Suite à
la mort de Gallien, une nouvelle phase de l’Empire romain se mit en place,
les Illyriens prenant le pouvoir à Rome.
Ces derniers furent appelés ainsi non pas parce qu’ils formèrent une
dynastie à proprement parler, mais parce qu’ils étaient originaires
d’Illyrie (la où se trouvait la plus importante des armées de l’Empire,
chargée de protéger le Danube des invasions barbares.).
A
partir du règne de Claude II, le poste d’Empereur ne fut plus une
magistrature civile, mais bien une magistrature militaire. L’objectif du
souverain étant de protéger l’Empire des invasions barbares et de mettre fin
aux troubles internes.
1° Claude II le Gothique (268 à 270) – L’on en sait peu
sur la vie de Claude II (de son vrai nom Marcus Aurelius Claudius.),
jusqu’à ce que celui-ci devienne le maître de la cavalerie de l’Empereur
Gallien.
Pièce de monnaie à l'effigie de Claude II
le Gothique.
Il
fut fait Empereur suite à la mort de Gallien assassiné par ses soldats en
268, alors qu’il assiégeait l’usurpateur Auréolus à Milan. Claude II parvint
néanmoins à prendre la ville, et Auréolus fut tué (l’Empereur prit alors le
titre d’Imperator Caesar Marcus Aurelius Valerius Claudius Pius Felix
Invictus Augustus.).
Par la suite, il écrasa les Alamans qui menaçaient l’Italie du nord.
Victorieux, il rentra à Rome et fut reconnu officiellement par le sénat.
Repartant en Mésie peu de temps après, il affronta et vainquit les Goths à
la bataille de Naïssus, gagnant ainsi son surnom de ‘Gothique’. La
lutte contre ces envahisseurs (qui ravageaient les côtes de Grèce et d’Asie
mineure grâce à leur flotte.) dura jusqu’en 270, date à laquelle ils furent
repoussés à l’est du Danube.
Cependant, Claude II le Gothique mourut de la peste en août 270, alors qu’il
se trouvait en Pannonie. Ayant consacré tout son règne à la lutte contre les
invasions barbares, Claude II, à sa mort, n’avait toujours pas mis fin ni à
l’Empire des Gaules, ni aux velléités sécessionnistes de Zénobie, la reine
de Palmyre.
A
sa mort, Claude II reçut la titulature suivante : Imperator Caesar Marcus
Aurelius Valerius Claudius Pius Felix Invictus Augustus Germanicus Maximus
Gothicus Maximus Persicus Maximus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis
III, Imperator II, Consul I, Pater Patriae.
2° Quintillus (août à octobre 270) – Quintillus
(de son vrai nom Marcus Aurelius Claudius Quintillus.) était le frère
cadet de Claude II le Gothique, auquel il succéda en août 270
(il prit alors le nom d’Imperator
Caesar Marcus Aurelius Claudius Quintillus Pius Felix Invictus Augustus.).
Pièce de monnaie à l'effigie de
Quintillus.
Originaire de Mésie, il se trouvait à Aquilée lorsque son frère mourut, et
fut proclamé Empereur par ses légions. Peu de temps après, il fut confirmé
dans sa charge par le sénat.
Cependant, en septembre 270, Aurélien fut acclamé Empereur par les
puissantes légions de Pannonie, et Quintillus n’eut pas les moyens de contre
attaquer.
On
ne sait pas exactement se qui se passa par la suite, les sources étant
divergentes à ce sujet. Quintillus fut peut être assassiné par ses soldats ;
ou il se peut qu’il se soit ouvert les veines, préférant céder la place à un
adversaire plus puissant que lui.
Les sources antiques sont aussi divergentes en ce qui concerne la
personnalité de cet Empereur. Certaines le considèrent comme un souverain
mineur et modéré,
d’autres en font un souverain aussi compétent que son frère aîné, si ce
n’est plus.
3° Aurélien (270 à 275) – Aurélien (de son vrai nom
Lucius Domitius Aurelianus.) naquit vers 215, vraisemblablement dans une
des provinces romaines bordant le Danube (sans doute en Dacie ou en Mésie.).
Buste d'Aurélien.
Son père était un simple colon, affranchi du sénateur Aurélius, et
avait prit le nom de ce dernier comme c’était alors l’usage. Sa mère était
prêtresse de Sol Invictus, une divinité solaire.
Fresque de Sol invictus (accompagné de
Jupiter et de la Lune), II° siècle après Jésus Christ, musée national de
Rome, Rome.
Aurélien, grâce à son physique et sa vigueur morale, fit une brillante
carrière dans l’armée. Il remporta d’ailleurs de nombreuses escarmouches
contre les barbares qui tentaient de franchir le limes (en 240, il mit en
déroute une troupe de Francs.).
Aurélien était surnommé manu ad ferrum, ce qui signifie ‘l’épée à la
main’ (ou plutôt ‘fer en main’ pour une traduction plus littérale.).
Vers 254, l’Empereur Valérien remarqua Aurélien, et le mit au service d’Ulpius
Crinitus, gouverneur de Thrace et d’Illyrie. Ce dernier adopta Aurélien,
et lui donna sa fille en mariage.
Aurélien décida de ne pas trahir lorsque Valérien mourut, choisissant de
servir Gallien, puis Claude II le Gothique (ce dernier lui donna alors le
titre de maître de la cavalerie.).
A
la mort de Claude, en 270, Aurélien fut acclamé Empereur par ses légions,
alors que Quintillus, l’avait été lui aussi. Néanmoins, ce dernier ne put
résister aux légions d’Aurélien et mourut peu de temps après.
Aurélien prit alors le nom d’Imperator
Caesar Lucius Domitius Aurelianus Pius Felix Invictus Augustus.
a)
Campagnes d’Aurélien : lors de son avènement, même si ses
prédécesseurs étaient parvenus à endiguer le flot des invasions barbares, la
situation était loin d’être réglée. L’Empire des Gaules et le royaume de
Palmyre étaient encore indépendants, et certains germains étaient encore
remuants.
Aurélien, après avoir été reconnu à Rome par le sénat, se précipita sur les
Vandales et les Juthunges qui ravageaient l’Italie du nord.
Après les avoir vaincu, il ordonna la construction du mur Aurélien,
un immense rempart de 19 kilomètres entourant Rome (la construction fut
achevée en 273.).
Porte Saint Paul, Rome, été 2013.
Vestiges du mur Aurélien, Rome, été 2013
(à noter que ce dernier est en grande partie intact de nos jours).
En
271, Zénobie, la reine de Palmyre, décida de faire sécession, nommant
Auguste son fils Wahballat.
Aurélien décida alors de marcher contre elle, et l’affrontement dura
jusqu’en 273. Finalement, Emèse fut prise, ainsi que Palmyre, (qui fut
pillée par les armées romaines.). Zénobie et son fils, vaincus, furent fait
prisonniers et emmenés à Rome. Ainsi, le royaume de Palmyre disparut.
L’année suivante, Aurélien décida de s’attaquer à Tetricus, l’Empereur des
Gaules.
Ce dernier ne résista pas et se rendit rapidement.
En
274, Aurélien célébra son triomphe dans les rues de Rome, son char orné de
prisonniers prestigieux comme Zénobie, son fils et Tetricus (par la suite,
l’Empereur fut clément envers ses anciens adversaires, et épargna leurs
vies.).
En
275, il ne restait qu’une province à récupérer, la Dacie. Cependant,
l’Empereur décida de faire évacuer cette région, la jugeant indéfendable (de
par sa position au nord du Danube.). Les réfugiés furent alors installés en
Mésie.
Grâce à toutes ces victoires, Aurélien reçut les surnoms
Germanicus Maximus Gothicus Maximus
Carpicus Maximus Persicus Maximus.
b)
Réformes d’Aurélien : Aurélien, bien qu’étant un soldat, n’eut pas
qu’un simple rôle militaire.
Tout d’abord, il tenta d’endiguer la dévaluation de l’antoninien, la
monnaie utilisée à Rome à l’époque (en effet, au cours des années
précédentes, de nombreux usurpateurs avaient fait frapper leur propre
monnaie, ce qui avait entrainé une importante crise monétaire.). Grâce aux
métaux précieux rapportés de Palmyre, Aurélien mit en place une monnaie de
bronze nommé l’aurélianus, qui subsista pendant quelques dizaines
d’années.
Avec le butin de Palmyre, Aurélien érigea à Rome un temple en l’honneur de
Sol Invictus, la divinité de sa mère. Il fut aussi crée un collège de
prêtres chargés du culte de cette divinité, les Pontifices Solis. Il
n’y eut pas de persécutions contre les chrétiens sous son règne.
L’Empereur décida aussi de mettre en place auprès des nécessiteux, en plus
des distributions de blé gratuite, des distributions de sel et de porc
gratuites.
En
Gaule, Aurélien fit reconstruire Genabum, qu’il rebaptisa de son
nom : Civitas Aurelianorum (l’actuelle Orléans.).
c)
La mort d’Aurélien : en 275, Aurélien se trouvait non loin de
Byzance, où il se préparait à monter une expédition contre les Perses.
Mnesteus, un affranchi de l’Empereur, avait commis une faute, et
avait peur d’être puni par Aurélien (les erreurs étaient souvent punies de
mort.). Ce dernier fit alors courir le bruit, auprès des officiers, que
l’Empereur s’apprêtait à châtier quelques hauts membres de son armée. Ces
derniers décidèrent alors d’assassiner Aurélien.
A
sa mort, sa titulature fut la suivante :
Imperator Caesar Lucius Domitius
Aurelianus Pius Felix Invictus Augustus Germanicus Maximus Gothicus Maximus
Carpicus Maximus Persicus Maximus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis
VI, Consul III, Imperator VI, Pater Patriae.
4° Marcus Claudius Tacite (275 à 276) – L’assassinat
d’Aurélien, en 275, laissa un grand vide. En effet, les légions ne surent
pas lui trouver de successeur, et décidèrent alors de demander au sénat de
désigner un nouvel Empereur. Après moult tergiversations, les sénateurs
finirent par choisir l’un des leurs, en septembre 275 : Tacite (de
son vrai nom Marcus Claudius Tacitus.).
Buste de Tacite, III° siècle après Jésus
Christ, musée du Louvre, Paris.
Ce
dernier, né vers 200, était originaire d’une famille sénatoriale d’Ombrie.
L’on ne sait rien de particulier ni sur sa jeunesse, ni sur sa carrière.
Nommé Empereur, Tacite prit alors le nom d’Imperator
Caesar Marcus Claudius Tacitus Pius Felix Augustus.
Dès son accession au pouvoir, Tacite fit diviniser Aurélien (exécutant ses
assassins.) et se rendit en Thrace, où il fut reconnu par les légions. Par
la suite, il nomma ensuite son frère Florien préfet du prétoire, et
nomma le général Probus commandant de l’armée d’Orient. Puis, fin
275, il se rendit en Asie, toujours menacée par les incursions des Goths et
des Alains (aujourd’hui, l’on ne sait si Tacite vainquit les barbares ou
s’il les paya pour les faire partir.).
Cependant, l’Empereur, déjà âgé, mourut en Cappadoce alors qu’il se trouvait
sur le chemin du retour.
A
sa mort, sa titulature fut la suivante :
Imperator Caesar Marcus Claudius Tacitus Pius Felix Augustus, Pontifex
Maximus, Tribuniciae Potestatis II, Imperator I, Consul II.
5° Florien
(juin à septembre 276) – Suite à la mort
de Tacite, ce fut son frère, Florien (de son vrai nom Marcus Annius
Florianus.), qui s’empara du pouvoir (il avait été nommé préfet du
prétoire par Tacite, lors de l’expédition d’Asie.). Le nouvel Empereur prit
alors le nom d’Imperator Caesar Marcus Annius Florianus Pius Felix
Augustus.
Pièce de monnaie à l'effigie de Florien.
Cependant, Probus, commandant de l’armée d’Orient, avait été acclamé
Empereur par ses troupes, suite à la mort de Tacite.
Les deux armées se retrouvèrent donc près de Tarse en Cilicie. Cependant,
les soldats de Florien décidèrent d’assassiner ce dernier afin d’éviter le
combat.
6° Probus (276 à 282) – Probus (de son vrai nom Marcus
Aurelius Probus.) naquit en Pannonie, vers 232. Se tournant très
jeune vers le métier des armes, il fut remarqué par Valérien, qui le nomma tribun.
Au cours des années suivantes,
Probus prit part à de nombreuses campagnes, en Afrique, Egypte, Germanie,
Gaule, etc.
Buste de Probus.
En
275, Tacite nomma Probus commandant de l’armée d’Orient. Ferme avec ses
soldats, mais néanmoins très apprécié par eux, Probus fut acclamé Empereur
par les légions à la mort de Tacite.
Néanmoins, Probus dut tout d’abord marcher contre Florien, qui s’était
proclamé Empereur à la mort de Tacite, son frère, en 276. Les deux armées se
retrouvèrent près de Tarse en Cilicie (mais les soldats de Florien
préférèrent assassiner ce dernier afin d’éviter le combat.).
Reconnu par le sénat, Probus prit le nom d’Imperator Caesar Marcus
Aurelius Probus Pius Felix Invictus Augustus.
Probus, excellent chef de guerre, fut un des meilleurs souverains de son
époque.
a)
Expéditions militaires : le nouvel Empereur dut livrer de nombreuses
campagnes au cours de son règne, et parvint finalement à mettre un terme aux
invasions barbares du III° siècle.
En
277, Probus se rendit en Gaule, à cette époque ravagée par les Francs et les Alamans.
Alors que ces derniers, gorgés de butin, tentaient de franchir le Rhin afin
de rentrer en Germanie, l’armée romaine les intercepta.
L’affrontement fut violent, et les barbares accusèrent de très sévères
pertes (400 000 Germains tués et 16 000 incorporés dans l’armée romaine,
selon les sources antiques.).
Par la suite, Probus poursuivit les fuyards, et les contraignit à rendre
leur butin amassé en Gaule.
Par la suite, en 278, Probus reconquit les Champs Décumates, une zone
très stratégique située aux extrémités du Rhin et le Danube. Ceci permit à l’Empereur
de réorganiser le limes rhénan, afin de mieux protéger les habitants de
Gaule des futures invasions barbares.
Toutefois, l’Empereur ne resta pas longtemps inactif. En 279, il se rendit
en Rhétie et en Norique, s’attaquant aux Vandales et aux Burgondes ; puis il
repoussa les Goths de la frontière Thrace. Probus se rendit ensuite en
Isaurie (les actuels Monts Taurus, en Turquie.), une région d’Asie mineure,
afin d’y rétablir l’ordre impérial. Enfin, l’Empereur fit la paix avec
Varanes II, le roi de Perse ; puis il passa en Egypte afin de s’attaquer
aux Blemmyes,
une tribu qui lançait fréquemment des raids contre cette province.
Représentation moyenâgeuse d'un membre de
la tribu des Blemmyes.
Rentrant à Rome, Probus gagna les surnoms Gothicus Maximus Germanicus
Maximus Persicus Maximus.
b)
Lutte contre les usurpateurs : cependant, Probus dut faire face à de
nombreuses usurpations, qui n’eurent cependant pas autant d’ampleur que celles
des années passées.
La
première eut lieu à Cologne, en 280, contre Gallus Quintus Bonosus.
Ce
dernier, qui combattit les Goths aux côtés de Claude II, avait été fait
commandant de la flotte du Rhin par l’Empereur Aurélien (cette armada avait
pour tâche de protéger les côtes de Bretagne.). Cependant, Bonosus n’avait
pu empêcher les Germains d’incendier la flotte du Rhin, au cours de l’année
280.
Effrayé par la punition qu’il risquait d’encourir, Bonosus décida alors de
se proclamer Empereur.
Très rapidement, Probus envoya les commandants des places fortes
avoisinantes se charger du sort de l’usurpateur. En 281, ces derniers
parvinrent à l’emporter aisément, et Bonosus, se sachant perdu, décida de se
suicider (Probus décida cependant d’épargner la famille de l’usurpateur.).
Une autre usurpation eut lieu en 281, en Gaule. Les habitants de Lugdunum
(Lyon.) proclamèrent Empereur un riche propriétaire du nom de Proculus.
Ce dernier tenta de lever une armée, mais préféra fuir en voyant approcher
les légions dépêchées sur place par Probus.
Proculus se rendit alors chez les Francs, mais ces derniers décidèrent de le
livrer à l’Empereur, qui fit exécuter l’usurpateur.
La
dernière usurpation eut lieu la même année en Syrie. Quelques temps
auparavant, Caius Julius Saturninus,
un proche de Probus, avait été nommé gouverneur de cette province. En 281,
profitant de l’usurpation de Proculus en Gaule, Saturninus se proclama
Empereur à son tour.
Cependant, Probus mit rapidement fin à l’insurrection en Gaule, et put ainsi
marcher contre la Syrie. Saturninus fut alors rapidement tué (on ne sait pas
exactement s’il fut assassiné par ses propres hommes ou tué par les légions
d’Orient, fidèles à Probus.).
En
281, Probus fit célébrer son triomphe lorsqu’il revint victorieux à Rome (de
fastueux jeux furent alors organisés.)
c)
Réformes de Probus : la plupart des réformes de Probus eurent comme
objectif de favoriser l’agriculture et la colonisation.
Tout d’abord, l’Empereur autorisa l’implantation de colons germains (Francs
et Alamans principalement.) sur des terres agricoles dépeuplées le long du
Rhin. Ces auxiliaires étaient alors mobilisables à tout moment.
Probus lança aussi de vastes travaux de divers types (voirie, drainage,
bonification des terres.).
Enfin, il abolit l’édit de Domitien, qui interdisait la plantation de
nouvelles vignes hors d’Italie (c’est ainsi que commença la production de
vin en Hispanie et en Gaule.).
Probus faisait participer activement l’armée à cette tâche, ce qui n’était
cependant pas au goût de tous (plantation de vignes sur les rives du Rhin et
du Danube, assèchement des marais du Danube, etc.).
d)
La mort de Probus : en 282, Probus décida de s’en prendre aux Perses,
et confia alors la gestion de l’Occident à Carus, le préfet du
prétoire.
Probus fut alors assassiné alors qu’il se trouvait à Sirmium. Les
circonstances de la mort de l’Empereur sont cependant assez confuses.
Selon certaines sources, il aurait été tué par des soldats mécontents, après
avoir dit que l’armée deviendrait un jour inutile, si la paix régnait partout.
Selon d’autres, Probus aurait critiqué l’ouvrage de soldats effectuant des
travaux d’assainissement autour de Sirmium, et ces derniers, mécontents,
auraient alors tué l’Empereur.
A
sa mort, il reçut la titulature suivante :
Imperator Caesar Marcus Aurelius Probus
Pius Felix Invictus Augustus Gothicus Maximus Germanicus Maximus Persicus
Maximus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis VII, Imperator I, Consul
V, Pater Patriae.
7° Carus (282 à 283) – Carus (de son vrai nom Marcus
Aurelius Carus.) naquit vers 230.
Une fois de plus, les sources antiques sont lacunaires quant à la jeunesse
et à la carrière de Carus. Nous savons juste qu’il fut proconsul en Cilicie
avant d’être nommé préfet du prétoire par Probus en 276.
Pièce de monnaie à l'effigie de Carus.
Acclamé Empereur par les légions à la mort de Probus (282), Carus associa
alors ses fils Numérien et Carin au pouvoir, les faisant
Césars (il prit alors le nom d’Imperator
Caesar Marcus Aurelius Carus Pius Felix Invictus Augustus.).
Carus décida alors de se rendre en Orient avec Numérien, laissant le
gouvernement de l’Occident à son autre fils Carin. Passant en Pannonie,
l’Empereur écrasa les Quades et les Sarmates ; puis il se rendit en Perse,
suivant le plan du défunt Probus.
La
campagne fut un grand succès, les Romains parvenant à prendre la Mésopotamie
et Ctésiphon, la capitale.
C’est alors que Carus mourut (décembre 283), frappé par la foudre dans sa
tente,
selon les dires d’Arrius Aper, préfet du prétoire et beau père de
Numérien.
A
sa mort, Carus reçut la titulature suivante :
Imperator Caesar Marcus Aurelius Carus
Pius Felix Invictus Augustus Germanicus Maximus Britannicus Maximus Persicus
Maximus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis II, Imperator I, Consul II.
8° Numérien (283 à 284) & Carin (283 à 285) – A la mort
de Carus, ce furent ses deux fils Numérien et Carin qui montèrent sur le
trône.
Carin (de son vrai nom Marcus Aurelius Carinus.), l’aîné, naquit vers
250 ; son frère Numérien (de son vrai nom Marcus Aurelius Numerianus.)
naquit trois ans plus tard. L’on ne sait rien de ces deux hommes jusqu’à
l’accession au trône de leur père, qui les nomma rapidement Césars (les deux
hommes étaient déjà âgés d’une trentaine d’années.).
A la mort de leur père, en 283, les deux hommes
furent proclamés Empereurs (Carin prit le nom d’Imperator
Caesar Marcus Aurelius Carinus Pius Felix Invictus Augustus Germanicus
Maximus Britannicus Maximus Persicus Maximus,
et Numérien prit le nom d’Imperator
Caesar Marcus Aurelius Numerius Numerianus Pius Felix Invictus Augustus
Germanicus Maximus Britannicus
Maximus Persicus Maximus.).
Lorsque Carus se rendit en Orient pour lutter
contre les Perses, il emmena Numérien avec lui, laissant le contrôle de
l’Occident à Carin.
a) Numérien, à l’Est : Numérien
accompagnait son père lors de l’expédition contre les Perses. Cependant, il
contracta à cette époque une infection oculaire, devant rester dans sa tente
afin de ne pas avoir à souffrir des rayons du soleil.
Buste de Numérien.
A la mort de Carus, ce fut donc Arrius Aper,
préfet du prétoire et beau père de Numérien, qui prit la direction de
l’armée. Cependant, les soldats refusèrent de continuer la lutte, effrayés
par la mort étrange de Carus. Finalement, Arrius Aper céda et accepta de
battre en retraite.
Numérien, quant à lui, resta cloitré dans sa tente
tout au long du voyage vers l’Asie. Arrius Aper prétextait que l’Empereur ne
pouvait s’exposer à l’extérieur et ne voulait voir que son beau père. Par la
suite, alors qu’Arrius Aper faisait transporter Numérien en litière fermée
jusqu’à Nicomédie, une odeur de putréfaction se fit sentir. L’Empereur était
mort depuis longtemps déjà, et Arrius Aper fut alors accusé de ce meurtre.
En novembre 284, les soldats proclamèrent alors Empereur Dioclès, le
commandant de la garde impériale. Ce dernier poignarda publiquement Arrius
Aper.
A sa mort, Numérien reçut la titulature suivante :
Imperator Caesar Marcus
Aurelius Numerius Numerianus Pius Felix Invictus Augustus Germanicus Maximus
Britannicus
Maximus Persicus Maximus, Pontifex
Maximus, Tribuniciae Potestatis III, Imperator I, Consul II.
b) Carin, à l’Ouest : Carin, de son côté,
mena selon les sources une vie de débauches, se plaisant à célébrer des jeux
fastueux.
Buste de Carin.
Cependant, cet Empereur eut néanmoins à lutter
contre des usurpateurs qui tentèrent de s’emparer du pouvoir.
Le premier d’entre eux fut Julianus, qui s’était
proclamé Empereur en Dalmatie. Carin l’affronta et le vainquit sans grande
difficulté.
Puis, en 285, Carin eut à affronter un adversaire
bien plus dangereux : Dioclès (il s’était entretemps rebaptisé Dioclétien.),
qui avait été acclamé Empereur par ses soldats, suite à la mort de Numérien.
Les deux armées s’affrontèrent en Mésie, et Carin remporta la victoire.
Cependant, ce dernier fut alors assassiné par un de ses soldats, dont
l’Empereur aurait séduit la femme.
Ce retournement de situation donna alors le
pouvoir à Dioclétien.
A sa
mort, Carin reçut la titulature suivante :
Imperator Caesar Marcus Aurelius Carinus
Pius Felix Invictus Augustus Germanicus Maximus Britannicus Maximus Persicus
Maximus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis III, Imperator I, Consul
III.
Carin
fut le dernier des Illyriens.
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