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Mythologie
 
 

 

 

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Les mensonges de l'Histoire


Danton le bon contre Robespierre le mauvais

La Révolution française, période marquée par une décennies de troubles, est donc aujourd'hui difficile à étudier. Cependant, l'on en retient généralement que le grand Georges Danton, homme juste et bon, fut un martyr de la révolution, victime des ambitions malsaines de Maximilien de Robespierre, personnage machiavélique et cruel.

Cependant, la réalité est-elle aussi simpliste ? La Révolution française fut-elle le théâtre de l'affrontement du « gentil » Danton contre le « méchant » Robespierre ? Ou bien ce manichéisme de mauvais aloi fit-il son apparition sous la plume d'auteurs plus tardifs ?

Les jacobins aux Enfers, attribué à Jean TOUZE, vers 1795, musée Carnavalet, Paris.

 

Robespierre, était un avocat né en mai 1758. Elu membre du Tiers état aux Etats généraux de 1789[1], il gagna rapidement son surnom d'Incorruptible, se déclarant en faveur de l'abolition de l'esclavage, de la peine de mort, du suffrage universel, de l'égalité des droits pour les « gens de couleur », etc.  

Toutefois, les députés du Tiers état affichèrent rapidement leur volonté de réformer la monarchie (alors que Louis XVI avait réuni cette assemblée afin de lever de nouveaux impôts), et se proclamèrent Assemblée nationale le 17 juin 1789[2]. Peu à peu, les députés furent rejoints par les membres des autres ordres, et se proclamèrent Assemblée constituante le 9 juillet 1789. Consentant d'importantes réformes[3], Louis XVI accepta l'adoption d'une monarchie constitutionnelle à l'été 1791. L'Assemblée constituante ayant achevé son œuvre, cette dernière fut dissoute et remplacée par l'Assemblée législative (Robespierre ne fut pas réélu, ce dernier ayant fait passer un décret interdisant de réélire les députés de la constituante).

Maximilien de Robespierre (à gauche) et Georges Danton (à droite), école française du XVIII° siècle, musée Carnavalet, Paris.

 

Danton, plus jeune d'un an que son rival (il était né en octobre 1759), était lui aussi avocat. Ne parvenant pas à se faire élire comme député du Tiers état, contrairement à Robespierre, il participa néanmoins aux réunions politiques de son quartier, avant de rejoindre le club des Cordeliers[4], puis le club des Jacobins[5]. A cette époque, Danton reçut d'importantes sommes d'argent de la couronne, l'objectif de la Cour était de corrompre les personnages influents. Aujourd'hui, l'on ne sait pas quelle incidence ces pots-de-vin purent avoir sur Danton, comme il est difficile de savoir quel rôle il joua lors des grandes journées révolutionnaires (prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, retour du roi à Paris, 6 octobre 1789, assaut contre les Tuileries, 20 juin 1792). L'on peut constater qu'à cette date, Danton était plus favorable à la lutte armée que Robespierre, qui privilégiait la voie parlementaire (à noter que Danton ne fut pas élu à l'Assemblée législative à cause de l'hostilité des modérés).

Au soir du 9 août 1792, dans le contexte de la guerre contre l'Autriche[6], les sans-culottes[7] menés par Danton, prirent possession de l’Hôtel de ville et formèrent une commune insurrectionnelle. Au petit matin, les insurgés prirent d'assaut les Tuileries, contraignant Louis XVI et sa famille à demander asile auprès de l'Assemblée législative. Le roi fut alors démis de ses fonctions et plus tard emprisonné. Suite aux évènements, il fut décidé de mettre en place une Convention nationale qui remplacerait l’Assemblée législative ; le 11 août, fut créé un conseil exécutif provisoire, composé de six membres, destiné à assurer le pouvoir exécutif ; mais aussi un Comité de sûreté générale, chargé d'occuper une fonction policière. Enfin, Danton fut nommé ministre de la Justice, les députés étant soucieux d'avoir une liaison avec la commune insurrectionnelle de Paris.

A l'été 1792, la situation était anarchique : la guerre contre l'Autriche se passait mal ; il n’y avait plus de roi en France ; la commune insurrectionnelle de Paris, entité non élue, s’arrogeait tous les pouvoirs, au détriment de l’Assemblée législative ; enfin, Paris fut ensanglantée par les massacres de septembre, les sans-culottes pénétrant dans les prisons de la capitale pour y massacrer les détenus, jugés responsables de la défaite (à noter que si l’Assemblée législative envoya de vives remontrances à la commune insurrectionnelle de Paris, Danton ne fit rien pour mettre fin aux troubles).

Les massacres de septembre 1792, par Pierre Gabriel BERTHAULT, fin du XVIII° siècle, musée Carnavalet, Paris.

 

Le 21 septembre 1792, la Convention nationale se réunit pour la première fois, proclamant le même jour l'abolition de la royauté et la création de la première république.

Cette nouvelle assemblée était composée de trois grand groupes : les Girondins (surnommés ainsi car plusieurs d’entre eux étaient originaires de Gironde), au nombre de 160, étaient opposés à la commune insurrectionnelle de Paris et aux clubs, jugés trop extrémistes[8] ; les Montagnards (surnommé ainsi car il siégeaient sur les bancs les plus hauts), au nombre de 140, étaient partisans de la commune insurrectionnelle de Paris et proches des sans-culottes ; enfin, les membres de la Plaine ou du Marais(surnommés ainsi car ils occupaient les bancs les plus bas), près de 400, constituaient un groupe hétérogène, dont l'orientation politique restait ambigüe.

Robespierre et Danton, tous deux membres du club des Jacobins, furent élus députés et siégèrent aux côtés des Montagnards.

Dans un premier temps, la Convention fut dominée par les girondins, alors en majorité. Ces derniers s'attaquèrent vivement à Robespierre, accusé d'aspirer à la dictature. Ce dernier fut alors défendu par Danton, qui faisait figure de médiateur depuis les évènements du mois d'août. Cependant, ce dernier fut attaqué à son tour sur la gestion des comptes du ministère de la Justice. Cependant, Danton ne parvint pas à se défendre, et perdit beaucoup de son autorité à la Convention, au profit de Robespierre. En fin d'année 1792, lors du procès de Louis XVI, les deux hommes se prononcèrent en faveur de la mort (même si certains historiens affirment que Danton aurait tenté de collecter des fonds auprès des puissances européennes afin d'acheter un vote en faveur du bannissement).

Alors que les girondins étaient hostiles à la mort du roi, l'annonce de son décès, le 21 janvier 1793, entraîna ce que les députés modérés redoutaient, à savoir la formation de la Première coalition, réunissant entre-autres l'Autriche, la Prusse, l'Angleterre, l'Espagne et les Provinces-Unies[9]. A cette date, la situation était particulièrement dangereuse : la Vendée s'était révolté, hostile à la levée en masse votée par la Convention en février 1793 (à l'instar de Lyon et de la vallée du Rhône) ; la Belgique, annexée par la France en mars, était désormais vulnérable à une offensive ennemie ; enfin, le général Charles François du Perrier du Mouriez, qui s'était emparé de la Belgique, se révolta contre la Convention début avril.

A Paris, l’annonce de la nouvelle entraîna un regain d’hostilité entre girondins et montagnards, Robespierre demandant l'arrestation des membres de la Gironde, considérés comme complices du général. Danton, qui s'était rendu en Belgique pour nouer le contact avec le général félon, se sépara des modérés afin de ne pas être éclaboussé par le scandale. Le 6 avril, la Convention donna naissance au Comité de salut public, composé de neuf membres, et disposant du pouvoir exécutif. Cet organe, composé de modérés, fut rapidement dominé par Danton. Ce dernier, chargé des Affaires étrangères, tenta au printemps d'établir des pourparlers avec les coalisés (peut-être en négociant la libération de la reine ?), mais ces derniers refusèrent, parvenant à s'emparer de la Belgique, de la Rhénanie et du nord de la France.

En réponse aux harangues de Robespierre, les Girondins décidèrent d’instaurer la Commission extraordinaire des douze, le 18 mai 1793, chargée de rechercher et poursuivre les conspirateurs. Les douze ordonnèrent alors l’arrestation de Jacques René Hébert et de Jean François Varlet, membres du parti des Enragés (il s’agissait d’un mouvement réunissant des révolutionnaires extrémistes, partisans de l’égalité sociale et de la taxe sur les riches.). Toutefois, face à l’hostilité de la commune insurrectionnelle de Paris, les deux prévenus furent relâchés.

Robespierre, au cours d'une réunion au club des Jacobins, appela les sans-culottes à la révolte. Ces derniers envahirent alors la Convention le 31 mai 1793, réclamant entre autres la destitution des Girondins, la suppression de la Commission des douze, l’arrestation des suspects, la mise en place d’une taxe sur les riches, la création d’une armée révolutionnaire, et l’attribution du droit de votes aux sans-culottes exclusivement. Cependant, comme les députés se contentèrent de supprimer la Commission des douze, les sans-culottes revinrent à la charge le 2 juin, armés de canons, contraignant les députés à voter l'arrestation des girondins.

Ce coup d'Etat, soutenu par les Enragés et les Montagnards, entraîna la prise de pouvoir de ces derniers. A noter cependant que Danton, qui se remaria mi-juin, faisant désormais figure de modéré, se mit en retrait du jeu politique (peut-être par lassitude ou par calcul), laissant la place à Robespierre.

A noter que le 24 juin, les députés proclamèrent la constitution de l'an I. Cependant, le texte ne fut jamais appliqué (très libertaire, il garantissait le droit à l’insurrection), les partisans de Robespierre expliquant qu'il ne pourrait être mis en place qu'en temps de paix.

La déclaration des droits de l'homme version 1793, musée Carnavalet, Paris.

 

A l'été 1793, Robespierre était désormais à la tête du club des Jacobins, assemblée ayant désormais pour fonction de soutenir les Montagnards à la Convention ; il fit son entrée au Comité de salut public au mois de septembre ; et prit l'ascendant au sein de la Convention nationale.

Cependant, en raison des nombreux revers subis contre les coalisés et les Vendéens, les députés décidèrent d'instaurer la Terreur  (la loi des suspects permettait d'emprisonner et d'exécuter tout opposant au régime, ce qui poussa sous la guillotine les députés girondins, Marie-Antoinette, ainsi que plusieurs proches de la famille royale). La Terreur fut mise en application par le Comité de sûreté générale, organe quasiment indépendant composé de révolutionnaires extrémistes et hostile à Robespierre.

En fin d'année 1793, grâce à plusieurs réformes entreprises par la Convention (levée en masse ; élimination des généraux timorés, qui furent remplacés par des officiers issu du rang[10] ; envoi dans les provinces de représentants en mission, chargés de surveiller les armées), l'armée française parvint à mettre un terme à l'insurrection vendéenne, mais aussi à repousser les coalisés aux frontières.

A cette date, la Convention était partagée entre trois grands courants : les Indulgents, menés par Danton ; les partisans de Robespierre ; et les Enragés, menés par Hébert. Ce dernier parvint à engager l'Assemblée dans un processus de déchristianisation, faisant voter par décret l'interdiction de sonner les clochers ou de porter l'habit de prêtre, ordonnant la destruction de tout emblème religieux et la fermeture des églises, prévoyant l'adoption du calendrier républicain[11] et du culte de la raison.

En décembre 1793, Robespierre et Danton tentèrent de combattre l'extrémisme des Enragés, en faisant voter une loi proclamant la liberté de culte (qui ne fut cependant pas appliquée). Mais au printemps 1794, bien décidé à lutter contre les ultra-révolutionnaires, Robespierre fit arrêter les Enragés ainsi que les membres du club des Cordeliers, qui avaient tenté une insurrection avortée. Ces derniers, emprisonnés au soir du 13 mars, furent guillotinés à peine dix jours après.

Danton, qui n'aimait pas les ultra-révolutionnaires, ne pipa mot. Mais il commença à dénoncer le régime de la Terreur, qu'il jugeait inutile maintenant que la France n'était plus menacée par les coalisés. Danton réclama aussi l'application de la constitution de l'an I, ainsi qu'une amnistie générale. Robespierre, qui se méfiait de son rival depuis l'affaire Dumouriez, et vraisemblablement poussé par ses proches, procéda alors à l'arrestation de Danton et des Indulgents à la fin du mois de mars. Ces derniers, accusés de malversations financières, furent alors guillotinés le 4 avril 1794.

Montres à système décimal, fin du XVIII° siècle, musée Carnavalet, Paris.

 

Bien que débarrassé de Danton, Robespierre se trouvait dans une situation politique particulièrement troublée. Ainsi, ce dernier fut victime de deux attentats, en mai 1794, faisant face à l'hostilité du Comité de sûreté générale, d'anciens dantonistes, ainsi que d'anciens représentants en mission (qui avaient été limogés pour avoir commis d'importants abus en province).   

Le 10 juin 1794, la Convention vota la loi de Prairial, qui instaurait la Grande Terreur (la loi des suspects, désormais amplifiée, pouvait entraîner une condamnation à mort sans procès).

Pendant l'été, les armée françaises parvinrent à reconquérir les territoires perdus en 1793, pénétrant en Belgique, et repoussant l'ennemi sur le Rhin. A Paris, l'annonce des ces victoires fut accueillie avec soulagement. Dès lors, la Terreur fut jugée inutile, et les députés du Marais ne tardèrent pas à s'allier aux adversaires de Robespierre afin de précipiter la chute de l'Incorruptible.

Ce dernier, qui prévoyait de purger les Comités de salut public et de sûreté générale de ses membres les plus extrémistes, fut empêché de parler le 27 juillet, alors qu'il se trouvait à la tribune de la Convention.

Robespierre et ses partisans furent alors arrêtés, mais comme aucune prison n'accepta les prisonniers, ces derniers furent transportés à l’Hôtel de ville en fin d’après midi, par les membres de la commune insurrectionnelle de Paris. Mais les députés, apprenant qu’une importante foule s'était réunie à la mairie, craignirent que Robespierre n'organise une insurrection. Ainsi, il décidèrent de proclamer ce dernier hors-la-loi, ainsi que ses proches et tout individu qui prendrait les armes contre la Convention.

Cependant, Robespierre refusa de participer à un soulèvement. Les rangs de la commune insurrectionnelle s'éclaircirent peur à peu, et, vers deux heures du matin, la garde nationale donna l'assaut contre la bâtiment. Robespierre, blessé à la mâchoire par un gendarme (ou victime d'un suicide raté ?), fut alors arrêté avec ses proches. Le lendemain, les prévenus furent guillotinés, suivis le 29 juillet par près d'une centaine de membres de la commune insurrectionnelle et partisans de Robespierre.

La nuit du 9 au 10 thermidor an II, par Jean Joseph François TASSAERT et Fulchran Jean HARRIET, musée Carnavalet, Paris.

 

La Convention, suite à l'élimination de Robespierre, fut dominée par les modérés (surnommés les Thermidoriens, car la chute de l'Incorruptible s'était produite au mois de juillet, ou thermidor selon le calendrier révolutionnaire).

En l'espace de quelques mois, ces derniers mirent un terme au dérives de la Terreur, faisant fermer le club des Jacobins, en fin d'année 1794 (les membres de cette société étant arrêtés ou tués[12]) ; plusieurs représentants en mission, accusés d'avoir commis des massacres, furent arrêtés et guillotinés ; les organes révolutionnaires furent supprimés (dissolution du Comité de salut public et du Comité de sûreté générale en 1795) ; en juin 1795, les députés adoptèrent la constitution de l'an III, celle de l'an I n'ayant jamais été appliquée. Enfin, alors que les révolutionnaires les plus dangereux ayant été éliminés, de nombreux royalistes ne tardèrent pas à apparaitre au grand jour. A l'été 1795, ces derniers donnèrent naissance à la Terreur blanche dans la vallée du Rhône.

Fermeture du club des jacobins, par Jean DUPLESSI-BERTAUX, 1804, Deutsches historisches museum, Berlin.

 

Au final, force est de constater que Danton comme Robespierre ne furent jamais des ennemis politiques, bien au contraire. Ces derniers étaient soucieux de faire de la France un pays moderne doté d'une constitution. Tous deux furent députés de la Convention nationale, tous deux siégèrent sur les rangs de la Montagne, tous deux furent membres du club des Jacobins.

Malgré tout, dès l'arrivée au pouvoir des Thermidoriens, la mémoire de Danton fut réhabilitée, alors que celle de Robespierre fut vouée aux gémonies. Cependant, si Robespierre peut être critiqué pour avoir instauré la Terreur, Danton n'est pas exempt de reproches. Comme nous l'avons vu, il reçut d'importantes sommes d'argent de la couronne, à l'été 1789 ; il favorisa le coup d'Etat du 10 août 1792 ; il ne s'opposa pas aux massacres de septembre ; il demanda de l'argent aux puissances européennes afin de soudoyer des députés, lors du procès de Louis XVI ; enfin, il n'hésita pas à négocier avec les coalisés pendant l'année 1793, alors que le pays était menacé.

Robespierre, quant à lui, ne fut pas l'extrémiste intransigeant que l'on s'imagine aujourd'hui. En 1791, alors que les députés rédigeaient la constitution de la nouvelle monarchie, Robespierre fut la cible des critiques des royalistes, qui le considéraient comme le chef de file des républicains ; mais aussi des girondins, qui l'accusaient d'être monarchiste. A cette époque, ce dernier affirma préférer vivre sous une monarchie dotée d'une assemblée représentative du peuple, que sous une république dictatoriale.

A noter en outre que de nombreux députés préférèrent rejeter la faute de la Terreur sur les épaules d'un seul, alors que les lois liberticides avaient été adoptées par les membres de la Convention nationale. Par ailleurs, les représentants en mission, accusés d'avoir commis des massacres (mitraillades de Joseph Fouché à Lyon, ou noyades de Jean-Baptiste Carrier à Nantes), n'hésitèrent pas à rejeter la faute sur Robespierre, alors que ce dernier se montra hostile aux dérives de la répression. Enfin, il convient de préciser que Robespierre était opposé au Comité de sûreté générale, organe ultra-révolutionnaire et quasiment indépendant. Ainsi, de nombreuses victimes de la révolution ne furent pas l'objet de la « fureur sanguinaire » de Robespierre, mais au contraire de celle des membres du Comité de sûreté générale.

En réalité, Robespierre n'eut jamais la volonté d'être un dictateur, et il n'aurait jamais eu les moyens de mener un tel projet à bien, en raison de l'instabilité politique de la jeune république.

A noter enfin que la Terreur fit un peu plus de 15 000 victimes en l'espace d'un an ; soit moitié moins que la liquidation de la Commune de Paris, qui se déroula dans la semaine du 21 au 28 mai 1871. 

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[1] Les Etats généraux étaient une assemblée exceptionnelle convoquée par le roi en cas de crise. Cette dernière accueillait les trois ordres de la société de l'Ancien régime, à savoir la noblesse, le clergé et le Tiers état. Depuis 1302, les Etats généraux furent réunis plus d'une trentaine de fois. Cependant, en 1789, cette institution était quelque peu archaïque, n'ayant pas été réunie depuis 1615. Pour en savoir plus sur les Etats généraux de 1789, cliquez ici.

[2] Quelques jours plus tard, le 20 juin, le roi fit fermer la salle où se réunissaient les députés du Tiers état. Ces derniers se rassemblèrent alors dans la salle du jeu de paume, à Versailles. Ils y firent tous (sauf un député) le serment du jeu de paume, jurant de délibérer partout où les circonstances l’exigeront jusqu’à ce que la constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondations solides.

[3] Création des communes, des départements, des Archives nationales, interdiction des grèves et des syndicats, suppression de la dîme (impôt de l'ordre de 10% d'une récolte versé à l'Eglise), adoption de la guillotine pour les condamnations à mort, abrogation des titres de noblesse, etc. Pour en savoir plus, cliquez ici.

[4] Le club des cordeliers, fondé en avril 1790, était composé de révolutionnaires extrémistes, agitateurs publics, fauteurs de troubles et partisans de la république.

[5] Plus célèbre club de la Révolution française, le club des Jacobins ne réunissait que l'élite du Tiers état, demandant une cotisation quand le club des Cordeliers était gratuit. Fondé en 1789, sous le nom de Société des amis de la Constitution, ce club réunissant de nombreux députés avait alors pour fonction de préparer les débats à l'Assemblée constituante. Cependant, à l'automne 1791, le club des Jacobins devint plus radical, devenant peu à peu une assemblée autonome. 

[6] Pour en savoir plus à ce sujet, cliquez ici.

[7] Les sans-culottes, généralement issus des basses classes de la société, ne portaient pas de culotte mais un pantalon, signe distinctifs des travailleurs manuels (le bonnet phrygien, avant d'être le symbole de la liberté, servait à protéger les cheveux).

[8] Ils étaient les héritiers des feuillants, députés modérés qui siégeaient autrefois à l'Assemblée législative, partisans de la monarchie constitutionnelle.

[9] A noter que cette alliance fut baptisée Première coalition rétrospectivement, en référence aux six autres coalitions organisées par les puissances européennes contre la France, de 1798 à 1815.

[10] Les officiers issus du rang, encore aujourd’hui, sont des militaires étant rentrés dans l’armée en tant que soldats (ou sous-officiers), parvenant à obtenir un grade d’officier au gré des promotions. Ces derniers étaient plus fidèles à la révolution, qui leur avait permis d’obtenir des promotions qui leur étaient auparavant inaccessibles (à noter qu'en mai 1781, un édit promulgué par Louis XVI interdisait tout avancement aux officiers de l’armée n’ayant pas au moins quatre quartiers de noblesse, c'est-à-dire quatre grands parents nobles).

[11] Ce dernier comptait douze mois de trente jours (les semaines duraient dix jours), auxquels étaient rajoutés cinq à six jours en fin d’année (ces journées furent nommées les sans-culottides). A noter enfin que les jours ne portaient pas le nom d’un saint, comme c’est le cas dans le calendrier grégorien, mais d’une plante, d’un objet ou d’un animal. A noter par ailleurs que chaque journée devait être divisée en 10 heures au lieu de 24, comptant 100 minutes de 100 secondes chacune (cependant, ce nouveau système horaire, vivement critiqué, ne fut jamais réellement appliqué).

[12] C'est ainsi que Napoléon Bonaparte fut arrêté pendant un temps, en raison de ses amitiés avec les Jacobins (il était le protégé du frère cadet de Robespierre.).

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