CHAPITRE
TROISIÈME
:
La recherche historique face à l’arbitraire
III : Conclusion du chapitre
troisième – La réfutation du Jura, un impossible travail de
Romains
La réfutation du site du Jura par l’administration de l’archéologie devait
être définitivement établie par les éléments contenus dans la « Carte
archéologique du Jura.» En guise de réfutation ce document présente des
attaques personnelles ou illogiques et n’expose pas la totalité des
recherches d’André Berthier ni leurs résultats complets et leurs
conséquences. Voilà le plus solide dossier que l’administration invoque
contre le site du Jura. Il est vide.
Il était demandé un travail hors normes : comment réfuter des collines,
des rivières, des plaines et des distances sur un terrain correspondant
exactement aux textes ; comment nier des traces d’ouvrages militaires
profondément marqués dans le paysage, des restes cyclopéens, des lieux de
cultes ; comment ne pas tenir compte des armes, des tessons de poterie, de
tous ces restes datés de l’époque de la conquête à côté il est vrai d’autres
plus tardifs mais non contradictoires ?
On peut penser qu’avec les méthodes que l’administration a employées pour se
renseigner, il lui était difficile de faire mieux. Un de ses dirigeants a le
front de soutenir à son Ministre qu’un fort romain est une moraine, un autre
mène son enquête archéologique en quelques heures passées dans les
broussailles, un troisième de moindre rang s’illustrera en se faisant guider
par l’aubergiste du village… On doute de l’esprit scientifique ainsi
démontré. Ce n’est pas en dénaturant les caractères d’un site,
l’implantation de ses ouvrages militaires et le résultat des sondages qu’on
peut en changer le témoignage.
Dans tous les sens du terme, c’est à un impossible travail de Romains que
l’administration de l’archéologie devrait s’attaquer pour réfuter tout ce
qui est inscrit sur plus de mille hectares dans le paysage des trois
communes.
Il n’y a rien dans la « Carte Archéologique du Jura,» pas même le début
d’une analyse faite de bonne foi. Il serait infiniment plus scientifique (et
plus honorable) de laisser à des discussions techniques ouvertes et à de
véritables fouilles le soin de trancher.