Faux !
Car le manioc n'était pas présent sur le continent africain avant d'être
importée du Brésil par les colons portugais
[1].A l'origine, cette plante était principalement consommée par les Tupis,
un peuple amérindien installé sur la côte brésilienne. Elle fut baptisée
ainsi en l'honneur de la déesse blanche Mani, qui aurait établi son
domicile (oca en tupi) au sein d'une racine de manioc.
Lors de l'arrivée des
Européens dans le nouveau monde, ces derniers découvrirent de
nombreuses plantes alors inconnues, qui furent rapidement exportées
(l'avocat, le cacao, la fraise, le maïs, la pomme de terre, le
tabac, la tomate, etc.).
Le manioc, importé du Brésil au XVI° siècle,
devint en l'espace de quelques décennies
la denrée alimentaire de base de nombreuses populations africaines
(à noter que cette plante fut aussi exportée en direction de
l'Extrême-Orient).
Il existe plusieurs façon de consommer le manioc,
chaque pays ayant ses habitudes : sous forme de
pain au Cameroun (bibolo),
farine au Congo (le foufou),
semoule en Côte d'Ivoire (l'attiéké),
soupe à l'île Maurice (le katkat manioc), etc. Cette plante
est aussi utilisée pour fabriquer des boissons alcoolisées (le
munkoyo au Congo,
le cachiri en Guyane, etc.).
Le manioc est donc particulièrement populaire en
Afrique, ce continent produisant chaque année 99 millions de tonnes
de manioc, soit la moitié de la production annuelle mondiale. La
production de cette plante est aussi très importante en Amérique du
sud (30 millions de tonnes par an, dont 20 millions au Brésil),
ainsi qu'en Asie du sud-est (respectivement 18 millions de tonnes en
Thaïlande et en Indonésie).
A noter toutefois que le manioc, bien qu'étant la
source alimentaire de nombreuses population africaines, n'est pas
exempt de défauts.
Ainsi, l'on rapporte des cas d'intoxication au
cyanure en cas de mauvaise cuisson de la plante ; en outre, le
manioc est une plante extrêmement pauvre en contenus nutritifs :
pour une portion de 100 grammes, l'on y trouve 1.4 grammes de
protéines contre 13.7 grammes dans le blé, 21 milligrammes de
magnésium contre 144 milligrammes dans le blé, 27 milligrammes de
phosphore contre 508 milligrammes dans le blé, etc.
[1]
Nous avons vu
dans un autre article que
le continent sud-américain avait été divisé
entre l'Espagne et le Portugal en 1494, lors du traité
de Tordesillas, fixant la frontière entre les deux royaumes sur le 46°
méridien ouest (c'est à dire la côte littorale du Brésil).