1° Une longue période
d’incertitude (mars à mai 1839) – Les élections ayant été un échec pour
Louis Philippe, ce dernier fut contraint de chercher un nouveau premier
ministre.
a)
Les tractations de mars 1839 : dans un premier temps, le roi des
Français se rapprocha du maréchal Soult, puis il se tourna vers Thiers et
Guizot. Toutefois, l’idée d’un gouvernement de rassemblement fit long feu,
car Thiers ne souhaitait pas que Guizot occupe un poste trop important.
Louis Philippe décida alors de mettre en place un ministère de
centre-gauche, faisant de Thiers le nouvel homme fort du gouvernement.
Toutefois, ce dernier émit un certain nombre de conditions, dont une
concernait une éventuelle intervention en Espagne.
Louis Philippe, fermement opposé à l’envoi de forces armées dans la
péninsule ibérique, fut alors contraint de couper court aux négociations.
L’ouverture de la session parlementaire approchant, le roi des Français,
n’ayant pas trouvé le chef du prochain gouvernement, décida alors d’ajourner
cette dernière à début avril.
Louis Philippe se rapprocha une fois de plus de Thiers et Guizot, proposant
à ces derniers de participer à un gouvernement dans lequel figurerait le duc
de Broglie, similaire au premier ministère Soult.
Toutefois, Thiers émit une fois de plus un certain nombre de conditions, qui
entraînèrent la fin des pourparlers.
A
la fin du mois de mars, le souverain décida alors de mettre en place un
gouvernement provisoire, dirigé par
Adrien Étienne Pierre de Gasparin,
ancien ministre de l’Intérieur, membre des doctrinaires et proche ami de
Guizot.
b)
La dissolution de la coalition anti-gouvernementale (avril 1839) :
l’ouverture de la session parlementaire se fit dans une ambiance électrique.
Dans les rues de Paris, les républicains se firent à nouveau menaçants
(pillages d’armureries, dégradations, etc.) ; à l’assemblée, l’atmosphère
n’était guère plus agréable.
Thiers, leader du centre-gauche, fit campagne pour l’élection d’Odilon
Barrot
à la présidence de la Chambre des
députés (ce dernier était le leader de l’opposition dynastique, un
mouvement politique de gauche mais favorable à la monarchie
constitutionnelle.).
Odilon Barrot.
Toutefois, l’attitude négative de Thiers lors des tractations de mars 1839
n’avait guère été appréciée par certains de ses partisans. Ainsi,
Hippolyte Philibert Passy, ministre du Commerce lors du gouvernement Thiers,
décida de se présenter contre Barrot.
Les doctrinaires et les députés gouvernementaux, profitant de la discorde
ayant éclaté à gauche, décidèrent alors de voter pour Passy, qui fut
finalement élu président de la Chambre.
c)
L’insurrection républicaine du 12 mai 1839 : alors que Louis Philippe
négociait afin de trouver un premier ministre, une insurrection éclata. Le
mouvement, dirigé par Martin Bernard, Armand Barbès et
Louis Auguste Blanqui, trois jeunes
républicains, érigea alors des barricades entre les rues Saint Martin et
Saint Denis.
Timbre poste à l'effigie d'Armand Barbès, 1948 (a gauche.) ; portrait d'Auguste Blanqui,
par Amélie Suzanne SERRE, XIX° siècle, musée Carnavalet, Paris.
Toutefois, les émeutiers furent rapidement mis hors d’état de nuire par les
forces de l’ordre.
A
l’assemblée, l’émotion était d’autant plus vive que les combats avaient fait
près de cent victimes et une soixantaine de blessés. Cet incident parvint
toutefois à affermir la position de Louis Philippe, qui reçut le soir même
la visite du maréchal Soult. Ce dernier, soucieux de mettre un terme aux
troubles, acceptait ainsi la charge de premier ministre.
A
noter que les principaux leaders de l’insurrection, dont Barbès et Blanqui,
furent condamnés à mort (graciés par Louis Philippe, ces derniers furent
alors emprisonnés.).
2° Le second ministère Soult (mai 1839 à mars 1840) –
Soult ayant accepté la charge de premier ministre, ce dernier fut alors
chargé de constituer un nouveau gouvernement.
Le maréchal Soult.
a)
La constitution du nouveau gouvernement : ainsi, outre son poste de
premier ministre, Soult récupéra le portefeuille des Affaires étrangères ;
le comte Charles Marie Tanneguy Duchâtel reçut le ministère de l’Intérieur ;
Hippolyte Philibert Passy eut les Finances ; et l’amiral Victor Guy Duperréfut nommé ministre de la Marine et des Colonies.
Par ailleurs, Jean-Baptiste Teste reçut la Justice ; le général
Antoine Virgile Schneider la
Guerre ; Abel François Villemain (l’Instruction publique.) ;
Jules Armand Stanislas Dufaure les Travaux publics ;
Laurent Cunin (dit Cunin-Gridaine.),
l’Agriculture et le Commerce.
Cunin-Gridaine, par Honoré
DAUMIER, 1833, musée d'Orsay, Paris..
A
noter toutefois que les nouveaux venus n’étaient pas des politiques. Ainsi,
Teste et Schneider étaient des amis de Soult ; Villemain était un écrivain
enseignant à la Sorbonne ; Cunin-Gridaine était un riche industriel ; enfin,
Duperré était un amiral illustre.
Trois ministres seulement faisaient partie du monde politique : Passy et
Dufaure (centre-gauche.), ainsi que Tanneguy Duchâtel (proche des
doctrinaires.).
Thiers et Guizot, les deux personnalités les plus marquantes de la Chambre
des députés, se trouvaient donc exclus de ce nouveau gouvernement.
Suite à la constitution du nouveau gouvernement, Thiers tenta de se faire
élire président de la Chambre des députés, Passy ayant été nommé ministre.
Toutefois, l’élection fut un échec pour Thiers, qui fut battu par Paul Jean
Pierre Sauzet.
b)
La chute du second ministère Soult : suite à la mise en place du
second ministère Soult, la Chambre des députés retrouva son calme pour
quelques mois.
C’est ainsi que le vote sur les fonds secrets fut validé à une large
majorité ; à la fin juillet 1839, le vote pour le budget de 1840 fut adopté
sans difficultés. La session parlementaire s’acheva sans encombre au mois
d’août.
Toutefois, suite à la rentrée politique de décembre, les députés ne
tardèrent pas à s’attaquer au gouvernement. Ainsi, les débats furent agités
au sujet de la dotation du duc de Nemours (second fils de Louis Philippe.),
en prévision de son mariage avec Victoire de Saxe-Cobourg-Kohary.
Mariage du duc de Nemours et de la princesse de Saxe-Cobourg, le 27
avril 1840, par PHILIPPOTEAUX, milieu du XIX° siècle, château
de Versailles, Versailles.
Le
projet de loi, voté en début d’année, fut alors rejeté par la Chambre des
députés. Les membres du gouvernement, face à cet échec, décidèrent alors de
démissionner le 20 février 1840.
c)
Louis Philippe contraint de négocier à nouveau : les ministres ayant
démissionné en bloc, Louis Philippe fut ainsi contraint de chercher un
nouveau premier ministre.
Le
roi des Français fut alors approché par Thiers (qui entretemps s’était
réconcilié avec Molé.), indiquant au souverain qu’il accepterait le poste à
condition de Passy et Dufaure ne participent pas au nouveau gouvernement.
Louis Philippe, ne pouvant s’appuyer sur le centre-droit (Guizot, leader des
doctrinaires, avait accepté la charge d’ambassadeur à Londres à la
mi-février 1840.), décida alors de confier le poste de premier ministre à
Adolphe Thiers.
2° Le second ministère Thiers (mars 1840 à octobre 1840) –
Suite à sa récente nomination, Thiers fut donc chargé de mettre en place
un nouveau ministère.
a)
La constitution du nouveau gouvernement : outre son poste de premier
ministre, Thiers récupéra le portefeuille des Affaires étrangères ; Charles
de Rémusat
reçut l’Intérieur ; Privat Joseph Claramont Pelet, comte Pelet de la Lozère,
eut les Finances ;
l’amiral Albin Reine Roussin
fut nommé ministre de la Marine et des Colonies.
L'amiral Albin Reine Roussin.
Par ailleurs, Alexandre-François Auguste
Vivien
reçut le portefeuille de la Justice ; le général
Amédée Louis de Cubières
fut nommé ministre de la Guerre ;
Victor Cousin
reçut l’Instruction publique ; le comte
Hippolyte François Jaubert eut
les Travaux publics ; Alexandre Henri Gouin reçut le portefeuille de
l’Agriculture et du Commerce.
Victor Cousin.
Le
second ministère Thiers, comme nous pouvons le constater, n’était pas
composé d’hommes politiques célèbres. En effet, seuls quelques uns avaient
déjà l’expérience du pouvoir (Rémusat, Pelet de la Lozère.), les autres
étant des novices.
Cela n’était pas pour déplaire à Thiers, qui pouvait manipuler son
gouvernement bien plus facilement que s’il était composé de politiques
aguerris.
b)
Les première mesures du gouvernement Thiers : Thiers, bien qu’étant
officiellement apparenté au centre-gauche, restait toutefois proche de la
droite bourgeoise (rappelons qu’à l’origine, le premier ministre était
proche des doctrinaires.).
Ainsi, Thiers afficha son hostilité envers le suffrage universel, repoussa
les discussions concernant le double salaire des députés fonctionnaires,
puis envoya la Garde nationale mettre un terme à la grève des employés dans
les secteurs du textile, de l’habillement et du bâtiment.
A
noter qu'en juillet 1840 fut érigée la colonne de Juillet. L'édifice
commémorait non pas les évènement du 14 juillet 1789, mais les trois
journées révolutionnaires de juillet 1830 (les trois glorieuses.).
La colonne de Juillet, Paris.
c)
La conquête de l’Algérie (octobre 1838 à décembre 1840) : en
mai 1837, le général Thomas Robert Bugeaud, marquis de La Piconnerie,
avait signé le traité de la Tafna avec l’émir Abd el Kader,
reconnaissant la suzeraineté de ce dernier sur les provinces d’Oran et de
Médéah.
Libéré de la menace qui pesait sur l’ouest du pays, Bugeaud avait alors pu
s’attaquer à Constantine, en octobre 1848, ville située à l’est d’Alger.
Peu après la prise de la cité, Bugeaud fut rappelé à Paris et remplacé par
le général Sylvain Charles, comte Valée.
Dans un premier temps, le nouveau gouverneur général d’Alger se contenta
d’affermir les conquêtes françaises, érigeant des forts et faisant
construire plusieurs routes à travers le pays.
Le général Sylvain Charles, comte Vallée.
Plus tard, en septembre 1839, Ferdinand Philippe d’Orléans, fils de Louis
Philippe, souhaita démontrer que les voies de communications entre Alger et
Constantine étaient sûres. Le duc d’Orléans emprunta alors le défilé des
Portes de Fer, endroit propice à une embuscade.
Le passage des Portes de Fer,
par Adrien DAUZATS, XIX° siècle, château de Chantilly, Chantilly.
Au
final, l’opération fut une réussite, mais l’émir Abd el Kader, qui étendait
son influence sur les tribus nomades des plateaux de l’Aurès et de Tlemcen,
dénonça une violation du traité de la Tafna.
En
novembre 1839, Abd el Kader s’attaqua ainsi aux postes français de la plaine
de la Mitidja, aux portes d’Alger, détruisant des îlots de colonisation.
La
situation devenait préoccupante, car l’armée stationnée en Algérie manquait
cruellement de moyens. Le général Bugeaud, s’exprimant devant la Chambre des
députés le 15 février 1840, résuma la situation en quelques mots : la
conquête ou l’abandon.
Finalement, après s’être entretenu avec Louis Philippe à la fin décembre
1840, Bugeaud fut nommé gouverneur général de l’Algérie le 29 du même mois.
Place du gouvernement à Alger,
par Adrien DAUZATS, XIX° siècle, château de Chantilly, Chantilly.
d)
Les affaires d’Orient entraînent la chute du second ministère Thiers
: en mai 1840, alors que Thiers avait décidé de rapparier en France la
dépouille de Napoléon (voir paragraphe suivant.), le premier ministre
soutenait le vice-roi d’Egypte, Méhémet Ali.
Méhémet Ali, vice-roi d'Eygypte.
Ce
dernier, profitant de la déliquescence de l’Empire ottoman, souhaitait donc
constituer un vaste royaume, s’étendant de l’Egypte jusqu’à la Syrie (la
guerre contre la Turquie avait débuté en janvier 1833.).
Cependant, l’Angleterre était inquiète de voir d’une part la progression de
l’influence française sur le bassin méditerranéen (la France était présente
en Algérie et soutenait l’Egypte.) ; d’autre part l’influence russe sur
Constantinople (les Anglais souhaitaient préserver la route des Indes.).
Se
rapprochant de l’Autriche et de la Prusse, l’Angleterre réclama le maintien
du statu quo entre l’Empire ottoman et l’Egypte, garanti par les
principales puissances européennes.
Louis Philippe, qui n’était as un belliciste, accepta de signer cet accord
en juillet 1839.
Toutefois, l’année suivante, Angleterre, Prusse, Autriche et Russie
signèrent un traité commun, lançant un ultimatum à Méhémet Ali : ainsi, ce
dernier était reconnu en tant que vice roi d’Egypte et de Saint Jean
d’Acre (toutefois, ces possessions n’étaient qu’à titre viager
et sous réserve de l’acceptation de l’intéressé dans les dix jours.).
L’annonce de ce traité, en France, provoqua une vive indignation. Thiers
décida alors d’entreprendre des travaux de fortification de Paris (septembre
1840.), et annonça la mobilisation des classes de 1836 à 1839 (augmenta
l’armée à 500 000 hommes.).
Toutefois, fin septembre 1840, Méhémet Ali refusa de se soumettre à
l’ultimatum anglais. Ce dernier fut alors destitué par Abdülmecit
I°,
le sultan de Constantinople ; par ailleurs, la marine anglaise s’empara de
Beyrouth en octobre 1840.
Abdülmecit I°, sultan de Constantinople.
Courant octobre, malgré un climat tendu, Français, Anglais et Russes
révélèrent qu’ils n’étaient pas prêts à déclencher une guerre (malgré le
bellicisme poussé de la Prusse.).
Ainsi, les puissances européennes décidèrent de négocier. Louis Philippe ne
devait plus soutenir les prétentions de Méhémet Ali sur la Syrie (ce dernier
était restauré.) ; en échange, l’Angleterre cédait à la France la mainmise
sur l’Egypte.
Quelques jours plus tard, le 18 octobre 1840, Rémusat, ministre de
l’Intérieur, présenta au conseil des ministres le discours du trône, rédigé
par Hyppolyte Passy.
Le
texte contenait la formule suivante, qui ne plut guère à Louis Philippe :
la France […] doit se tenir prête à agir le jour où elle croirait
l’équilibre du monde sérieusement menacé.
Le
roi des Français, jugeant le texte trop belliqueux, refusa d’y souscrire.
Thiers et les ministres décidèrent alors de présenter leur démission.
d)
Le retour des cendres de Napoléon I° (mai à décembre 1840) : comme
nous venons de le voir, Thiers, en mai 1840, avait décidé de rapatrier en
France les restes de Napoléon afin de susciter une vague de patriotisme.
Louis Philippe, bien qu’un temps hostile à cette décision, décida quant à
lui de profiter ainsi de la gloire impériale, en se présentant comme
l’héritier de l’Empereur déchu.
Par ailleurs, le retour des cendres
permettait au roi des Français d’achever la réhabilitation de la Révolution
française et de l’Empire, qui avait débuté lors de l’inauguration du château
de Versailles.
François Ferdinand d'Orléans, prince de Joinville (il s’agissait du
fils cadet de Louis Philippe.), fut alors chargé de rapatrier les restes de
Napoléon.
François d'Orléans, prince de Joinville,
par WINTERHALTER, milieu du XIX° siècle (à gauche) ; et son épouse
Françoise de Bourbon-Bragance, princesse de Joinville, par
WINTERHALTER, milieu du XIX° siècle (à droite), château de Versailles,
Versailles.
Le
jeune homme, s’embarquant sur la frégate la Belle Poule en juillet
1840, fit alors route vers l’île de Sainte Hélène. A noter que le prince de
Joinville était accompagné des derniers proches de l’Empereur, les généraux
Henri Gatien Bertrand
et Gaspard Gourgaud
; le comte
Emmanuel de Las Cases
; Louis Joseph Narcisse Marchand, valet de chambre ; et le mamelouk
Ali.
Les généraux Bertrand et Gourgaud (en haut.) ; Las Cases,
Marchand et Ali (en bas.).
A
noter que Charles Tristan, marquis de Montholon,
bien qu’ayant accompagné Napoléon sur l’île de Sainte Hélène, ne participa
au voyage. Ce dernier, accompagné de Louis Napoléon Bonaparte, fut
emprisonné en août 1840, ayant tenté de profiter de cet évènement pour
soulever Boulogne sur Mer.
Le général de Montholon.
Louis Napoléon et Montholon, rapidement arrêtés, furent alors enfermés au
fort de Ham et condamnés à la prison à vie.
Débarquant à Sainte Hélène début octobre, les Français eurent l’autorisation
d’ouvrir le cercueil quelques jours plus tard. Le 14 octobre au soir, de
nombreux spectateurs assistèrent ainsi à l’ouverture de la tombe, qui leur
révéla un Napoléon relativement bien conservé.
Ile de Sainte Hélène - le
tombeau de Napoléon, gravure publiée dans Le journal illustré,
1867.
Finalement, le cercueil fut embarqué sur la Belle Poule, et la Frégate se
dirigea vers la France.
En
raison des différents entre la France et l’Angleterre, suite aux affaires
d’Egypte, le prince de Joinville prit de nombreuses précautions afin que la
Belle Poule ne soit pas attaquée par un navire britannique.
Transbordement des restes de Napoléon I° à bord de la Belle-Poule, le
15 octobre 1840, par ISABEY, milieu du XIX° siècle, château de
Versailles, Versailles.
Toutefois, alors que le navire français approchait du continent, à la fin
novembre 1840, en France, le gouvernement Thiers avait cédé la place au
troisième ministère Soult.
A
Paris, afin d’éviter tout débordement, il fut décidé que l’inhumation de
Napoléon aux Invalides serait une cérémonie strictement militaire. En furent
donc exclus les étudiants parisiens, ces derniers étant suspectés de vouloir
profiter du retour des cendres pour fomenter une nouvelle insurrection.
Retour des Cendres de Napoléon I°,
le 15 décembre 1840 : passage du catafalque sur la place de la Concorde,
par GUIAUD, milieu du XIX° siècle, château de Versailles, Versailles.
La
cérémonie, qui se déroula à la mi décembre 1840, fut suivie par une
multitude de spectateurs. Toutefois, les funérailles eurent un goût amer
pour de nombreux Parisiens : en effet, bourgeois et députés adoptèrent une
conduite peu respectueuse ; Louis Philippe était visiblement effrayé par ce
qu’il avait exhumé à Sainte Hélène ; enfin, de nombreux spectateurs furent
déçus de ne pas voir le corps du défunt Empereur, dissimulé derrière les
pans de son cercueil.
Au
final, le retour des cendres fut un échec pour Louis Philippe. En effet, le
retour de Napoléon ne fit qu’accentuer le bonapartisme, les Parisiens étant
plus attachés à Napoléon qu’à la monarchie de Juillet.
A
noter que Napoléon, depuis 1861, repose dans une tombe de porphyre, sous le
dôme des Invalides (l’édifice fut érigé par Napoléon III, qui racheta
à l’Angleterre Longwood House
ainsi que la Vallée du Tombeau en 1858.).
Le dôme des Invalides, Paris.
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