Noël, célébrant la naissance du Christ, est aujourd'hui la seconde
fête la plus importante du calendrier liturgique chrétien, derrière
Pâques.
Ainsi, ce mot dérive du latin natalis, qui peut être traduit
par « naissance » en français.
Cependant, les chrétiens des premiers siècles de notre ère ne
fêtaient pas Noël, la Bible ne mentionnant aucune date précise. Mais
au fil des année, la fête de Noël se répandit au sein des
différentes communautés chrétiennes du pourtour de la Méditerranée,
chacune choisissant une date différente pour célébrer la naissance
du Christ (les célébrations avaient alors lieu entre novembre et
mars selon les traditions).
Vers le III° siècle, Rome fixa la naissance du Christ le 6 janvier
(comme le faisaient déjà les chrétiens d'Orient), jour de l'Epiphanie,
célébrant la visite des rois mages.
Livre de l'Exode (ancien testament),
codex grec, IV° siècle après Jésus Christ, Neues museum, Berlin.
Cependant, le pape Libère décida en 354 de reporter
cette célébration au 25 décembre, son objectif étant de mettre un
terme à la fête païenne du Dies Natalis Invicti Solis (« jour de
renaissance du soleil invaincu » en français). Organisée en
l'honneur de Sol Invictus, une divinité solaire, cette
célébration coïncidait avec le jour du solstice d'hiver.
Toutefois, le culte de Sol Invictus, de conception récente, n'était
apparu à Rome qu'au cours du III° siècle après Jésus Christ.
Vivement critiqué par les milieux conservateurs, ce culte fut
particulièrement répandu au sein de l'armée. L'Empereur
Constantin I°,
adorateur de Sol Invictus, établit en 321 un jour de repos
hebdomadaire en l'honneur de cette divinité, baptisé le jour du
soleil (c'est à dire le dimanche, devenu sunday en
anglais).
A noter par ailleurs que la fin d'année, à Rome, était marquée par
la fête des Saturnales, une cérémonie païenne organisée en
l'honneur du dieu Saturne.
Pendant cette période, s'étalant sur une semaine complète, les
Romains commémoraient l'âge d'or, époque mythologique à
laquelle tous les hommes étaient égaux, et qui prit fin à la mort de
Saturne.
Ainsi, pendant ces sept jours, les participants s'offraient des
cadeaux et décoraient leurs maisons. Par ailleurs, l'ordre
hiérarchique étant bouleversé, les maîtres n'avaient plus d'autorité
sur leurs esclaves, ces derniers pouvant agir et parler sans
contraintes (à noter que
Mardi-gras puise
aussi ses origines dans la fêtes des Saturnales).
Au fil des siècles, le cycle de la nativité s'allongea de plusieurs
semaines, débutant lors de l'Avent (les quatre semaines
précédents la naissance du Christ),
se poursuivant lors de l'Epiphanie (6 janvier), et s'achevant avec
la Chandeleur (fêtée le 2 février, cette célébration
commémore la présentation du Christ au temple de Jérusalem).
A compter du XV° siècle, apparurent les première crèches en
Italie, mettant en scène la Nativité, ainsi que les premiers sapins
de Noël en Allemagne (ces derniers étant hérités des culte païens de
Germanie). Cependant, si la crèche s'exporta principalement en
France, le sapin de Noël, très populaire dans les pays anglo-saxons,
se diffusa à compter du XVIII° siècle sur le continent américain.
Enfin, en ce qui concerne les cadeaux distribués aux enfants, sans
lesquels Noël ne serait pas vraiment Noël, il convient de préciser
qu'ils furent de nature alimentaire (mandarine, orange, pomme, etc.)
jusqu'au XIX° siècle. Distribués par
le Père
Noël ou saint Nicolas, les cadeaux rappellent la
présentation des offrandes des rois mages à l'enfant Jésus.
Au final, si la fête de Noël à été largement laïcisée depuis les
années 1960, à l'instar de Pâques ou d'Halloween,
elle reste une période de l'année propice à la fraternité et au
partage, faisant le plaisir des petits comme des grands