1° La diplomatie française en
position difficile – Cette nouvelle révolution française, la troisième
depuis 1789,
ne fut pas au goût des monarchies européennes. En effet, cette insurrection
mettait à nouveau en péril l’ordre imposé suite au congrès de Vienne,
en 1815.
Lamartine, ministre des Affaires étrangères, soucieux d’éviter une
intervention des puissances européennes, s’empressa d’annoncer aux
souverains étrangers les intentions pacifiques de la France.
Toutefois, Léopold I°, roi de Belgique et gendre de Louis Philippe
annonça son intention de mater l’insurrection parisienne. Ledru-Rollin,
ministre de l’Intérieur, constitua alors une légion belge chargée de
propager la révolution en Belgique, mais l’expédition se solda sur un échec.
Alexandre Auguste
Ledru-Rollin, par Angélique MONGEZ, XIX° siècle, musée CARNAVALET,
Paris.
Un
autre mouvement armé se constitua dans les Alpes, où quelques milliers de
Lyonnais prirent les armes afin d’envahir la Savoie, possession du royaume
de Piémont-Sardaigne et ancienne possession française.
Toutefois, ce coup de force fut lui aussi sans effets.
2° Le printemps des peuples – Bien que la révolution
française de 1848 constitue une menace pour de nombreux souverains
européens, ces derniers n’intervinrent jamais en France, car que le
mouvement se propagea rapidement au sein même de leurs propres Etats.
En
Autriche, une insurrection éclata à la mi-mars 1848, contraignant l’Empereur
Ferdinand I° à adopter une constitution. Au printemps, une assemblée
législative élue au suffrage universel déclara la suppression des droits
féodaux, ce qui entraîna des velléités autonomistes dans tout l’Empire
autrichien (Italie, Hongrie, Tchéquie, Pologne, etc.).
Caricature allemande critiquant le déclin de l'Empire autrichien (l'aigle
bicéphale, emblème de l'Autriche, est déshabillé par les différents peuples
de l'Empire alors qu'il est alité), par Henri RITTER, 1848, Deutsches historisches museum, Berlin.
Finalement, Ferdinand fut contraint d’abdiquer en décembre 1848, au profit
de son neveu François Joseph.
Ferdinand II, Empereur d'Autriche, et son neveu François Joseph.
Plusieurs insurrections eurent aussi lieu dans les principautés d’Allemagne,
comme à Berlin où les manifestants souhaitaient unifier le pays. Une
assemblée réunie à Francfort proposa alors d’offrir la couronne à
Frédéric Guillaume IV, roi de Prusse,
mais ce dernier, plus favorable à une direction autrichienne de l’Allemagne,
et refusant d’être redevable envers des révolutionnaires, préféra refuser.
La révolution de 1848 en Allemagne,
anonyme, 1848, Alte Nationalgalerie, Berlin.
Frédéric Guillaume IV, roi de Prusse, vers 1846, Deutsches historisches museum, Berlin.
|