Suite à la
révolution de Juillet,
les 27, 28 et 29 juillet 1830, Charles X avait été contraint
d’abdiquer (ce dernier, le 2 août, avait cédé la couronne à son petit fils,
Henri d’Artois, duc de Bordeaux.).
Combat de la rue de Rohan, le 29 juillet 1830, par Hippolyte
LECOMTE, XIX° siècle, musée Carnavalet, Paris.
Le
3 août, alors Charles X et ses proches quittaient Paris, Louis Philippe
prononçait un discours face à la Chambre des députés des départements
(rappelons que cette dernière était élue par le peuple tous les sept ans et
se réunissait au palais Bourbon ; l’autre assemblée, la Chambre des Pairs,
était au contraire composée d’aristocrates nommés à vie par le roi, et
siégeait au palais du Luxembourg.).
Le palais Bourbon, Paris.
Le
duc d’Orléans, annonçant ses futures réformes, rappela aux députés qu’il
comptait respecter la Charte de 1814 (promulgué par Louis XVIII
lors de la première restauration, ce texte avait pour objectif de
préserver les acquis de la révolution et de l’Empire.).
Toutefois, Louis Philippe ne prévoyait pas de modifications
constitutionnelles, ce qui ne plût guère à certains des députés. Les
mécontents décidèrent alors de se réunir, présentant quelques jours plus
tard au roi des Français un texte prévoyant d’importantes réformes
(abolition de la noblesse, initiative des lois laissées à l’assemblée,
suppression du double vote,
abaissement de l’âge du cens, etc.).
Louis Philippe, fraichement porté au pouvoir, accueillit le projet avec
bienveillance. Par la suite, il invita ses ministres à mettre en place un
nouveau texte, visant à remplacer la Charte de 1814.
François Guizot et Achille Léonce Victor Charles, duc de
Broglie,
furent alors chargés de travailler à la rédaction d’un nouveau décret.
François Guizot, par Honoré DAUMIER, 1833, musée d'Orsay,
Paris.
Finalement, la Charte de 1830 fut adoptée par les députés le 7 août
dans la soirée.
Le
nouveau texte, bien que s’inspirant de celui de 1814, revenait cependant sur
plusieurs points essentiels.
Ainsi, la religion catholique n’était plus religion d’Etat mais
religion de la majorité des Français ; la censure était abolie ; les
troupes étrangères n’avaient plus le droit de servir au sein de l’armée
française ; l’initiative des lois était partagé entre le roi et les
assemblées ; la Chambre des députés était élue pour cinq ans au lieu de
sept ; l’âge d’éligibilité passait de 40 à 30 ans, l’âge d’électorat de 30 à
25 ; le drapeau tricolore était adopté ; le double vote était aboli.
Louis Philippe prêtant serment en présence des chambres de maintenir
la charte de 1830, 9 août 1830, château de Versailles, Versailles.
Le
9 août 1830, le duc d’Orléans prêta serment à la charte, et fut ainsi
intronisé roi des Français sous le nom de Louis Philippe I° (à noter
que le duc de Bordeaux, petit fils de Charles X et prétendant au trône, fut
ainsi écarté du pouvoir.).
Louis Philippe I°, roi des Français,
la main posée sur la charte de 1830, par Gustave Adolphe CHASSEVENT,
musée du Louvre, Paris (à noter que ce tableau, à l'origine destinée au
consulat de France à Panama, est une copie de l'œuvre originale, entreposée
à Versailles).
|