Portrait de
Henri VI, représentation issue du Codex Manesse, vers 1300.
Ce dernier n’avait que 24 ans,
mais était depuis longtemps initié aux affaires. Il fut couronné roi à la
mort de son père, en 1190. Puis il fut couronné Empereur par le pape
Célestin III, en 1193.
Maître de l’Allemagne, il épousa
en 1194 la jeune Constance. Cette dernière, fille du Normand Guillaume le bon,
dernier souverain des Deux Siciles (cet Etat était constitué de la Sicile et
de Naples.), apporta ce royaume en dot à son époux Henri VI.
En 1196, le souverain germanique fit accepter par la
diète de Mayence l’hérédité de la couronne impériale.
Henri VI rêvait de réunir dans sa
main un territoire partant de l’Allemagne jusqu’à la Sicile, mais la mort
mit fin à ses ambitions, en 1197.
Le défunt souverain, âgé
seulement de 32 ans, n’était pas un roi aimé. Nombreux furent ceux qui lui
reprochèrent son comportement déloyal envers Richard Cœur de Lion, qu’il
emprisonna à son retour de Terre Sainte, ainsi que les cruautés qu’il fit
subir aux Siciliens.
Sou à l'effigie d'Henri VI, fin du XII° siècle, Bode museum, Berlin.
2° Lutte des
Guelfes et des Gibelins (1197 – 1218) – La mort prématurée de Henri VI
remettait le sort de l’Allemagne et des Hohenstaufen entre les mains d’un
enfant de trois ans, le futur Frédéric II.
Ce dernier fut proclamé roi des
Deux Siciles, sous la régence de sa mère Constance. Puis, en 1198, à la mort
de Constance, c’est le pape qui assura cette tâche.
Mais en Allemagne, le jeune
prince fut écarté, bien que Henri VI l’eut fait solennellement reconnaître
comme son successeur en 1196.
Demeurée vacante, la couronne fut
disputée par les chefs des deux maisons rivales de Hohenstaufen et de Welf :
Philippe de Souabe, frère d’Henri VI, contre Othon de Brunswick,
deuxième fils d’Henri le Lion. L’un comme l’autre cherchèrent l’appui de la
papauté.
3° Triomphe de
Philippe de Souabe, sa mort (1208) – En 1198, le pape Innocent III monta
sur le trône. Entre les Hohenstaufen, qui avaient tant lutté contre la
papauté, et les Welf, qui lui furent toujours dévoués, le souverain pontife
n’hésita pas. Il décida donc de choisir Othon de Brunswick.
Cependant, ce dernier accumula
les revers. Son adversaire, Philippe de Souabe, réussit en effet à lui
enlever tous ses partisans, par les armes et par négociation.
En 1208, Othon en fut réduit à se
réfugier dans sa ville patrimoniale de Brunswick (c’est le seul duché son
père, Henri le Lion, avait réussi à conserver suite aux attaques menées par
l’Empereur Frédéric I.).
Alors que le pape lui même se
déclara pour le fils de Barberousse, Philippe de Souabe fut assassiné.
4° Othon IV
Empereur – Cette mort inopinée permit au pape de revenir à son candidat
préféré, Othon de Brunswick, qui fut reconnu par l’Allemagne entière. La
paix parut complètement par le mariage du nouvel Empereur avec la jeune
Béatrice, fille du défunt Philippe.
Cependant, une fois proclamé
Empereur, Othon se retourna contre l’Italie, agissant comme un vrai gibelin.
Innocent III, qui se repentait de l’avoir sacré, décida alors d’agir contre
lui.
En mars 1211, il l’excommunia, et
délia ses sujets de leur serment de fidélité. Et en 1212, il présenta
Frédéric, roi des Deux Siciles, aux électeurs allemands, qui
l’acceptèrent.
Othon décida de faire diversion,
agissant de concert avec Jean Sans Terre, roi d’Angleterre, et
Ferrand, comte de Flandre. Il attaqua alors le roi de France, principal
allié du jeune Frédéric, espérant entraîner dans la ruine de Philippe
Auguste celle de son rival.