcement de l’autorité royale mené par Ebroïn, s’attira l’inimitié de nombreux leudes de Neustrie. Beaucoup s’exilèrent en Austrasie, auprès de Pépin de Herstal.

Ce dernier, bénéficiant de nombreux soutiens, fit alors marcher son armée contre la Neustrie en 687. Lors de la bataille de Tertry, il parvint à vaincre l’armée de Berthaire, qui fut tué.

 

d) Conséquences de la bataille de Testry (687) : marchant sur Paris, Pépin de Herstal s’empara de Thierry III, qui fut emmené de force en Austrasie. Le roi ne fut pas tondu, comme le voulait la tradition, Pépin de Herstal se contentant de le priver de tout pouvoir[2].

Pépin s’empara aussi de la famille royale, du trésor royal, ainsi que de la mairie du palais.

 

A compter de cette date, les Mérovingiens qui se succédèrent ne furent plus que des souverains fantoches,  marionnettes entre les mains des Pipinides[3], qui étaient devenus rois sans porter de couronne.

 

Toutefois, l’autorité de Pépin de Herstal ne fut pas acceptée partout. La Neustrie acceptait mal la domination d’un leude d’Austrasie ; la soumission de la Bourgogne et de l’Aquitaine n’était que nominale ; dans les sud et dans l’ouest, les gouverneurs locaux avaient profité des guerres civiles pour prendre plus d’indépendance.

Ce dernier passa donc la majeure partie de son règne à guerroyer, de nombreuses provinces ayant juré fidélité aux Mérovingiens mais pas aux Pipinides.

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[1] Pépin de Hertal (appelé aussi Pépin II ou Pépin le Gros ou Pépin le Jeune) avait prit pour nom l’appellation d’un de ses domaines sur la Meuse.

[2] Thierry mourut en 691.

[3] L’on appelle Pipinides les descendants de Pépin de Landen. Cette dynastie est aussi baptisée Arnulfienne (pépin de Herstal étant le petit-fils d’Arnould (ou Arnulf) de Metz) ou Carolingienne (du nom de Charlemagne). 

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