Le projet de la New Seven Wonders
Foundation, visant à mettre en place une nouvelle liste des sept merveilles du monde,
bien qu'ambitieux, rencontra rapidement de nombreux détracteurs.
Le plus virulent opposant au projet fut le
gouvernement égyptien, qui considéra la mise en place d'une nouvelle liste
des sept merveilles du monde comme une attaque personnelle à l'encontre de
la civilisation égyptienne. Reprochant à la New Seven Wonders
Foundation son approche commerciale, le gouvernement égyptien
insista sur le fait que le vote n'avait aucune valeur scientifique. Les
organisateurs de l'évènement décidèrent donc de donner aux pyramides de
Gizeh un statut de "merveille honoraire" afin d'apaiser les tensions.
Toutefois, l'Egypte ne fut pas seule à
contester cet évènement, car l'UNESCO (Organisation des
Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.)
ne tarda guère à faire entendre sa voix. Invités à plusieurs reprises à
participer au projet, les membres de l'UNESCO décidèrent de couper court à
la polémique et publièrent un démenti officiel en juin 2007 :
Il n’y a aucun point de comparaison entre [cette]
démarche médiatique [...] et le travail scientifique et éducatif
résultant de l’inscription des sites sur la Liste du patrimoine mondial. La
liste des sept nouvelles merveilles sera le fruit d’une initiative privée,
ne reflétant que l’opinion d’un public ayant accès à l’Internet, et non
celle du monde dans son ensemble.
Le système de vote fut en effet une des
pommes de discorde entre les différents protagonistes. Les votes
s'effectuèrent par internet ou par SMS. Ainsi, outre le fait que les votes
n'aient aucune valeur scientifique (comme le décrièrent le gouvernement
égyptien.), seuls ceux disposant d'un accès à internet et/ou d'un téléphone
portable purent voter. Plusieurs milliards d'êtres humains furent donc de
facto exclus du vote.
Toutefois, les votes
enregistrés furent témoins du patriotisme et de l'esprit de clocher de
chaque nation. En effet, la Chine vota pour
‘sa’ Grande Muraille, l'Inde pour
‘son’ Taj Mahal, le Brésil pour
‘son’ Christ rédempteur, etc.
Gageons que si la France comptait plusieurs centaines de millions
d'habitants, la tour Eiffel et Versailles feraient à présent partie de la
liste des sept nouvelles merveilles du monde !
A noter toutefois que de
nombreux abus émaillèrent le concours. En effet,
il fut possible de voter à plusieurs
reprises contre paiement. Ainsi, la Jordanie (qui ne compte actuellement que
sept million d'habitants.) parvint à aligner près de 14 millions de votes en
faveur de la cité troglodytique de Pétra...
En outre, dans de nombreux pays, les
votants ne furent pas appelés à voter pour une des futures nouvelles
merveilles du monde, mais bel et bien pour le monument du pays en question.
Ainsi, au Brésil, le programme s'appelait Vote no Cristo (‘Votez
pour le Christ’.). Mais de tels abus eurent lieu dans d'autre pays (Inde,
etc.).
D'un point de vue
historique, l'on peut se demander l'intérêt de cette liste des sept
nouvelles merveilles du monde. Certaines d'entre elles, telles que la
cité troglodytique de
Pétra ou la Grande
Muraille de Chine furent en effet érigée avant la plupart des merveilles
de
‘l'ancienne’ liste. N'aurait t'il
pas été plus judicieux de choisir des monuments contemporains (du moins
érigés au cours des 200 ou 300 dernières années.), tels que le château de
Neuschwanstein, l'Arc de Triomphe ou la statue de la Liberté ? Ainsi, la
nouvelle liste n'aurait pas eu comme objectif d'effacer ou de réactualiser
l'ancienne, mais bel et bien de la compléter en choisissant des sites érigés
plus tardivement.
Au cours des 2000 dernières
années, nombreux furent ceux qui tentèrent de mettre en place leur propre
liste ou d'ajouter une huitième merveille. Certains sont parvenus à rester
dans les mémoires, d'autres sont tombés dans les oubliettes de l'histoire.
Le temps seul saura nous dire quel sera le destin de cette liste des sept
nouvelles merveilles du monde...