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La monarchie de Juillet (1830 - 1848)

CHAPITRE SECOND : Le difficile maintien de l’ordre

(mars 1831 à mars 1835)

 

IV : La valse des ministères (juillet 1834 à février 1835)

           

            1° Le court ministère Gérard (juillet à octobre 1834) – Lors de l’arrivée au pouvoir du maréchal Gérard, le gouvernement resta exactement le même qu’à l’époque de Soult.

Maurice Etienne Gérard.

Toutefois, le nouveau premier ministre ne tarda guère à se retrouver sur la sellette, en raison de sa prise de position dans la question du châtiment des insurgés d’avril 1835.

 

Ainsi, le Tiers parti réclama l’amnistie des émeutiers, mettant en avant la difficulté à passer en jugement plusieurs milliers de personnes. Toutefois, alors que Louis Philippe et la majorité des ministres étaient hostiles à cette idée, le maréchal Gérard s’y montra favorable.

 

Ce dernier, comprenant qu’il était en opposition avec le gouvernement, décida de présenter sa démission au roi des Français en octobre 1834.

 

            2° Le Tiers parti au pouvoir (novembre 1834) – Suite à la démission du maréchal Gérard, Louis Philippe et les membres du gouvernement tentèrent de trouver un candidat potentiel au poste de premier ministre.

 

Dans un premier temps, le roi des Français proposa la place à Adolphe Thiers, qui préféra refuser ; puis, peu de temps après, les ministres proposèrent de rappeler le maréchal Gérard et de se prononcer en faveur de l’amnistie.

 

Louis Philippe, vraisemblablement hostile à cette mesure, décida alors de se rapprocher d’André Dupin, leader du Tiers parti. Ce dernier refusa d’entrer au gouvernement, mais conseilla quelques uns de ses proches au roi.

André Dupin, leader du Tiers parti, par Honoré DAUMIER, XIX° siècle, musée d'Orsay, Paris.

 

Ainsi, Louis Philippe décida de confier le poste de premier ministre à Hugues-Bernard Maret, duc de Bassano.

Hugues Bernard Maret, duc de Bassano.

Ce dernier, né en juillet 1763, avait participé à la Révolution française, et avait occupé d’importantes responsabilités sous l’Empire. En 1809, Maret fut fait comte d’Empire, puis duc de Bassano. Enfin, lors des Cent-Jours, il fut nommé pair de France.

 

Très rapidement, un nouveau gouvernement fut constitué. Toutefois, si Jean Charles Persil conservait le ministère de la Justice, tous les autres portefeuilles furent confiés à des ministres issus du Tiers parti.

 

Cependant, ce nouveau ministère eut une durée de vie particulièrement éphémère. En effet, non seulement le duc de Bassano avait contracté d’importantes dettes, ce qui fit scandale ; en outre, les ministres étaient quasiment tous de parfaits inconnus.

 

Face à tant d’hostilité de la part des médias et de la classe politique, les membres du gouvernement présentèrent en bloc leur démission à Louis Philippe. Finalement, ce dernier fut contraint de chercher un nouveau premier ministre.

 

            3° Le ministère Mortier (novembre 1834 à mars 1835) – Le court ministère Bassano s’étant soldé sur un échec (et ayant contribué à décrédibiliser le Tiers parti.), Louis Philippe décida de se rapprocher de Thiers et de Guizot.

Une fois de plus, il fut décidé de confier le poste de premier ministre à un militaire ayant servi sous Napoléon I° : le maréchal Adolphe Edouard Casimir Joseph Mortier, duc de Trévise.

Buste du maréchal Mortier, château de Versailles, Versailles. 

Le nouveau chef du gouvernement, né en 1768, avait participé aux guerres de la révolution et de l’Empire. Elevé au rang de maréchal en 1804, puis fait duc de Trévise en 1807, Mortier participa entre autres aux campagnes de Russie (1812.), d’Allemagne (1813.) et de France (1814.).

Fidèle à Napoléon lors des Cent-Jours, Mortier tomba en disgrâce lors de la restauration. Par la suite, il fut élu maire, député et fut nommé pair de France par Louis XVIII.

 

Le nouveau gouvernement fut la réplique quasi-identique de celui du maréchal Gérard.

En effet, hormis Mortier qui récupéra le ministère de la Guerre, et l’amiral Victor Guy Duperré[1] qui fut nommé ministre de la Marine et des Colonies ; Thiers, Persil, le comte de Rigny, Humann, Guizot et le comte Tanneguy Duchâtel conservaient respectivement l’Intérieur, la Justice, les Affaires étrangères, les Finances, l’Instruction publique, et le Commerce.

L'amiral Duperré.

 

Si dans un premier temps, les députés approuvèrent le nouveau ministère, les premiers heurts apparurent avec la question du procès des insurgés d’avril. En effet, la Chambre des députés fut invitée à voter des crédits afin d’aménager des locaux où juger les insurgés, ce qui ne plut guère à de nombreux élus (surtout les membres du Tiers parti, favorables à une amnistie générale.).

Ainsi, de nombreux députés ne tardèrent pas à critiquer le gouvernement, argumentant que le maréchal Mortier n’était qu’un homme de paille entre les mains de Louis Philippe (voire de Thiers et Guizot.).

 

Finalement, Mortier décida de démissionner en février 1835, officiellement pour raisons de santé.

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[1] Né en février 1775, Duperré s’engagea dans la Marine alors qu’il était adolescent. Combattant lors de l’ère impériale, il fut nommé baron d’Empire par Napoléon décembre 1810, puis contre amiral l’année suivante. Préfet maritime de Toulon lors des Cent-Jours, Duperré fut écarté lors de la restauration. En 1830, il participa à l’expédition d’Alger, puis il fut nommé pair de France et amiral par Louis Philippe.

 
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