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Le régime de Vichy en 1940, la
révolution nationale : Le maréchal Pétain ayant désormais les
mains libres, il promulgua dès le 11
juillet les trois premiers actes
constitutionnels.
Pétain, désormais « chef de l’Etat », abrogeait de
facto l’amendement
wallon, qui stipulait que le président de la république était
élu pour sept ans par le peuple français ; le second acte conférait
au nouveau leader les pouvoirs exécutifs et législatifs ; enfin, le
troisième acte ajournait les chambres jusqu’à convocation ultérieure.
C’est dans ces conditions que le terme de république
française fut
remplacé dans tous les documents officiels par Etat
français.
Pétain, qui avait annoncé sa volonté de se « sacrifier » pour le
bien être de la nation dans son discours du 17 juin, faisait encore
bonne figure malgré ses 85 ans. Toujours auréolé par le rôle qu’il
avait joué pendant la première guerre mondiale, et particulièrement
à Verdun, le maréchal reçut à l’été 1940 l’approbation d’une
majorité de Français.
Ce dernier étant la personnification du régime de Vichy, une intense
propagande fut rapidement mise en place, présentant le maréchal
comme l’homme-providence du nouveau régime.
C’est ainsi que la francisque,
emblème du maréchal, fut frappée sur les pièces de monnaie ; la
devise « travail, famille, patrie » remplaça le traditionnel
« liberté, égalité, fraternité » hérité de la Révolution française ;
enfin, si la Marseillaise demeurait hymne national de l’Etat
français, la chanson « maréchal, nous voilà ! » fut abondamment
utilisé par la propagande.
La francisque pétainiste accompagnée de la devise du régime
de Vichy : "travail, famille, patrie".
L’idéologie du régime de Vichy fut exposée plus en détail par Pétain
lui-même dans son long discours du 11 octobre 1940 : Français,
la France a connu, il y a quatre mois, l'une des plus grandes
défaites de son histoire. […] Le
désastre n'est […] que
le reflet, sur le plan militaire, des faiblesses et des tares de
l'ancien régime politique. […] Des
majorités se succédaient au pouvoir, animées trop souvent du souci
d'abattre la minorité rivale. Ces luttes provoquaient des désastres.
[…] Tout criait
l'impuissance d'un régime [qui] s'acheminait ainsi, à grands
pas, vers une révolution politique que la guerre et la défaite ont
seulement hâtée. […] Un
jour de septembre 1939,[…] une
guerre presque perdue d'avance, fut déclarée. Nous n'avions su ni
l'éviter, ni la préparer. C'est sur cet amas de ruines qu'il faut,
aujourd'hui, reconstruire la France. […] L'ordre
nouveau est une nécessité française. Nous devrons […] réaliser dans
la défaite la révolution que, dans la victoire, dans la paix […] nous
n'avons même pas su concevoir. Le régime nouveau […] doit
se libérer de ces amitiés ou de ces inimitiés, dites
traditionnelles. […] Il
remettra en honneur le véritable nationalisme, celui qui, renonçant
à se concentrer sur lui-même, se dépasse pour atteindre la
collaboration internationale. Cette collaboration, la France est
prête à la rechercher. […] L'Allemagne
peut […] choisir
entre une paix traditionnelle d'oppression et une paix toute
nouvelle de collaboration. […] L'Allemagne
peut préférer une paix vivante pour le vainqueur, une paix
génératrice de bien-être pour tous. Le régime nouveau sera une
hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l'idée fausse de
l'égalité naturelle des hommes, […] seuls
le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie
française. […] Ainsi
renaîtront les élites véritables que le régime passé a mis des
années à détruire. […] Telle
est, aujourd'hui, Français, la tâche à laquelle je vous convie. Il
faut reconstruire. Cette reconstruction, c'est avec vous que je veux
la faire. […] Une
révolution ne se fait pas seulement à coups de lois et de décrets.
Elle ne s'accomplit que si la nation la comprend et l'appelle, que
si le peuple accompagne le gouvernement dans la voie de la
rénovation nécessaire. Bientôt, je vous demanderai de vous grouper
pour qu'ensemble réunis autour de moi, […] vous
meniez cette révolution jusqu'à son terme, […] en
faisant régner, dans la France nouvelle, la véritable fraternité
nationale.
Affiche de propagande vichyste (la légende indique :
"Français ! Vous n'êtes ni vendus, ni trahis, ni abandonnés. Venez à moi
avec confiance").
Ce discours, prononcé dix jours avant l’entrevue de Montoire,
permettait au maréchal d’exposer ses idées directrices. Ainsi, ce
dernier fustigeait la politique pacifiste menée par le gouvernement
français depuis les années 1920, ainsi que les luttes de pouvoirs
générées par la République, qui avaient entraîné la France sur le
chemin de la guerre.
Pétain, affirmant sa volonté de faire table rase du passé,
proclamait donc la mise en place d’un « ordre nouveau », premier pas
vers la « révolution nationale », réclamant l’adhésion de toute la
nation au nouvel Etat français.
Enfin, le maréchal annonçait la mise en place d’une politique de
collaboration avec l’Allemagne, volonté n’émanant pas d’Hitler mais
de Pétain lui-même. A l’été 1940, la victoire de l’Allemagne nazie
semblait inéluctable. Le maréchal souhaitait donc que la France ne
soit pas traitée en vaincue mais en alliée de l’Allemagne. Son
objectif était donc de collaborer avec l’occupant afin de lui
prouver sa bonne foi.
Toutefois, chose dont Pétain ne prit jamais réellement conscience,
Hitler était résolument francophobe, et en cas de victoire ne
comptait réserver aucun régime de faveur envers la France.
Affiche de propagande vichyste, glorifiant la révolution
nationale.
Pétain, qui se rapprocha de l’Eglise catholique, qui avait été la
cible des gouvernements anticléricaux depuis le début du XX° siècle,
décida aussi de fusionner les associations
d’anciens combattants en août 1940, donnant naissance à la Légion
française des combattants (l’un des principaux buts de cette
organisation était de propager la Révolution nationale, la Légion
étant divisée en section départementales).
Par ailleurs, afin d’inclure au sein de l’organisation les jeunes
n’ayant pu participer à la première au à la deuxième guerre
mondiale, la légion fut rebaptisée Légion
française des combattants et des volontaires de la Révolution
nationale en novembre
1941.
A son apogée, cette organisation comptait près de 1.5 millions de
membres (en métropole et dans les colonies.). Mais ses effectifs
déclinèrent rapidement à compter de l’hiver 1942 et de la
fascisation du régime de Vichy.
Par ailleurs, le régime de Vichy décida de se calquer sur les
décrets promulgués par l’Allemagne nazie, adoptant à partir de l’été
1940 une série de mesures ouvertement antisémites.
Ainsi, un premier Statut
des Juifs, promulgué le 3 octobre 1940, interdit aux Français de
confession juive d’exercer un certain nombre de professions
(fonctionnaire, journaliste, chef d’entreprise, etc.), tout
prévoyant l’internement de tous les juifs étrangers installés sur le
sol français.
A noter que les mesures antisémites ne firent que s’aggraver au fil
des années.
Une du quotidien collaborationniste "Le Matin", annonçant la
promulgation du statut des juifs.
Puis, en fin d'année, alors que le régime de Vichy ayant été
instauré depuis maintenant plusieurs mois, une rencontre entre
Hitler et Pétain fut organisée à Montoire-sur-le-Loir, le 24 octobre
1940.
Après avoir échangé une poignée de main sur le quai de la gare,
Hitler et Pétain prirent place dans le Führersonderzug, le
train spécial du Führer.
Le maréchal, qui comme nous l’avons vu, était prêt à démontrer sa
bonne foi pour faire de la France une alliée de l’Allemagne,
n’obtint que des vagues promesses de la part du Führer.
En effet, Hitler ne souhaitait pas faire de la France une nation
alliée, bien au contraire. Ainsi, ce dernier accepta le principe de
la collaboration franco-allemande, sans pour autant conclure
d’accords concrets avec le maréchal.
Exploitant ce désir français de s’ériger en allié de l’Allemagne via
la collaboration, le Führer ne fit que durcir les conditions
d’occupation, sans jamais concéder de contreparties en retour.
L'entrevue de Montoire.
Les
seul gestes du Troisième Reich, suite à l’entrevue de Montoire,
furent la rétrocession à la France des cendres du duc de Reichstadt,
fils de Napoléon I°, à la mi-décembre 1940 ; mais aussi la
libération de quelques prisonniers de guerre français (anciens
combattants de la Première Guerre mondiale, agriculteurs, fils aînés
de familles de quatre enfants, etc.). Toutefois, 1.5 millions de
soldats restaient en détention en Allemagne.
En fin d’année 1940, Laval multiplia les attentions à l’égard de
l’Allemagne. Partisan d’une offensive commune contre la
Grande-Bretagne, il céda aux Allemands la majorité des actions des
mines de Bor, en Serbie (6 novembre) ; fit livrer au Troisième Reich
l’or que le gouvernement belge avait confié à la France (29
novembre) ; enfin, il se rapprocha de l’Etat-major allemand en vue
d’une action commune contre l’AEF (2 décembre).
Le retour des cendres du duc de Reichstadt, décembre 1940.
Cette politique, outrepassant largement les conditions de
l’armistice, fut vivement critiquée par Pétain, qui décida de
procéder à un remaniement ministériel le 13 décembre 1940, et Laval
fut évincé du gouvernement.
Toutefois, cette décision ne plut guère aux Allemands, qui en
représailles décidèrent de fermer la ligne de démarcation, réclamant
en outre 400 millions de francs par jour pour les frais d’occupation
(contre 100 à l’origine).
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Le régime de Vichy en 1941, un gouvernement de technocrates :
En février 1941, Pétain confia à l'amiral François Darlan
la charge de vice-président du conseil.
Contrairement à de nombreux officiers ou
ministres proches du maréchal, Darlan était le fils d’un ancien
député radical-socialiste. L’amiral avait donc hérité de son
éducation une sensibilité de centre-gauche et un rejet de la
religion.
Cependant, bien que partisan de
la poursuite de la guerre pendant la crise de juin 1940, Darlan fut
écœuré par l’opération Catapult,
offensive britannique visant à détruire la flotte française
stationnée dans les ports d’Afrique du nord.
Cette attaque brutale et sans déclaration de guerre entraina la
destruction d'une partie de la flotte française, faisant plus d'un
millier de victimes. Cependant, si l’opération Catapult fut un franc
succès pour la marine britannique, l’attaque provoqua une vive
émotion en France, ce qui provoqua la montée d'un fort sentiment
d’anglophobie.
Darlan, considérant cette action
comme une déclaration de guerre, réclama en vain l'entrée en guerre
de la France contre l'Angleterre (ce qui fut refusé par le maréchal
Pétain), et eut dès lors la conviction que la victoire de
l’Allemagne était préférable à celle de l’Angleterre.
Affiche de propagande vichyste (alors que des animaux sauvages
("franc-maçonnerie", "le Juif", "de Gaulle" et "le Mensonge") menacent le couple
de paysans, l'homme réplique "Laissez nous tranquilles !"), 1941, musée des Invalides, Paris.
Sous l’impulsion de l’amiral Darlan, le
régime de Vichy opéra une refonte de son organisation policière au
printemps 1941.
C’est ainsi que fut mis en place le Commissariat
général aux questions juives, en mars 1941, à la demande des
autorités allemandes. Cette organisation, abritant la police
aux questions juives à
compter d’octobre 1941, était destinée à appliquer les ordonnances
antisémites adoptées par le régime de Vichy (privation de
citoyenneté, emprisonnement et déportation des juifs étrangers).
Par ailleurs, une loi datant d’avril 1941
donna naissance à la police
nationale (les
polices municipales passèrent sous contrôle de l’Etat.).
La police nationale, forte de 140 000
hommes, procéda à plus de 10 000 arrestations pour motifs politiques
en l’espace de quelques mois. Par ailleurs, c’est en mai 1941 que
furent organisées les premières rafles en zone occupée, dirigées
contre les étrangers de confession juive (plus de 7 000 personnes
furent internées dans des camps en région parisienne).
Par ailleurs, alors que le premier Statut
des Juifs avait été
adopté en octobre 1940, un deuxième
statut fut promulgué en juin 1941.
Ainsi, la liste des métiers interdits aux
Français de confession juive fut allongée aux professions libérales,
aux métiers de l’industrie et du commerce. Par ailleurs, ce second
statut autorisait les préfets à interner dorénavant les juifs
français.
Enfin, un décret adopté en novembre 1941
déchut de leurs fonctions les députés et sénateurs de confession
juive.
Enfin, dans un registre différent, fut créée à l’été 1941 la Légion
des volontaires français, à l’instigation d’Otto
Abetz,
ambassadeur d’Allemagne à Paris.
L’objectif de cette association, financée
par le Troisième Reich, était de recruter des volontaires (portant
l’uniforme allemand) destinés à rejoindre le front soviétique
(Hitler avait déclaré la guerre à l'URSS en juin 1941).
Toutefois, si des bureaux de recrutement
s’ouvrirent en zone libre et en zone occupée, la LVF n’eut pas
beaucoup de succès. Ainsi, 6 000 personnes seulement furent
recrutées jusqu’en 1944.
Affiche de propagande pour la LVF (la légende indique "Sous les plis du
drapeau, la LVF combat pour l'Europe").
Cette seconde phase du régime de Vichy
correspond à un tournant dans l'histoire de la collaboration. Ainsi,
en 1941, cela faisait plus d'un an que le maréchal pétain restait
dans l'attente de la signature d'un traité de paix définitif avec
l'Allemagne, qui finalement n'arriva jamais.
Ainsi, plutôt que de continuer à espérer
une union politique et militaire entre la France et l'Allemagne,
Pétain décida de s'entourer d'un ministère technocratique, destinée
à gérer le pays tant bien que mal, devant faire face aux exigences
de plus en plus importantes de l'Allemagne.
C'est ainsi que l'image du régime de Vichy
commença à évoluer au sein de l'opinion publique. En effet, alors
qu'en 1940, un grand nombre de Français soutenait le maréchal
Pétain, toujours auréolé par « sa » victoire de Verdun, la
compromission du régime de Vichy avec le Troisième Reich entraîna
l'apparition de plusieurs mouvements de résistance au cours de
l'année 1941.
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Le régime de Vichy en 1942, de Darlan à Laval :
En fin d’année 1941, l’amiral Darlan était en difficulté, fragilisé
par la perte du Proche-Orient.
C'est dans ce contexte tendu que
fut origanisée le
1er décembre
1941 une rencontre à Saint-Florentin, à laquelle participèrent
Pétain, Darlan et le maréchal
Hermann Göring.
Cette réunion avait pour objectif
d’étudier les moyens que Vichy pourrait mettre en œuvre afin de
porter assistance au général Erwin Rommel, qui éprouvait de
grandes difficultés en Libye face aux Britanniques.
De son côté, le maréchal réclama un
certains nombres d’assouplissements des conditions d’armistice :
reconnaissance de la souveraineté française sur tout le territoire,
libération des prisonniers de guerre, diminution du coût d’entretien
de l’armée d’occupation, franchissement simplifié de la ligne de
démarcation, etc.
Toutefois, Goering rejeta point par point
les propositions du maréchal Pétain, et l’entrevue se solda sur un
échec.
La rencontre de Saint-Florentin (l'on
aperçoit Göring, au centre, soutenant le maréchal Pétain. L'amiral Darlan se
trouve à droite de l'image).
L’attitude du gouvernement de Vichy ne plaisait guère à Hitler, dont
l’objectif était de contraindre la France à lutter contre les
Britanniques qui progressaient en Afrique, perturbant
l’approvisionnement du Troisième Reich en pétrole.
Afin de couper court aux atermoiements du régime de Vichy, Hitler
fit transmettre un ultimatum au maréchal Pétain, au début du mois
d'avril 1942 : ce dernier devait faire appel à Laval sans tarder,
sans quoi la France serait « polonisée » et ravagée par les troupes
d’occupation.
Le maréchal, mis devant le fait accompli,
fut contraint de limoger ses ministres et de faire appel à Laval,
qui fut nommé chef de gouvernement le 18 avril 1942 (une première
dans l’histoire du régime de Vichy, où la fonction de premier
ministre n’avait jamais officiellement existé).
Outre sa nouvelle charge, Laval récupéra
le ministère des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de
l’Information.
A noter que ce dernier s’entoura d’un
personnel plus républicain (contrairement à 1940 où les membres du
gouvernement étaient en majorité des réactionnaires ou des
royalistes), marquant une cassure avec la Révolution nationale
voulue par le maréchal.
Toutefois, dès son entrée en fonction,
Laval décida de poursuivre une politique de collaboration accrue
avec l’Allemagne, convaincu que la France ne pourrait retrouver son
statut d’antan qu’en multipliant les gages de bonnes volonté
vis-à-vis du Troisième Reich.
Ainsi, Laval poursuivit jusqu’à la fin de
la guerre une politique de collaboration de plus en plus poussée,
sans jamais obtenir de contreparties en retour.
En juin 1942, il prononça le discours suivant, qui ne fit
qu’accroître son impopularité : Nous
avons eu tort, en 1939, de faire la guerre. Nous avons eu tort, en
1918, au lendemain de la victoire, de ne pas organiser une paix
d'entente avec l'Allemagne. Aujourd'hui, nous devons essayer de le
faire. Nous devons épuiser tous les moyens pour trouver la base
d'une réconciliation définitive. Je ne me résous pas, pour ma part,
à voir tous les vingt-cinq ou trente ans la jeunesse de nos pays
fauchée sur les champs de bataille. [...] J'ai
la volonté de rétablir avec l'Allemagne et avec l'Italie des
relations normales et confiantes. De cette guerre surgira
inévitablement une nouvelle Europe. [...] Je
voudrais que demain nous puissions aimer une Europe dans laquelle la
France aura une place qui sera digne d'elle. Pour construire cette
Europe, l'Allemagne est en train de livrer des combats gigantesques.
Elle doit, avec d'autres, consentir d'immenses
sacrifices. [...] Je
souhaite la victoire de l'Allemagne, parce que, sans elle, le
bolchevisme, demain, s'installerait partout.
Laval trouva toutefois un certain soutien au sein du Service
d’ordre légionnaire,
fraction de la Légion française des combattants.
Cette organisation paramilitaire
fasciste avait fait son apparition en janvier 1942, à l’initiative
de Joseph
Darnand.
Ce dernier, favorable à l’ultra-collaboration et à l’antisémitisme,
reçut l’aval du régime de Vichy.
Darnand, à la tête du SOL, se livra à de
nombreuses exactions, tout en adoptant une politique de délation de
grande ampleur.
Affiche de propagande vichyste en faveur
du Service d'ordre légionnaire.
Concernant la question juive, si depuis
1940 le régime de Vichy avait adopté plusieurs mesures antisémites,
les Français de confession juive et les juifs d’origine étrangère
étaient jusqu’à présent internés dans des camps érigés à
l’occasion.
Côté allemand, la situation était la même,
à l’exception des territoires de l’est (Pologne, Ukraine, Russie),
ou de nombreux massacres avaient été commis à l’encontre de
populations juives et slaves.
Cependant, alors qu’à l’origine Hitler
avait imaginé déporter tous les juifs vers Madagascar, afin d’en
faire une « réserve juive », ce dernier fut contraint d’abandonner
ce projet en raison de la continuation de la guerre avec la
Grande-Bretagne. Dans un même ordre d’idée, il fut un temps prévu de
déporter les juifs vers la Sibérie, mais les aléas du front est
condamnèrent aussi ce nouveau plan.
Ainsi, c’est au cours de
l’automne que 1941 que le Führer décida d’éliminer physiquement
l’ensemble des populations juives d’Europe. Hitler chargea donc
Reinhard Heydrich, chef du RSHA,
d’organiser la solution
finale de la question juive (l’extermination
des juifs menée par le Troisième Reich fut surnommée Shoah,
ce qui en hébreu signifie « catastrophe »).
A compter de janvier 1942,
plusieurs camps d’extermination furent ouverts en Pologne, où
les victimes furent assassinés par ingestion de monoxyde de carbone
ou de Zyklon
B.
Entrée du camp d'Auschwitz (la grille en
fer porte l'inscription Arbeit macht frei, ce qui signifie "le
travail rend libre" en français).
Suite au retour de Laval,
la Gestapo
s’établit partout en zone nord, multipliant les arrestations et les
tortures.
René Bousquet,
nommé secrétaire général à la police et chef de la police nationale,
se mit en relation avec Karl
Oberg, chargé de la police allemande en France (Bousquet obtint
de son homologue allemand une reconnaissance théorique de la police
française).
En raison des accords
Bousquet-Oberg, la police française fut chargée d’organiser des
rafles à l’encontre des juifs, prenant en charge leur détention et
leur déportation vers les camps de la mort.
C’est ainsi que fut opérée la rafle
du vélodrome d’hiver (ou rafle
du vel d’hiv),
à la mi-juillet 1942, qui entraîna l'arrestation de 13 000 personnes
(dont 6 000 femmes et 4 000 enfants), qui furent transférés au
vélodrome d’hiver ou au camp de Drancy, puis déportés en Pologne,
dans le camp de concentration d'Auschwitz.
La rafle du vel d'hiv, juillet 1942.
Dans un même ordre d’idée, le port de l’étoile
jaune pour tous les
juifs (français et étrangers) fut instauré en mai 1942 en zone
occupée (à noter que cette distinction antisémite avait été
instaurée en Allemagne par Heydrich en septembre 1941).
En zone libre, par contre, le port de
l’étoile ne fut pas exigé ; toutefois, une loi votée en décembre
1942 imposa aux Français de confession juive de faire inscrire la
mention « juif » sur leurs pièces d’identité.
C’est à compter de l’automne 1942 que les premières protestations à
l’encontre du régime de Vichy se firent entendre. Plusieurs évêques
condamnèrent à cette occasion cette politique antisémite qu’ils
jugeaient inacceptable. Par ailleurs, de nombreux Français tentèrent
d’apporter leur aide à leurs compatriotes de confession juive, en
leur fournissant un hébergement, des faux papiers ou une filière
d’évasion (l’on estime aujourd’hui à 225 000 le nombre de personne
ayant réussi à échapper à la déportation).
Par ailleurs, au printemps 1942, afin de
compenser les pertes économiques dues à l’envoi de millions d’hommes
sur le front est, le régime nazi décida de profiter de la main
d’œuvre européenne pour combler son déficit.
C’est ainsi que Berlin réclama 350 000
travailleurs au régime de Vichy en juin 1942. Laval fut contraint
d’accepter, négociant toutefois l'échange suivant : un prisonnier de
guerre contre trois travailleurs partant en Allemagne.
Mais la Relève,
telle que présentée par le régime de Vichy, ne fit guère d’émules
(d'autant qu'elle n’était pas nominative : impossible de faire
rentrer un membre de la famille ou un ami en échange d’un
volontariat). Ainsi, seulement 17 000 travailleurs se portèrent
volontaires d’ici la fin août 1942.
Afin de faire face à ce manque
d’engouement, le maréchal Pétain décida d’adopter des mesures plus
radicales, promulguant une loi
de réquisition en
septembre 1942, permettant à la police allemande de procéder à de
nombreuses réquisitions en zone occupée.
Cette loi entraîna le départ de 250 000
Français en direction de l’Allemagne en l’espace de six mois.
Plus tard, en février 1943, Laval donna
naissance au service
obligatoire du travail (SOT),
qui fut rapidement rebaptisé service
du travail obligatoire (STO)
pour des raisons évidentes.
C'est ainsi que le chef du gouvernement
décida d’envoyer en Allemagne les jeunes privés de service
militaire, nés entre 1920 et 1922.
Toutefois, l’adoption de
ces mesures jugées iniques par de nombreux Français ne fit
qu’accroitre l'impopularité de Laval et du régime de Vichy (d'autant
que les conditions de vie
des travailleurs du STO furent parfois difficiles, surtout au cours
des derniers mois de la guerre).
C'est ainsi que près de 200 000 réfractaires au STO se tournèrent
vers la résistance.
Affiche de propagande vichyste en faveur
du STO (l'illustration est divisée en deux parties : à gauche, une usine
allemande d'où sortent des travailleurs français heureux ; à droite, des
soldats anglais épuisés et confrontés à la mort. La légende indique :
"Jeunes de France... sachez choisir !").
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L'invasion de la zone libre, ou opération Anton (novembre 1942) :
En novembre 1942, suite au
débarquement allié en Afrique du nord, Hitler décida d’envahir la
zone libre (à noter que toutefois que ce dernier avait élaboré la Directive
19 dès l’été 1940,
prévoyant l’invasion de la zone libre, au cas où un mouvement de
révolte éclaterait dans les colonies françaises d’Afrique du nord).
Au soir du 10 novembre 1942, le Führer
lança donc l’opération Anton, destinée à étendre la
domination du Reich sur l’ensemble du territoire français. C'est
ainsi que la Wehrmacht traversa la ligne de démarcation, avançant
vers Vichy et Toulon.
L'opération Anton.
En l’espace de quelques jours, les Allemands se rendirent maîtres de
la zone sud, faisant de l’opération Anton un franc succès (la ligne
de démarcation, devenue obsolète, fut supprimée à la mi-février
1943).
Cependant, alors que l'un des objectifs d'Hitler
était de s'emparer de la flotte française stationnée à Toulon,
l'amiral Jean de Laborde, qui commandait l'escadre, décida de
saboter ses navires. En effet, ce dernier refusait que les Allemands
s'emparent de la flotte française (ce qui était contraire aux
clauses de l'armistice de Compiègne), mais n'acceptait pas non plus
de rejoindre l'Afrique du nord, alors entre les mains des Américains
et des Britanniques.
Au total, près de 235 000 tonnes furent envoyées par le fond, dont
un cuirassier, neuf croiseurs, une trentaine de destroyers, douze
sous-marins, ainsi que 60 bâtiments de taille diverses.
Le sabordage de la flotte française à
Toulon, novembre 1942, Mémorial Leclerc, Paris.
Concernant le régime de Vichy, l'opération Anton bouleversa la
situation politique, car
si depuis 1940, le régime de Vichy vivait dans une relative
indépendance, l’invasion de la zone libre sonna le glas de la
souveraineté française.
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Le régime de Vichy de 1943 à 1944, l'ultra-collaboration :
Comme nous l’avons vu plus tôt, le régime
de Vichy n’avait pas hésité à collaborer avec le Troisième Reich, au
sujet des juifs d’origine étrangère. C’est ainsi que 13 000 d’entre
eux avaient été déportés, suite à la rafle du vel d’hiv, en juillet
1942.
Cependant, l’invasion de la zone
libre mit fin à la relative protection dont bénéficiaient les
Français de confession juive. Les SS,
s’installant dans les Préfectures françaises de la zone sud,
développèrent rapidement leurs activités antisémites.
Alors que la solution finale avait été
adoptée en début d’année dernière, de nombreuses rafles furent
organisées en 1943 dans l’ancienne zone libre, visant juifs
étrangers comme Français de confession juive.
C’est ainsi que Marseille fut la cible
d’un gigantesque contrôle de police, en janvier 1943. L’objectif de
René Bousquet, chef de la police nationale, mandaté par Heinrich
Himmler, était d’arrêter les criminels marseillais, un attentat
commis en début d’année ayant coûté la vie à plusieurs soldats
allemands.
Epaulé par 12 000 policiers, Bousquet
procéda à 40 000 interpellations, arrêtant 2 000 marseillais (dont
800 juifs). Par ailleurs, les Allemands firent sauter 1 500
immeubles du Vieux-Port, après avoir fait évacuer le quartier (les
autorités allemandes considéraient que ces rues étroites et
sinueuses pouvaient être un danger pour les troupes d’occupation).
D'autres arrestations eurent lieu à Lyon, en février (80
déportations) ; à Nîmes et à Avignon, en avril (une centaine de
déportations) ; et à Nice, en septembre (1 900 déportations).
A noter que Bousquet, très impliqué dans
la collaboration avec l’Allemagne, fut dépassé sur sa droite par la Milice
française, une organisation ultra-collaboratrice créée en
janvier 1943.
Protestant contre les violences commises
par la Milice (exécution de politiques, traques aux réfractaires du
STO, arrestations de juifs, etc.), Bousquet décida de démissionner
en fin d’année 1943, après avoir détruit ses archives et ordonné la
libération de plusieurs prisonniers.
La Milice française avait été instaurée en
janvier 1943 par le maréchal Pétain, afin de lutter contre la
Résistance (alors qualifiée de « terroriste »). Officiellement, le
chef de cette organisation paramilitaire était Laval, mais en
réalité son commandement fut exercé par Joseph Darnand, fondateur du
SOL.
Arborant un gamma stylisé,
symbole du bélier,
la Milice était à la fois un parti, une police (le Deuxième
service) et une armée (la Franc-garde).
A son apogée, les effectifs de cette
organisation s’élevèrent à 30 000 hommes, pour seulement 10 000
miliciens actifs (la majorité des membres de la Milice étaient des
bénévoles, qui ne se réunissaient que ponctuellement).
Affiche de propagande pour la Milice (la légende indique "Contre le
communisme, Milice française").
Côté allemand, alors que la guerre sur le
front est s'enlisait, le Troisième Reich décida, en juillet 1943, de
permettre aux volontaires français de s’engager dans la Waffen-SS.
C’est ainsi que fut créée la
brigade Frankreich,
à la fin juillet 1943. Darnand, marquant un pas en avant dans
l’ultra-collaborationnisme,
fut alors nommé Obersturmführer
de la Waffen-SS, après avoir prêté serment à Adolf Hitler.
C’est à compter de cette date que les
cadres de la Waffen-SS s’engagèrent à fournir des armes à la Milice.
Affiche de propagande allemande en faveur de la Waffen-SS (la légende
indique "Avec tes camarades européens, sous le signe SS tu vaincras !").
Cette dernière, se substituant de plus en
plus à la police française, collabora pleinement à la Gestapo,
multipliant les arrestations et les exactions contre les populations
civiles (meurtres, torture, vols, incendies, etc.).
En fin d’année 1943, la défaite allemande
semblait être inéluctable. Mais les Miliciens, plutôt que de faire
basse-mine, redoublèrent d’un fanatisme pro-nazi, qui toucha même le
régime de Vichy.
Ainsi, alors qu'en début d'année 1944, la défaite du Troisième Reich
semblait inéluctable, l'Etat français, plutôt
que de garder ses distances avec le régime nazi, s’enfonça dans la
voie de l’ultra-collaboration.
A noter qu’en fin d’année 1943, Pétain
avait été contraint par Berlin de conserver Laval, mais aussi de se
débarrasser des derniers pétainistes encore présents au gouvernement
(ces derniers furent alors arrêtés par la Gestapo et déportés en
Allemagne).
C’est ainsi que Joseph Darnand, chef de la
Milice, rentra au gouvernement en tant que secrétaire-général au
maintien de l’ordre (décembre 1943), avant d’être nommé secrétaire
d’Etat à l’Intérieur en juin 1944.
D’autres ultras furent invités à
participer au gouvernement Laval, tels que le milicien Philippe
Henriot, animateur à Radio-Paris,
et Marcel
Déat, leader du Rassemblement
national populaire, parti collaborationniste créé en 1941.
Philippe Henriot (à gauche) et Marcel
Déat (à droite).
Pétain, outré, refusa de présider les séances de ce nouveau conseil
des ministres.
Suite à la démission de Bousquet, en
décembre 1943, Darnand fut nommé chef de la police nationale. Fort
de cette nouvelle autorité, il reçut l’autorisation, en janvier
1944, d’organiser des cours martiales, permettant de juger et de
condamner à mort un accusé en l’espace de quelques minutes.
Alors que la Milice multipliait les
exactions, la police collabora activement avec la Gestapo, aussi
bien dans la traque des populations juives que dans celle des
résistants, qui se faisaient de plus en plus nombreux (les
arrestations se poursuivirent jusqu’à la fin juillet 1944).
Affiche de propagande vichyste (les résistants sont accusés d'être des
marionnettes entre les mains des soviétiques), 1942, Mémorial Leclerc, Paris
(la légende indique : "Ils assassinent ! Enveloppés dans les plis de notre
drapeau").
-
La fin du régime de Vichy (été 1944), la Commission
gouvernementale de Sigmaringen (septembre 1944 à avril 1945) :
Pendant l'été 1944, alors
que les alliés avaient débarqué en Normandie, le régime de Vichy se
prononça en faveur de la neutralité (malgré les insistances du
Troisième Reich pour que la France participe aux combats du côté de
l’Allemagne).
Pétain et Laval tentèrent d’ouvrir des
négociations avec le général de Gaulle, mais en vain.
Ce dernier donna alors naissance au
Gouvernement provisoire de la république française,
qui s’installa à Bayeux le 14 juin. Y fut promulguée l’ordonnance
du 9 août 1944 relative au rétablissement de la légalité
républicaine sur le territoire continental :
la république n’ayant jamais cessé d’exister (article I), tous les
actes constitutionnels législatifs adoptés depuis le 16 juin 1940
étaient considérés comme nuls et non avenus (article II), au même
titre que tous les décrets promulgués par le régime de Vichy
(Article III).
Par ailleurs, l’article X annonçait la
dissolution des partis de la collaboration, tels que la Légion
française des combattants, la Milice, le parti
franciste, etc.
Côté allemand, afin d’éviter que les
membres du régime de Vichy ne tombent entre les mains des
résistants, le Troisième Reich décida de transférer Pétain et Laval
à Belfort, à la mi-août 1944. Toutefois, si Laval partit pour
l’Alsace sans faire d’histoires, le maréchal refusa de quitter
Vichy, soucieux de continuer à exercer son autorité. Toutefois,
comme les Allemands menacèrent de bombarder la capitale du régime,
Pétain se résigna donc à rejoindre Belfort.
Vichy fut libérée quelques jours plus tard
par la Résistance.
Toutefois, face à la rapide progression
des alliés, les deux hommes furent envoyés à Sigmaringen, en
Allemagne, à compter du 8 septembre 1944.
Y fut instauré Commission
gouvernementale de Sigmaringen, gouvernement en exil du régime
de Vichy. A noter toutefois que Pétain et Laval n’y participèrent
pas. Ainsi, Fernand
de Brinon (ancien ambassadeur
de France à Berlin) en fut nommé président, entouré de Joseph
Darnand, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, et de Marcel Déat,
ministre du travail.
La ville de Sigmaringen.
Suite à la Libération, le maréchal Pétain fut interné au fort de
Montrouge, dans le Val-de-Marne, puis fut traduit en justice pour
haute trahison et intelligence avec l'ennemi. Condamné à mort le 15
août 1945, la sentence fut toutefois commuée en peine de réclusion à
perpétuité.
Laval, quant à lui, ne bénéfica pas du même traitement de faveur, et
fut exécuté en octobre 1945.
- Le bilan de la collaboration : Comme nous avons pu le
constater, la
« collaboration » correspond à une réalité bien plus complexe qu'un
simple mot.
En effet, il est facile aujourd'hui de refaire l'Histoire, après 70
ans de recul. Ainsi, la volonté du maréchal Pétain d'établir des
relations avec les Troisième Reich, pouvant permettre à la France de
retrouver son statut de grande puissance dans l'Europe nazie de
l'après guerre peut sembler logique dans le contexte de l'époque.
En effet, à cette date, la France est vaincue, l'Angleterre semble
isolée, et les Etats-Unis ne sont pas encore entrés en guerre. Les
perspectives d'une victoire sur l'Allemagne nazie, en juin 1940,
semblent dès lors particulièrement éloignées, pour ne pas dire
inatteignables.
Cependant, au fil des années, ce projet un peu utopique céda peu à
peu sa place à la dure réalité du terrain, ce qui mit un terme à
cette volonté d'alliance avec le Troisième Reich, mais aussi à
l'espoir de pouvoir signer un traité de paix définitif.
Pétain, qui ne partageait guère les idées antisémites de l'Allemagne
nazie, transigea dans un premier temps en faisant arrêter seulement
les juifs étrangers ; mais suite au retour de Laval et de l'invasion
de la zone sud, les Français de confessions juives, qui avaient été
plus ou moins épargnés jusque là, furent eux aussi la cible du
régime de Vichy.
Le régime de Vichy, comme nous l'avons vu plus tôt, ne fut pas un
régime composé d'un seul bloc, mais au contraire évolua au gré du
contexte géopolitique : d'une forme
«
spontanée
», à l'été 1940, à une époque où l'immobilisme présidentiel
était considéré comme une des raisons de la défaite ; à un
gouvernement de technocrates, en 1941, travaillant bon an mal an,
face aux exigences de plus en plus pesantes de l'Allemagne ; avant
d'évoluer vers un Etat ultra-collaborationniste, sous la houlette
de Laval, alors que pourtant le Troisième Reich était en difficulté
face à la montée en puissance des forces alliées.