CHAPITRE
TROISIÈME :
Frédéric I° Barberousse et Alexandre III, la deuxième phase de la
lutte du sacerdoce et de l’Empire
I :
Évènements antérieurs au règne de Frédéric I° (1122 – 1152)
1° Lothaire II de Saxe (1125 –
1137) – Henri V,
l’Empereur d’Allemagne, mourut en 1125, trois ans après avoir signé le
concordat de Worms. Il ne laissait pas d’héritiers.
Réunis près de Mayence, barons et
évêques élurent comme roi Lothaire, fils d’un petit seigneur saxon,
mais possesseur par sa femme du duché de Saxe, étant de cette manière un des
premiers princes de l’Empire.
Mais il n’était cependant pas le
plus puissant. Deux chefs de la famille des Weibelingen, Conrad, duc
de Franconie, et Frédéric de Hohenstaufen, duc de Souabe et neveu de Henri
V, lui refusèrent obéissance.
Conrad alla même jusqu’à prendre
le titre de roi, se faisant solennellement couronner à Monza, en
Lombardie. Mais son opposition ne fut jamais bien dangereuse…
Lothaire II de Saxe (dit aussi
de Supplinburg.) eut un règne de douze ans, qui dura de 1125 à 1137, au
cours duquel il n’eut de cesse de lutter contre les Hohenstaufen.
Il défendit la cause de la
papauté, intervenant deux fois en Italie, en 1133 et en 1137, afin de
rétablir le souverain pontife Innocent II sur son trône, chassé du
pouvoir par un antipape, Anaclet II.
Favorable à la colonisation de
l’est de la Germanie, il attribua l’Altmark au margrave de Brandebourg,
Albert l’Ours, en 1134. Ce dernier, luttant contre les Slaves, mena une
œuvre de colonisation, qui fut à l’origine de la Prusse.
En 1137, se voyant sans
héritiers, il donna sa fille Gertrude, avec la Saxe pour dot, au duc de
Bavière, Henri le superbe, de la famille des Welf.
2° Conrad III
(1137 – 1152) – A la mort de Lothaire II, son gendre, Henri le Superbe,
voulut obtenir la couronne. Duc de Saxe, de Bavière, de Toscane, et
possesseurs d’immenses territoires, Henri pensait pouvoir détenir les
insignes de l’Empire, qu’il tenait en dépôt de son beau-père.
Mais sa puissance le perdit. Les
électeurs prirent peur d’un seigneur si puissant, et lui préférèrent le chef
de la famille des Weibelingen, Conrad de Franconie, celui là même qui
s’était déjà autoproclamé roi à Monza.
Non content de l’emporter sur son
rival, Conrad le mit au ban de l’empire pour avoir retenu deux duchés entre
ses mains, ce qui était alors interdit par les lois de l’Etat.
Henri résista, et ainsi commença
la lutte entre les Welf (qui, francisé, à donné le mot Guelfe.)et les Weibelingen (devenu Gibelin.).
Henri le superbe ne vit que le
début de la guerre car il mourut rapidement (peut être fut il empoisonné.),
mais les hostilités continuèrent cependant, soutenues par sa veuve Gertrude
et un de ses frères.
Finalement, la lutte cessa
lorsque Gertrude épousa un demi frère de Conrad III, Henri, Margrave
d’Autriche, qui devint duc de Bavière. Le fils du Superbe, Henri le Lion,
conserva la Saxe.
L'Autriche médiévale (976 à 1248).
La paix intérieure rétablie,
Conrad III partit pour la II° croisade (1147 – 1148.), qui fut cependant
stérile. Il mourut quelques années après son retour, en 1152, désignant aux
suffrages des électeurs son neveu Frédéric I°, duc de Souabe.
Sous son règne, l’Allemagne
continua son expansion vers l’est, notamment grâce aux travaux d'Henri le
Lion et d’Albert
l’Ours, margrave de Brandebourg .