Faux !
Jules César (de son vrai nom Caius Julius Caesar.), né le 13 juillet
101 ou 100 avant Jésus Christ, était issu de la gens julia, une famille qui affirmait descendre de
Iule, le fils d’Énée, et donc de la déesse
Venus.
Ce dernier, en 60 avant Jésus Christ, forma un triumvirat avec deux
compatriotes, Pompée (de son vrai nom Gnaeus Pompeius
Magnus) et Crassus (Marcus
Licinius Crassus).
Les trois hommes,
en opposition avec le Sénat, se
répartirent le pouvoir dans le plus grand secret :
Pompée reçut l’Hispanie, l’Afrique et Rome ; Crassus eut l’Orient ;
César reçut la Gaule.
Buste de Pompée jeune, 70
avant Jésus Christ, musée
du Louvre, Paris (à gauche) ; Buste de Crassus (au centre) ;
buste de
César, anonyme, XVII° siècle, musée du Louvre (à droite).
Toutefois, Crassus mourut en 53 avant
Jésus Christ, au cours d'une expédition malheureuse contre les
Parthes, au Proche-Orient. César, qui combattait en Gaule, fut
alors contraint de faire face à l'hostilité de Pompée, qui
bénéficiait du soutien du Sénat.
En 49 avant Jésus
Christ, César décida de rentrer à Rome à
la tête de ses légions, contraignant Pompée et ses partisans à
l'exil.
Le descendant
d'Enée, acclamé par la population, se fit alors proclamer
dictateur pour un an
; son
second, Marc Antoine (de son vrai nom Marcus Antonius),
fut nommé maître de cavalerie.
Poursuivant son
rival jusqu'en Grèce, César remporta la bataille de Pharsale
en 48 avant Jésus Christ ; Pompée, se réfugiant en Egypte, fut alors
assassiné par le pharaon
Ptolémée XIII
Dionysos, qui souhaitait plaire à César.
Malgré la mort de
leur chef, les républicains continuèrent la lutte, mais furent
finalement vaincus en 45 avant Jésus Christ, suite à une série de
défaites militaires.
César, désormais
seul maître à Rome,
fut nommé
dictateur à vie (à cette occasion, il augmenta le nombre des
sénateurs, afin d'affaiblir cette institution).
Préférant opter
pour une politique de conciliation envers
les pompéiens, le descendant d'Enée refusa de prendre le titre de
roi, sachant que les Romains étaient majoritairement hostiles à la
monarchie (la république était une institution vieille de 500 ans).
Toutefois, César
fut assassiné en mars 44 avant Jésus Christ, par une soixantaine de
conjurés, lors d'une session du Sénat. Aujourd'hui encore, l'on ne
sait guère si le vainqueur des Gaules mourut avant de prendre le
titre de roi, ou bien s'il aurait conservé sa charge de dictateur à
vie.
L'assassinat de César, par Jean Léon GEROME, 1867.
A la mort de
César, son héritage revint à son petit-neveu Octave (de son
vrai nom Caius Octavianus
Thurinus.), né en 63 avant Jésus Christ (ce dernier était le fils d'Atia,
une nièce de César).
Le jeune homme
rentra rapidement en conflit avec Marc Antoine, qui souhaitait
conserver le pouvoir. Après avoir châtié les assassins de César,
suite à la bataille de Philippes, en 42 avant Jésus Christ,
les deux prétendants ne tardèrent pas à se quereller.
En 40 avant Jésus
Christ, les deux hommes décidèrent de donner naissance à un second
triumvirat, auquel participa le général Lépide (de son
vrai nom Marcus Aemilius Lepidus, gouverneur de Gaule
narbonnaise et partisan de César) : ainsi, Octave reçut l’Occident,
Marc Antoine reçut l’Orient, Lépide reçut l’Afrique.
Buste à l'effigie d'Auguste, début du I°
siècle après Jésus Christ, musée du
Louvre, Paris (à gauche) ; buste de Marc Antoine (au centre) ;
Pièce de monnaie à l'effigie de Lépide, 42 avant Jésus Christ, Italie (à
droite).
Octave, après
avoir éliminé Lépide (36 avant Jésus Christ), se tourna vers Marc
Antoine, qui résidait en Egypte (33 avant Jésus Christ). De son côté, Marc
Antoine ne s’attendait pas à un conflit, car à cette date, il
était en train de mettre en place une nouvelle expédition contre les Parthes.
La bataille navale d'Actium, livrée en septembre 31 avant
Jésus Christ, s'acheva sur un désastre pour Marc Antoine. L'ancien compagnon
de César décida alors de se suicider, permettant à Octave d'établir
sa domination sur l'Egypte.
La bataille d'Actium, par
Lorenzo CASTRO, XVII° siècle.
Octave, qui ne
souhaitait pas connaître le même sort que César, décida de ne pas ceindre la couronne de roi, ni d’endosser la
charge de dictateur à vie. Au contraire, se présentant devant le Sénat en 28
avant Jésus Christ, il
déclara que sa mission
était terminée, et feignit de vouloir abandonner ses pouvoirs. Cependant, les sénateurs lui
conférèrent le titre de
princeps senatus
(ce qui signifie "prince du Sénat" ou "premier du Sénat"), ainsi que celui
d'Auguste
(à cette occasion, octave fut rebaptisé Imperator Caesar Divi Filius
Augustus).
Par le biais du
principat, les institutions républicaines
étaient en apparence sauvegardées, tout en étant placées sous la responsabilité d’Auguste.
Ce dernier, concentrant tous les pouvoirs entre ses mains, se fit
décerner l’imperium, ce qui lui permit de
commander à Rome et dans les provinces de l'Empire ; reçut la puissance
tribunicienne, vieux contre-pouvoir plébéien
; fut nommé Grand Pontife, chargé de veiller au bon
déroulement des rites religieux à Rome ; et se réserva le droit de
commander l'armée.
Ce ne fut donc pas
Jules César qui fut le premier Empereur romain, mais son neveu
Octave, même si ce dernier fit tout son possible pour sauvegarder
les apparences républicaines.
A noter que le
régime du principat fut aboli en 285 par l'Empereur Dioclétien,
qui instaura à cette date le Dominat. Ainsi, ce souverain
donna naissance à une sorte de monarchie à l’orientale, où le
souverain était considéré comme un dieu de son vivant. Il mit fin à
cette fiction de la délégation du pouvoir par le peuple, affirmant
détenir son pouvoir des dieux (l'objectif de Dioclétien était de
sacraliser la personne de l’Empereur afin de se prémunir contre les
assassinats qui avaient été monnaie courante au cours des siècles
précédents).